Méditation avec L'introduction à la vie dévote de St François de Sales

Postez ici vos intentions de prière.
amidelamisericorde
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CHAPITRE XIII
Méditation V
DE LA MORT


Affections et résolutions

1. Priez Dieu et vous jetez entre ses bras. Seigneur, recevez-moi en votre protection pour ce jour effroyable; rendez-moi cette heure heureuse et favorable, et que plutôt toutes les autres de ma vie me soient tristes et d'affliction.

2. Méprisez le monde. Puisque je ne sais l'heure en laquelle il te faut quitter, o monde, je ne me veux point attacher à toi. O mes chers amis, mes chères alliances, permettez-moi que je ne vous affectionne plus que par une amitié sainte, laquelle puisse durer éternellement ; car, pourquoi munir à vous en sorte quil faille quitter et rompre la liaison?

3. Je me veux préparer à cette heure, et prendre le soin requis pour faire ce passage heureusement; je veux assurer l'état de ma conscience de tout mon pouvoir, et veux mettre ordre à tels et tels manquements.

Conclusion

Remerciez Dieu de ces résolutions qu'il vous a données; offrez-les à sa Majesté; suppliez-la derechef quelle vous rende votre mort heureuse par le mérite de celle de son Fils. Implorez l'aide de la Vierge et des saints.

Pater, Ave Maria.

Faites un bouquet de myrrhe.

CHAPITRE XIV
Méditation VI
DU JUGEMENT


Préparation

1. Mettez-vous devant Dieu.
2. Suppliez-le qu'il vous inspire.

Considérations

1. Enfin, après le temps que Dieu a marqué pour la durée de ce monde, et après une quantité de signes et présages horribles pour lesquels les hommes sécheront d'effroi et de crainte, le feu venant comme un déluge brûlera et réduira en cendre toute la face de la terre, sans qu'aucune des choses que nous voyons sur icelle en soit exempte.

2. Après ce déluge de flammes et de foudres, tous les hommes ressusciteront de la terre, excepté ceux qui sont déjà ressuscités et à la voix de l'archange comparaîtront en la vallée de Josaphat. Mais hélas! avec quelle différence ! car les uns y seront en corps glorieux et resplendissants, et les autres en corps hideux et horribles.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XIV
Méditation VI
DU JUGEMENT


3. Considérez la majesté avec laquelle le souverain Juge comparaîtra, environné de tous les anges et saints, ayant devant soi sa croix plus reluisante que le soleil, enseigne de grâce pour les bons, et de rigueur pour les mauvais.

4. Ce souverain Juge, par son commandement redoutable et qui sera soudain exécuté, séparera les bons des mauvais, mettant les uns à sa droite, les autres à sa gauche; séparation éternelle, et après laquelle jamais plus ces deux bandes ne se trouveront ensemble.

5. La séparation faite et les livres des consciences ouverts, on verra clairement la malice des mauvais et le mépris dont ils ont usé contre Dieu; et dailleurs, la pénitence des bons et les effets de la grâce de Dieu qu'ils ont reçue, et rien ne sera caché. O Dieu, quelle confusion pour les uns, quelle consolation pour les autres.

6. Considérez la dernière sentence des mauvais: «Allez, maudits, au feu éternel qui est préparé au diable et à ses compagnons ».

Pesez ces paroles si pesantes. « Allez », dit-il: c'est un mot d'abandonnement perpétuel que Dieu fait de tels malheureux, les bannissant pour jamais de sa face.

Il les appelle « maudits » : o mon âme, quelle malédiction ! malédiction générale, qui comprend tous les maux; malédiction irrévocable, qui comprend tous les temps et l'éternité. Il ajoute, « au feu éternel » : regarde, o mon coeur, cette grande éternité. O éternelle éternité des peines, que tu es effroyable!

7. Considérez la sentence des bons : « Venez », dit le Juge; ah, c'est le mot agréable de salut, par lequel Dieu nous tire à soi et nous reçoit dans le giron de sa bonté; «bénis de mon Père » : o chère bénédiction, qui comprend toute bénédiction! « possédez le royaume qui vous est préparé dès la constitution du monde ». O Dieu, quelle grâce, car ce royaume n'aura jamais fin !

Affections et résolutions

1. Tremble, o mon âme, à ce souvenir. O Dieu, qui me peut assurer pour cette journée, en laquelle les colonnes du ciel trembleront de frayeur ?
2. Détestez vos péchés, qui seuls vous peuvent perdre en cette journée épouvantable.
3. Ah! je me veux juger moi-même maintenant, afin que je ne sois pas jugée; je veux examiner ma conscience et me condamner, m'accuser et me corriger, afin que le Juge ne me condamne en ce jour redoutable : je me confesserai donc, j'accepterai les avis nécessaires, etc.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XIV
Méditation VI
DU JUGEMENT


Conclusion

1. Remerciez Dieu qui vous a donné moyen de vous assurer pour ce jour-là, et le temps de faire pénitence.
2. Offrez-lui votre coeur pour la faire.
3. Priez-le qu'il vous fasse la grâce de vous en bien acquitter.

Pater noster, Ave.

Faites un bouquet.

CHAPITRE XV
Méditation VII
DE LENFER


Préparation

1. Mettez-vous en la présence divine.
2. Humiliez-vous et demandez son assistance.
3. Imaginez-vous une ville ténébreuse, toute brûlante de soufre et de poix puante, pleine de citoyens qui n'en peuvent sortir.

Considérations

1. Les damnés sont dedans l'ab!me infernal comme dedans cette ville infortunée, en laquelle ils souffrent des tourments indicibles en tous leurs sens et en tous leurs membres, parce que, comme ils ont employé tous leurs sens et leurs membres pour pécher, ainsi souffriront-ils en tous leurs membres et en tous leurs sens les peines dues au péché: les yeux, pour leurs faux et mauvais regards, souffriront l'horrible vision des diables et de l'enfer; les oreilles, pour avoir pris plaisir aux discours vicieux, n'ouïront jamais que pleurs, lamentations et désespoirs ; et ainsi des autres.

2. Outre tous ces tourments, il y en a encore un plus grand, qui est la privation et perte de la gloire de Dieu, laquelle ils sont forclos de jamais voir. Que si Absalon trouva que la privation de la face amiable de son père David était plus ennuyeuse que son exil, o Dieu! quel regret d'être à jamais privé de voir votre doux et suave visage!

3. Considérez surtout léternité de ces peines, laquelle seule rend l'enfer insupportable. Hélas! si une puce en notre oreille, si la chaleur d'une petite fièvre nous rend une courte nuit si longue et ennuyeuse, combien sera épouvantable la nuit de l'éternité avec tant de tourments! De cette éternité, naissent le désespoir éternel, les blasphèmes et rages infinies.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XV
Méditation VII
DE L'ENFER


Affections et résolutions

1. Epouvantez votre âme par les paroles de Job: « O mon âme, pourrais-tu bien vivre éternellement avec ces ardeurs perdurables et emmi ce feu dévorant ? Veux-tu bien quitter ton Dieu pour jamais?
2. Confessez que vous l'avez mérité, mais combien de fois! Or, désormais je veux prendre parti au chemin contraire; pourquoi descendrais-je en cet abîme ?
3. Je ferai donc tel et tel effort pour éviter le péché, qui seul peut me donner cette mort éternelle.

Remerciez, offrez, priez.

CHAPITRE XVI
Méditation VIII
DU PARADIS


Préparation

1. Mettez-vous en la présence de Dieu.
2. Faites linvocation.

Considérations

1. Considérez une belle nuit bien sereine, et pensez combien il fait bon voir le ciel avec cette multitude et variété d'étoiles. Or, joignez maintenant cette beauté avec celle d'un beau jour, en sorte que la clarté du soleil n'empêche point la claire vue des étoiles ni de la lune; et puis après, dites hardiment que toute cette beauté mise ensemble n'est rien au prix de l'excellence du grand paradis. Oh! que ce lieu est désirable et amiable, que cette cité est précieuse!

2. Considérez la noblesse, la beauté et la multitude des citoyens et, habitants de cet heureux pays: ces millions de millions, d'anges, de chérubins et séraphins, cette troupe d'apôtres, de martyrs, de confesseurs, de vierges, de saintes dames; la multitude est innumérable. Oh! que cette compagnie est heureuse! Le moindre de tous est plus beau à voir que tout le monde; que sera-ce de les voir tous? Mais, mon Dieu, qu'ils sont heureux! toujours ils chantent le doux cantique de l'amour éternel; toujours ils jouissent d'une constante allégresse; ils s'entredonnent les uns aux autres des contentements indicibles, et vivent en la consolation d'une heureuse et indissoluble société.

3. Considérez enfin quel bien ils ont tous de jouir de Dieu qui les gratifie pour jamais de son amiable regard, et par icelui répand dedans leurs coeurs un abîme de délices. Quel bien d'être à jamais uni à son principe ! Ils sont là comme des heureux oiseaux, qui volent et chantent à jamais dedans l'air de la divinité qui les environne de toutes parts de plaisirs incroyables ; là, chacun à qui mieux mieux, et sans envie, chante les louanges du Créateur. Béni soyez-vous à jamais, o notre doux et souverain Créateur et Sauveur, qui nous êtes si bon, et nous communiquez si libéralement votre gloire. Et réciproquement, Dieu bénit d'une bénédiction perpétuelle tous ses saints: «Bénies soyez-vous à jamais, dit-il, mes chères créatures, qui m'avez servi et qui me louez éternellement avec si grand amour et courage. »

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVII

Méditation IX

PAR MANIÈRE D'ÉLECTION ET CHOIX DU PARADIS


.4. Jésus-Christ, du haut du ciel, vous regarde en sa débonnaireté et vous invite doucement : «Viens, o ma chère âme, au repos éternel entre les bras de ma bonté, qui ta préparé les délices immortelles en l'abondance de son amour ». Voyez de vos yeux intérieurs la sainte Vierge qui vous convie maternellement:

«Courage, ma fille, ne veuille pas mépriser les désirs de mon Fils, ni tant de soupirs que je jette pour toi, respirant avec lui ton salut éternel ».

Voyez les saints qui vous exhortent, et un million de saintes âmes qui vous convient doucement ne désirant que de voir un jour votre coeur joint au leur, pour louer Dieu, à jamais, et vous assurant que le chemin du ciel nest point si malaisé que le monde le fait :

«Hardiment, vous disent-elles, très chère amie; qui considérera bien le chemin de la dévotion par lequel nous sommes montées, il verra que nous sommes venues en ces délices, par des délices incomparablement plus souèvesque celles du monde.

Election

1. O enfer, je te déteste maintenant et éternellement; je déteste tes tourments et tes peines; je déteste ton infortunée et malheureuse éternité, et surtout ces éternels blasphèmes et malédictions que tu vomis éternellement contre mon Dieu.

Et retournant mon coeur et mon âme de ton côté, o beau paradis, gloire éternelle, félicité perdurable, je choisis à jamais irrévocablement mon domicile et mon séjour dedans tes belles et sacrées maisons, et en tes saints et désirables tabernacles.

Je bénis, o mon Dieu, votre Miséricorde et accepte l'offre qu'il vous plaît de m'en faire.

O Jésus, mon Sauveur, j'accepte votre amour éternel, et avoue l'acquisition que vous avez faite pour moi d'une place et logis en cette bienheureuse Jérusalem, non tant pour aucune autre chose, comme pour vous aimer et bénir à jamais.

2. Acceptez les faveurs que la Vierge et les saints vous présentent; promettez-leur que vous vous acheminerez à eux ; tendez la main à votre bon ange afin qu'il vous y conduise; encouragez votre âme à ce choix.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVIII

Méditation X

PAR MANIÈRE DÉLECTION ET CHOIX QUE LAME FAIT DE LA VIE DÉVOTE


Préparation

1. Mettez-vous en la présence de Dieu.
2. A baissez-vous devant sa face ; requérez son aide.

Considérations

1. Imaginez-vous d'être derechef en une rase campagne, avec votre bon ange toute seule, et à côté gauche vous voyez le diable assis sur un grand trône haut élevé, avec plusieurs des esprits infernaux auprès de lui, et tout autour de lui, une grande troupe de mondains qui tous à tête nue le reconnaissent et lui font hommage, les uns par un péché, les autres par un autre.

Voyez la contenance de tous les infortunés courtisans de Cet abominable roi: regardez les uns furieux de haine, denvie et de colère; les autres qui sentre tuent ; les autres haves, pensifs et empressés à faire des richesses; les autres attentifs à la vanité, sans aucune sorte de plaisir qui ne soit inutile et vain; les autres vilains, perdus, pourris en leurs brutales affections.

Voyez comme ils sont tous sans repos, sans ordre et sans contenance; voyez comme ils se méprisent les uns les autres et comme ils ne saiment que par des faux semblants. Enfin, vous verrez une calamiteuse république, tyrannisée de ce roi maudit, qui vous fera compassion.

2. Du côté droit, voyez Jésus-Christ crucifié, qui, avec un amour cordial, prie pour ces pauvres endiablés, afin qu'ils sortent de cette tyrannie, et qui les appelle à soi; voyez une grande troupe de dévots qui sont autour de lui avec leurs anges. Contemplez la beauté de ce royaume de dévotion.

Qu'il fait beau voir cette troupe de vierges, hommes et femmes, plus blanches que le lys ; cette assemblée de Veuves, pleines dune sacrée mortification et humilité Voyez le rang de plusieurs personnes mariées qui vivent si doucement ensemble avec respect mutuel, qui ne peut être sans une grande charité:

voyez comme ces dévotes âmes marient le soin de leur maison extérieure avec le soin de l'intérieur, l'amour du mari avec celui de l'Epoux céleste.

Regardez généralement partout, vous les verrez tous en une contenance sainte, douce, amiable, qu'ils écoutent Notre Seigneur, et tous le voudraient planter au milieu de leur coeur.

Ils se réjouissent, mais d'une joie gracieuse, charitable et bien réglée; ils s'entraiment, mais d'un amour sacré et très pur.

Ceux qui ont des afflictions en ce peuple dévot, ne se tourmentent pas beaucoup et n'en perdent point contenance. Bref, voyez les yeux du Sauveur qui les console, et que tous ensemblement aspirent à lui.

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CHAPITRE XVIII
Méditation X

PAR MANIÈRE DÉLECTION ET CHOIX QUE LAME FAIT DE LA VIE DÉVOTE


3. Vous avez meshui quitté Satan avec sa triste et malheureuse troupe, par les bonnes affections que vous avez conçues, et néanmoins vous n'êtes pas encore arrivée au Roi Jésus, ni jointe à son heureuse et sainte compagnie de dévots, ains vous avez été toujours entre lun et lautre.

4. La Vierge sainte avec saint Joseph, saint Louis, sainte Monique, et cent mille autres qui sont en l'escadron de ceux qui ont vécu emmi le monde, vous invitent et encouragent.

5. Le Roi crucifié vous appelle par votre nom propre : « Venez, o ma bien aimée, venez afin que je vous couronne. »

Election

1. O monde, o troupe abominable, non, jamais vous ne me verrez sous votre drapeau : j ai quitté pour jamais vos forceneries et vanités. Roi dorgueil, o roi de malheur, esprit infernal, je te renonce avec toutes tes vaines pompes ; je te déteste avec toutes tes oeuvres.

2. Et me convertissant à vous, mon doux Jésus, Roi de bonheur et de gloire éternel, je vous embrasse de toutes les forces de mon âme, je vous adore de tout mon coeur, je vous choisis, maintenant et pour jamais, pour mon Roi, et par mon inviolable fidélité je vous fais un hommage irrévocable ; je me soumets à l'obéissance de vos saintes lois et ordonnances.

3. O Vierge sainte, ma chère Dame, je vous choisis pour mon guide, je me rends sous votre enseigne, je vous offre un particulier respect et une révérence spéciale.

O mon saint ange, présentez-moi à cette sacrée assemblée; ne m'abandonnez point jusques à ce que j'arrive avec cette heureuse compagnie, avec laquelle je dis et dirai à jamais pour témoignage de mon choix: « Vive Jésus, vive Jésus! »

CHAPITRE XIX
COMME IL FAUT FAIRE LA CONFESSION GÉNÉRALE


Voilà donc, ma chère Philothée, les méditations requises à notre intention. Quand vous les aurez faites, allez courageusement en esprit d'humilité faire votre confession générale; mais, je vous prie, ne vous laissez point troubler par aucune sorte d'appréhension.

Le scorpion qui nous a piqués est vénéneux en nous piquant, mais étant réduit en huile c'est un grand médicament contre sa propre piqûre : le péché nest honteux que quand nous le faisons, mais étant converti en confession et pénitence, il est honorable et salutaire.

La contrition et confession sont si belles et de si bonne odeur, qu'elles effacent la laideur et dissipent la puanteur du péché.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XIX
COMME IL FAUT FAIRE LA CONFESSION GÉNÉRALE


Simon le lépreux disait que Madeleine était pécheresse; mais Notre Seigneur dit que non, et ne parle plus sinon des parfums qu'elle répandit et de la grandeur de sa charité. Si nous sommes bien humbles, Philothée, notre péché nous déplaira infiniment parce que Dieu en est offensé, mais l'accusation de notre péché nous sera douce et agréable, parce que Dieu en est honoré: ce nous est une sorte dallégement de bien dire au médecin ce qui nous tourmente.

Quand vous serez arrivée devant votre père spirituel, imaginez-vous d'être en la montagne le Calvaire sous les pieds de Jésus-Christ crucifié, duquel le sang précieux distille de toutes parts pour vous laver de vos iniquités ; car, bien que ce ne soit pas le propre sang du Sauveur, c'est néanmoins le mérite de son sang répandu qui arrose abondamment les pénitents autour des confessionnaux.

Ouvrez donc bien votre coeur pour en faire sortir les péchés par la confession; car à mesure qu'ils en sortiront, le précieux mérite de la passion divine y entrera pour le remplir de bénédiction.
Mais dites bien tout, simplement et naïvement; contentez bien votre conscience en cela pour une bonne fois. Et cela fait, écoutez l'avertissement et les ordonnances du serviteur de Dieu, et dites en votre coeur :

«Parlez, Seigneur, car votre servante vous écoute. » Oui, cest Dieu, Philothée, que vous écoutez, puisqu'il a dit à ses vicaires : « Qui vous écoute, mécoute ». Prenez, par après, en main la protestation suivante, laquelle sert de conclusion à toute votre contrition, et que vous devez avoir premièrement méditée et considérée; lisez-la attentivement et avec le plus de ressentiment qu'il vous sera possible.

CHAPITRE XX
PROTESTATION AUTHENTIQUE POUR GRAVER EN L'AME LA RÉSOLUTION DE SERVIR DIEU ET CONCLURE LES ACTES DE PÉNITENCE


Je soussignée, constituée et établie en la présence de Dieu éternel et de toute la cour céleste, ayant considéré limmense Miséricorde de sa divine bonté envers moi, très indigne et chétive créature, quelle a créée de rien, conservée, soutenue, délivrée de tant de dangers, et comblée de tant de bienfaits; mais surtout ayant considéré cette incompréhensible douceur et clémence avec laquelle ce très bon Dieu ma si bénignement tolérée en mes iniquités, si souvent et si amiablement inspirée, me conviant à m'amender, et si patiemment attendue à pénitence et repentance jusques à cette N. année de mon âge, nonobstant toutes mes ingratitudes, déloyautés et infidélités par lesquelles, différant ma conversion et méprisant ses grâces, je l'ai si impudemment offensé ; après avoir considéré qu'au jour de mon sacré baptême je fus si heureusement et saintement vouée et dédiée à mon Dieu pour être sa fille, et que, contre la profession qui fut alors faite en mon nom, j'aie tant et tant de fois si malheureusement et détestablement profané et violé mon esprit, l'appliquant et l'employant contre la divine Majesté; enfin, revenant maintenant à moi-même, prosternée de coeur et desprit devant le trône de la justice divine, je me reconnais, avoue et confesse pour légitimement atteinte et convaincue du crime de lèse-majesté divine, et coupable de la mort et passion de Jésus-Christ, à raison des péchés que j'ai commis, pour lesquels il est mort et a souffert le tourment de la croix, si que je suis digne, par conséquent, d'être à jamais perdue et damnée.

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CHAPITRE XX

PROTESTATION AUTHENTIQUE POUR GRAVER EN L'AME LA RÉSOLUTION DE SERVIR DIEU ET CONCLURE LES ACTES DE PÉNITENCE


Mais me retournant devers le trône de linfinie Miséricorde de ce même Dieu, après avoir détesté de tout mon coeur et de toutes mes forces les iniquités de ma vie passée, je demande et requiers humblement grâce et pardon et merci, avec entière absolution de mon crime, en vertu de la mort et passion de ce même Seigneur et Rédempteur de mon âme, sur laquelle m'appuyant comme sur l'unique fondement de mon espérance, j avoue derechef et renouvelle la sacrée profession de la fidélité faite de ma part à mon Dieu en mon baptême, renonçant au diable, au monde et à la chair, détestant leurs malheureuses suggestions, vanités et concupiscences, pour tout le temps de ma vie présente et de toute l'éternité.

Et me convertissant à mon Dieu débonnaire et pitoyable, je désire, propose, délibère et me résous irrévocablement de le servir et aimer maintenant et éternellement, lui donnant à ces fins, dédiant et consacrant mon esprit avec toutes ses facultés, mon âme avec toutes ses puissances, mon coeur avec toutes ses affections, mon corps avec tous ses sens; protestant de ne jamais plus abuser d'aucune partie de mon être contre sa divine volonté et souveraine Majesté, à laquelle je me sacrifie et immole en esprit, pour lui être à jamais loyale, obéissante et fidèle créature, sans que je veuille onques m'en dédire ni repentir.

Mais hélas, si par suggestion de l'ennemi ou par quelque infirmité humaine, il m'arrivait de contrevenir en chose quelconque à cette mienne résolution et consécration, je proteste dès maintenant, et me propose, moyennant la grâce du Saint-Esprit, de m'en relever si tôt que je m'en apercevrai, me convertissant derechef à la Miséricorde divine, sans retardation ni dilation quelconque.

Ceci est ma volonté, mon intention et ma résolution inviolable et irrévocable, laquelle javoue et confirme sans réserve ni exception, en la même présence sacrée de mon Dieu et à la vue de l'Eglise militante ma Mère, qui entend cette mienne déclaration en la personne de celui qui, comme officier dicelle, m'écoute en cette action.

Plaise vous, o mon Dieu éternel, tout puissant et tout bon, Père, Fils et Saint-Esprit, confirmer en moi cette résolution, et accepter ce mien sacrifice cordial et intérieur en odeur de suavité; et comme il vous a plu me donner l'inspiration et volonté de le faire, donnez-moi aussi la force et la grâce requise pour le parfaire.

O mon Dieu, vous êtes mon Dieu, Dieu de mon coeur, Dieu de mon âme, Dieu de mon esprit; ainsi je vous reconnais et adore maintenant et pour toute léternité. Vive Jésus!

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CHAPITRE XX

PROTESTATION AUTHENTIQUE POUR GRAVER EN L'AME LA RÉSOLUTION DE SERVIR DIEU ET CONCLURE LES ACTES DE PÉNITENCE


Mais me retournant devers le trône de linfinie Miséricorde de ce même Dieu, après avoir détesté de tout mon coeur et de toutes mes forces les iniquités de ma vie passée, je demande et requiers humblement grâce et pardon et merci, avec entière absolution de mon crime, en vertu de la mort et passion de ce même Seigneur et Rédempteur de mon âme, sur laquelle m'appuyant comme sur l'unique fondement de mon espérance, j avoue derechef et renouvelle la sacrée profession de la fidélité faite de ma part à mon Dieu en mon baptême, renonçant au diable, au monde et à la chair, détestant leurs malheureuses suggestions, vanités et concupiscences, pour tout le temps de ma vie présente et de toute l'éternité.

Et me convertissant à mon Dieu débonnaire et pitoyable, je désire, propose, délibère et me résous irrévocablement de le servir et aimer maintenant et éternellement, lui donnant à ces fins, dédiant et consacrant mon esprit avec toutes ses facultés, mon âme avec toutes ses puissances, mon coeur avec toutes ses affections, mon corps avec tous ses sens; protestant de ne jamais plus abuser d'aucune partie de mon être contre sa divine volonté et souveraine Majesté, à laquelle je me sacrifie et immole en esprit, pour lui être à jamais loyale, obéissante et fidèle créature, sans que je veuille onques m'en dédire ni repentir.

Mais hélas, si par suggestion de l'ennemi ou par quelque infirmité humaine, il m'arrivait de contrevenir en chose quelconque à cette mienne résolution et consécration, je proteste dès maintenant, et me propose, moyennant la grâce du Saint-Esprit, de m'en relever si tôt que je m'en apercevrai, me convertissant derechef à la Miséricorde divine, sans retardation ni dilation quelconque.

Ceci est ma volonté, mon intention et ma résolution inviolable et irrévocable, laquelle javoue et confirme sans réserve ni exception, en la même présence sacrée de mon Dieu et à la vue de l'Eglise militante ma Mère, qui entend cette mienne déclaration en la personne de celui qui, comme officier dicelle, m'écoute en cette action.

Plaise vous, o mon Dieu éternel, tout puissant et tout bon, Père, Fils et Saint-Esprit, confirmer en moi cette résolution, et accepter ce mien sacrifice cordial et intérieur en odeur de suavité; et comme il vous a plu me donner l'inspiration et volonté de le faire, donnez-moi aussi la force et la grâce requise pour le parfaire.

O mon Dieu, vous êtes mon Dieu, Dieu de mon coeur, Dieu de mon âme, Dieu de mon esprit; ainsi je vous reconnais et adore maintenant et pour toute léternité. Vive Jésus!

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CHAPITRE XXII
QUIL SE FAUT PURGER DES AFFECTIONS QUE LON A AUX PÉCHÉS VÉNIELS


Et je dis maintenant qu'il faut purger son âme de toutes les affections qu'elle a aux péchés véniels, c'est-à-dire qu'il ne faut point nourrir volontairement la volonté de continuer et persévérer en aucune sorte de péché véniel; car aussi serait-ce une lâcheté trop grande de vouloir, tout à notre escient, garder en notre conscience une chose si déplaisante à Dieu comme est la volonté de lui vouloir déplaire.

Le péché véniel, pour petit qu'il soit, déplaît à Dieu, bien qu'il ne lui déplaise pas tant que pour icelui il nous veuille damner ou perdre. Que si le péché véniel lui déplaît, la volonté et l'affection que l'on a au péché véniel n'est autre chose qu'une résolution de vouloir déplaire à sa divine Majesté. Est-il bien possible qu'une âme bien ne veuille non seulement déplaire à son Dieu, mais affectionner de lui déplaire?

Ces affections, Philothée, sont directement contraires à la dévotion, comme les affections au péché mortel le sont à la charité : elles alanguissent les forces de lesprit, empêchent les consolations divines, ouvrent la porte aux tentations; et bien qu'elles ne tuent pas l'âme, elles la rendent extrêmement malade.

«Les mouches mourantes, dit le Sage, perdent et gâtent la suavité de longuent »: il veut dire que les mouches, ne s'arrêtant guère sur longuent, mais le mangeant en passant, ne gâtent que ce qu'elles prennent, le reste demeurant en son entier; mais quand elles meurent emmi longuent, elles lui ôtent son prix-et le mettent à dédain.

Et de même, les péchés véniels, arrivant en une âme dévote et ne s'y arrêtant pas longtemps, ne l'endommagent pas beaucoup; mais si ces mêmes péchés demeurent dans l'âme pour l'affection qu'elle y met, ils lui font perdre sans doute la suavité de longuent, c'est-à-dire la sainte dévotion.

Les araignes ne tuent pas les abeilles, mais elles gâtent et corrompent leur miel, et, embarrassent leurs rayons des toiles qu'elles y font en sorte que les abeilles ne peuvent plus faire leur ménage; et cela s'entend quand elles y font du séjour.

Ainsi le péché véniel ne tue pas notre âme, mais il gâte pourtant la dévotion, et embarrasse si fort de mauvaises habitudes et inclinations les puissances de l'âme, qu'elle ne peut plus exercer la promptitude de la charité, en laquelle gît la dévotion; mais cela sentend quand le péché véniel séjourne en notre conscience par l'affection que nous y mettons.

Ce nest rien, Philothée, de dire quelque petit mensonge, de se dérégler un peu en paroles, en actions, en regards, en habits, en jolivetés, en jeux, en danses, pourvu que tout aussitôt que ces araignes spirituelles sont entrées en notre conscience, nous les en rechassions et bannissions, comme les mouches à miel font les araignes corporelles.

Mais si nous leur permettons d'arrêter dans nos coeurs, et non seulement cela, mais que nous nous affectionnions à les y retenir et multiplier, bientôt nous verrons notre miel perdu, et la ruche de notre conscience empestée et défaite. Mais je dis encore une fois, quelle apparence y a-t-il qu'une âme généreuse se plaise à déplaire à son Dieu, s'affectionne à lui être désagréable, et veuille vouloir ce qu'elle sait lui être ennuyeux?

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XXIII
QUIL SE FAUT PURGER DE LAFFECTION AUX CHOSES INUTILES ET DANGEREUSES


Les jeux, les bals, les festins, les pompes, les comédies, en leur substance ne sont nullement choses mauvaises ains indifférentes, pouvant être bien et mal exercées; toujours néanmoins ces choses-là sont dangereuses, et de s'y affectionner cela est encore plus dangereux.

Je dis donc, Philothée, quencore quil soit loisible de jouer, danser, se parer, ouïr des honnêtes comédies, banqueter, si est-ce que d'avoir de l'affection à cela, c'est chose contraire à la dévotion et extrêmement nuisible et périlleuse.

Ce n'est pas mal de le faire, mais oui bien de s'y affectionner. C'est dommage de semer en la terre de notre coeur des affections si vaines et sottes: cela occupe le lieu des bonnes impressions, et empêche que le suc de notre âme ne soit employé ès bonnes inclinations.

Ainsi les anciens Nazariens s'abstenaient non seulement de tout ce qui pouvait enivrer, mais aussi des raisins et du verjus; non point que le raisin et le verjus enivre, mais parce qu'il y avait danger en mangeant du verjus d'exciter le désir de manger des raisins, et en mangeant des raisins, de provoquer l'appétit à boire du moût et du vin.

Or, je ne dis pas que nous ne puissions user de ces choses dangereuses; mais je dis bien pourtant que nous ne pouvons jamais y mettre de l'affection sans intéresser la dévotion.

Les cerfs ayant pris trop de venaison s'écartent et retirent dedans leurs buissons, connaissant que leur graisse les charge en sorte qu'ils ne sont pas habiles à courir, si d'aventure ils étaient attaqués :

le coeur de l'homme se chargeant de ces affections inutiles, superflues et dangereuses, ne peut sans doute promptement, aisément et facilement courir après son Dieu, qui est le vrai point de la dévotion.

Les petits enfants s'affectionnent et séchauffent après les papillons; nul ne le trouve mauvais, parce qu'ils sont enfants. Mais n'est-ce pas une chose ridicule, ains plutôt lamentable, de voir des hommes faits s'empresser et s'affectionner après des bagatelles si indignes, comme sont les choses que j'ai nommées, lesquelles, outre leur inutilité, nous mettent en péril de nous dérégler et désordonner à leur poursuite ?

C'est pourquoi, ma chère Philothée, je vous dis qu'il se faut purger de ces affections; et, bien que les actes ne soient pas toujours contraires à la dévotion, les affections néanmoins lui sont toujours dommageables.

Source : Livres-mystiques.com

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CHAPITRE XXIV

QU'IL SE FAUT PURGER DES MAUVAISES INCLINATIONS


Nous avons encore, Philothée, certaines inclinations naturelles lesquelles, pour n'avoir pris leur origine de nos péchés particuliers, ne sont pas proprement péché, ni mortel ni véniel, mais s'appellent imperfections, et leurs actes, défauts et manquements.

Par exemple, sainte Paule, selon le récit de saint Jérôme, avait une grande inclination, aux tristesses et regrets, si qu'en la mort de ses enfants et de son mari elle courut toujours fortune de mourir de déplaisir: cela était une imperfection et non point un péché, puisque c'était contre son gré et sa volonté.

II y en a qui de leur naturel sont légers, les autres rébarbatifs, les autres durs à recevoir les opinions d'autrui, les autres sont inclinés à lindignation, les autres à la colère, les autres à l'amour; et en somme, il se trouve peu de personnes esquelles on ne puisse remarquer quelques sortes de telles imperfections.

Or, quoiquelles soient comme propres et naturelles à un chacun, si est-ce que par le soin et affection contraire on les peut corriger et modérer, et même on peut s'en délivrer et purger: et je vous dis, Philothée, qu'il le faut faire.

On a bien trouvé le moyen de changer les amandiers amers en amandiers doux, en les perçant seulement au pied pour en faire sortir le suc; pourquoi est-ce que nous ne pourrons pas faire sortir nos inclinations perverses pour devenir meilleurs ?

Il n'y a point de si bon naturel qui ne puisse être rendu mauvais par les habitudes vicieuses ; il n'y a point aussi de naturel si revêche qui, par la grâce de Dieu premièrement, puis par l''industrie et diligence, ne puisse être dompté et surmonté.

Je m'en vais donc maintenant donner des avis et proposer des exercices par le moyen desquels vous purgerez votre âme des affections dangereuses, des imperfections et de toutes affections aux péchés véniels, et si assurerez de plus en plus votre conscience contre tout péché mortel. Dieu vous fasse la grâce de les bien pratiquer.

Source : Livres-mystiques.com

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SECONDE PARTIE DE L'INTRODUCTION
CONTENANT DIVERS AVIS POUR L'ÉLÉVATION DE L'AME A DIEU PAR L'ORAISON ET LES SACREMENTS

CHAPITRE I
DE LA NÉCESSITÉ DE L'ORAISON


1. L'oraison mettant notre entendement en la clarté et lumière divine, et exposant notre volonté à la chaleur de l'amour céleste, il n'y a rien qui purge tant notre entendement de ses ignorances et notre volonté de ses affections dépravées : c'est l'eau de bénédiction qui, par son arrosement, fait reverdir et fleurir les plantes de nos bons désirs, lave nos âmes de leurs imperfections et désaltère nos coeurs de leurs passions.

2. Mais surtout je vous conseille la mentale et cordiale, et particulièrement celle qui se fait autour de la vie et passion de Notre Seigneur: en le regardant souvent par la méditation, toute votre âme se remplira de lui ; vous apprendrez ses contenances, et formerez vos actions au modèle des siennes.

Il est la lumière du monde: c'est donc en lui, par lui et pour lui que nous devons être éclairés et illuminés; c'est l'arbre de désir à lombre duquel nous nous devons rafraîchir; c'est la vive fontaine de Jacob pour le lavement de toutes nos souillures. Enfin, les enfants à force d'ouïr leurs mères et de bégayer avec elles, apprennent à parler leur langage; et nous, demeurant près du Sauveur par la méditation, et observant ses paroles, ses actions et ses affections, nous apprendrons, moyennant sa grâce, à parler, faire et vouloir comme lui.

Il faut s'arrêter là, Philothée, et croyez-moi, nous ne saurions aller à Dieu le Père que par cette porte; car tout ainsi que la glace d'un miroir ne saurait arrêter notre vue si elle n'était enduite détain ou de plomb par derrière, aussi la Divinité ne pourrait être bien contemplée par nous en ce bas monde, si elle ne se fût jointe à la sacrée humanité du Sauveur, duquel la vie et la mort sont l'objet le plus proportionné, souef, délicieux et profitable que nous puissions choisir pour notre méditation ordinaire.

Le Sauveur ne s'appelle pas pour néant le pain descendu du ciel; car, comme le pain doit être mangé avec toutes sortes de viandes, aussi le Sauveur doit être médité, considéré et recherché en toutes nos oraisons et actions. Sa vie et mort a été disposée et distribuée en divers points pour servir à la méditation, par plusieurs auteurs: ceux que je vous conseille sont saint Bonaventure, Bellintani, Bruno, Capilia, Grenade, Du Pont.

3. Employez-y chaque jour une heure devant dîner, s'il se peut au commencement de votre matinée, parce que vous aurez votre esprit moins embarrassé et plus frais après le repos de la nuit. N'y mettez pas aussi davantage d'une heure, si votre père spirituel ne le vous dit expressément.

Source : Livres-mystiques.com

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SECONDE PARTIE DE L'INTRODUCTION
CONTENANT DIVERS AVIS POUR L'ÉLÉVATION DE L'AME A DIEU PAR L'ORAISON ET LES SACREMENTS

CHAPITRE I
DE LA NÉCESSITÉ DE L'ORAISON


4. Si vous pouvez faire cet exercice dans léglise, et que vous y trouviez assez de tranquillité, ce vous sera une chose fort aisée et commode parce que nul, ni père, ni mère, ni femme, ni mari, ni autre quelconque ne pourra vous bonnement empêcher de demeurer une heure dans l'église, là où étant en quelque sujétion vous ne pourriez peut-être pas vous promettre davoir une heure si franche dedans votre maison.

5. Commencez toutes sortes d'oraisons, soit mentale soit vocale, par la présence de Dieu, et tenez cette règle sans exception, et vous verrez dans peu de temps combien elle vous sera profitable.

6. Si vous me croyez, vous direz votre Pater, votre Ave Maria et le Credo en latin; mais vous apprendrez aussi à bien entendre les paroles qui y sont, en votre langage, afin que, les disant au langage commun de l'Eglise, vous puissiez néanmoins savourer le sens admirable et délicieux de ces saintes oraisons, lesquelles il faut dire fichant profondément votre pensée et excitant vos affections sur le sens dicelles, et ne vous hâtant nullement pour en dire beaucoup, mais vous étudiant de dire ce que vous direz, cordialement ; car un seul Pater dit avec sentiment vaut mieux que plusieurs récités vitement et couramment.

7. Le chapelet est une très utile manière de prier, pourvu que vous le sachiez dire comme il convient : et pour ce faire, ayez quelqu'un des petits livres qui enseignent la façon de le réciter. Il est bon aussi de dire les litanies de Notre Seigneur, de Notre Dame et des saints, et toutes les autres prières vocales qui sont dedans les Manuels et Heures approuvées, à la charge néanmoins que si vous avez le don de l'oraison mentale, vous lui gardiez toujours la principale place; en sorte que si après icelle, ou pour la multitude des affaires ou pour quelque autre raison, vous ne pouvez point faire de prière vocale, vous ne vous en mettiez point en peine pour cela, vous contentant de dire simplement, devant ou après la méditation, l'oraison dominicale, la salutation angélique et le symbole des apôtres.

8. Si faisant l'oraison vocale, vous sentez votre coeur tiré et convié à loraison intérieure ou mentale, ne refusez point d'y aller, mais laissez tout doucement couler votre esprit de ce côté-là, et ne vous souciez point de n'avoir pas achevé les oraisons vocales que vous vous étiez proposées; car la mentale que vous aurez faite en leur place est plus agréable à Dieu et plus utile à votre âme. J'excepte l'office ecclésiastique si vous êtes obligée de le dire; car en ce cas-là, il faut rendre le devoir.

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CHAPITRE I
DE LA NÉCESSITÉ DE L'ORAISON


9. S'il advenait que toute votre matinée se passât sans cet exercice sacré de loraison mentale, ou pour la multiplicité des affaires, ou pour quelque autre cause (ce que vous devez procurer nadvenir point, tant qu'il vous sera possible), tâchez de réparer ce défaut l'après-dînée, en quelque heure la plus éloignée du repas, parce que ce faisant sur icelui, et avant que la digestion soit fort acheminée, il vous arriverait beaucoup d'assoupissement, et votre santé en serait intéressée. Que si en toute la journée vous ne pouvez la faire, il faut réparer cette perte, multipliant les oraisons jaculatoires, et par la lecture de quelque livre de dévotion avec quelque pénitence qui empêche la suite de ce défaut et, avec cela, faites une forte résolution de vous remettre en train le jour suivant.

CHAPITRE II
BRIÈVE MÉTHODE POUR LA MÉDITATION ET PREMIÈREMENT DE LA PRÉSENCE DE DIEU PREMIER POINT DE LA PRÉPARATION


Mais vous ne savez peut-être pas, Philothée, comme il faut faire l'oraison mentale; car c'est une chose laquelle, par malheur, peu de gens savent en notre âge. Cest pourquoi je vous présente une simple et brève méthode pour cela, en attendant que, par la lecture de plusieurs beaux livres qui ont été composés sur ce sujet, et surtout par l'usage, vous en puissiez être plus amplement instruite. Je vous marque premièrement la préparation, laquelle consiste en deux points, dont le premier est de se mettre en la présence de Dieu, et le second, d'invoquer son assistance. Or, pour vous mettre en la présence de Dieu, je vous propose quatre principaux moyens, desquels vous vous pourrez servir à ce commencement.

Le premier gît en une vive et attentive appréhension de la toute présence de Dieu, c'est-à-dire que Dieu est en tout et partout, et qu'il n'y a lieu ni chose en ce monde où il ne soit d'une très véritable présence; de sorte que, comme les oiseaux, où qu'ils volent, rencontrent toujours l'air, ainsi, où que nous allions, où que nous soyons, nous trouvons Dieu présent.

Chacun sait cette vérité, mais chacun n'est pas attentif à l'appréhender. Les aveugles ne voyant pas un prince qui leur est présent, ne laissent pas de se tenir en respect s'ils sont avertis de sa présence; mais la vérité est que d'autant qu'ils ne le voient pas, ils s'oublient aisément quil s'oit présent, et s'en étant oubliés, ils perdent encore plus aisément le respect et la révérence.

Hélas, Philothée, nous ne voyons pas Dieu qui nous est présent; et, bien que la foi nous avertisse de sa présence, si est-ce que ne le voyant pas de nos yeux, nous nous en oublions bien souvent, et nous comportons comme si Dieu était bien loin de nous; car encore que nous sachions bien qu'il est présent à toutes choses, si est-ce que n'y pensant point, c'est tout autant comme si nous ne le savions pas.

C'est pourquoi toujours, avant l'oraison, il faut provoquer notre âme à une attentive pensée et considération de David, quand il s'écriait : « Si je monte au ciel, o mon Dieu, vous y êtes; si je descends aux enfers, vous y êtes » ; et ainsi nous devons user des paroles de Jacob, lequel ayant vu l'échelle sacrée : «Qh ! que ce lieu, dit-il, est redoutable! Vraiment Dieu est ici, et je n'en savais rien ». ii veut dire qu'il n'y pensait pas; car au reste il ne pouvait ignorer que Dieu ne fût en tout et partout. Venant donc à la prière, il vous faut dire de tout votre coeur et à votre coeur: « O mon coeur, mon coeur, Dieu est vraiment ici. »

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CHAPITRE III
DE L'INVOCATION, SECOND POINT DE LA PRÉPARATION


« Ne me rejetez point, O mon Dieu, de devant votre face, et ne m'ôtez point la faveur de votre Saint Esprit. Eclairez votre face sur votre servante, et je considérerai vos merveilles.

Donnez-moi l'entendement, et je regarderai votre loi et la garderai de tout mon coeur. Je suis votre servante, donnez-moi lesprit »; et telles paroles semblables à cela. Il vous servira encore d'ajouter l'invocation de votre bon ange et des sacrées personnes qui se trouveront au mystère que vous méditez.:

comme en celui de la mort de Notre Seigneur, vous pourrez invoquer Notre Dame, saint Jean, la Madeleine, le bon larron, afin que les sentiments et mouvements intérieurs qu'ils y reçurent vous soient communiqués; et en la méditation de votre mort, vous pourrez invoquer votre bon ange, qui se trouvera présent, afin quil vous inspire des considérations convenables; et ainsi des autres mystères.

CHAPITRE IV
DE LA PROPOSITION DU MYSTÈRE . TROISIÈME POINT DE LA PRÉPARATION.


Après ces deux points ordinaires de la méditation, il y en a un troisième qui n'est pas commun à toutes sortes de méditations : c'est celui que les uns appellent fabrication du lieu, et les autres, leçon intérieure. Or, ce n'est autre chose que de proposer à son imagination le corps du mystère que lon veut méditer, comme s'il se passait réellement et de fait en notre présence.

Par exemple, si vous voulez méditer Notre Seigneur, en la façon que les Evangélistes le décrivent. J'en dis de même quand vous méditerez la mort, ainsi que je l'ai marqué en la méditation dicelle, comme aussi à celle de l'enfer, et en tous semblables mystères où il sagit de choses visibles et sensibles ; car, quant aux autres mystères, de la grandeur de Dieu, de l'excellence des vertus, de la fin pour laquelle nous sommes créés, qui sont des choses invisibles, il n'est pas question de vouloir se servir de cette sorte d'imagination.

Il est vrai que l'on peut bien employer quelque similitude et comparaison pour aider à la considération; mais cela est aucunement difficile à rencontrer, et je ne veux traiter avec vous que fort simplement, et en sorte que votre esprit ne soit pas beaucoup travaillé à faire des inventions.

Or, par le moyen de cette imagination, nous enfermons notre esprit dans le mystère que nous voulons méditer, afin quil n'aille pas courant çà et là, ni plus ni moins que l'on enferme un oiseau dans une cage, ou bien comme l'on attache l'épervier à ses longes, afin quil demeure dessus le poing.

Quelques-uns vous diront néanmoins qu'il est mieux d'user de la simple pensée de la foi, et d'une simple appréhension toute mentale et spirituelle, en la représentation de ces mystères, ou bien de considérer que les choses se font en votre propre esprit; mais cela est trop subtil pour le commencement, et jusques à ce que Dieu vous élève plus haut, je vous conseille, Philothée, de vous retenir en la basse vallée que je vous montre.

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CHAPITRE V
DES CONSIDÉRATIONS SECONDE PARTIE DE LA MÉDITATION


Après l'action de l'imagination, sensuit laction de lentendement que nous appelons méditation, qui n'est autre chose qu'une ou plusieurs considérations faites afin démouvoir nos affections en Dieu et aux choses divines : en quoi la méditation est différente de l'étude et des autres pensées et considérations, lesquelles ne se font pas pour acquérir la vertu ou l'amour de Dieu, mais pour quelques autres fins et intentions, comme pour devenir savant, pour en écrire ou disputer.

Ayant donc enfermé votre esprit, comme j'ai dit, dans l'enclos du sujet que vous voulez méditer, ou par l'imagination, si le sujet est sensible, ou par la simple proposition, s'il est insensible, vous commencerez à faire sur icelui des considérations, dont vous verrez des exemples tout formés ès méditations que je vous ai données.

Que si votre esprit trouve assez de goût, de lumière et de fruit sur l'une des considérations, vous vous y arrêterez sans passer plus outre, faisant comme les abeilles qui ne quittent point la fleur tandis quelles y trouvent du miel à recueillir.

Mais si vous ne rencontrez pas selon votre souhait en l'une des considérations, après avoir un peu marchandé et essayé, vous passerez à une autre; mais allez tout bellement et simplement en cette besogne, sans vous y empresser.

CHAPITRE VI
DES AFFECTIONS ET RÉSOLUTIONS TROISIÈME PARTIE DE LA MÉDITATION


La méditation répand des bons mouvements en la volonté ou partie effective de notre âme, comme sont l'amour de Dieu et du prochain, le désir du paradis et de la gloire, le zèle du salut des âmes, limitation de la vie de Notre Seigneur, la compassion, l'admiration, la réjouissance, la crainte de la disgrâce de Dieu, du jugement et de lenfer, la haine du péché, la confiance en la bonté et miséricorde de Dieu, la confusion pour notre mauvaise vie passée:

et en ces affections, notre esprit se doit épancher et étendre le plus quil lui sera possible. Que si vous voulez être aidée pour cela, prenez en main le premier tome des Méditations de dom André Capilia, et voyez sa préface, car en icelle il montre la façon avec laquelle il faut dilater ses affections; et plus amplement, le Père Arias en son Traité de l'Oraison.

Il ne faut pas pourtant, Philothée, s'arrêter tant à ces affections générales, que vous ne les convertissiez en des résolutions spéciales et particulières pour votre correction et amendement. Par exemple, la première parole que Notre Seigneur dit sur la croix répandra sans doute une bonne affection d'imitation en votre âme, à savoir, le désir de pardonner à vos ennemis et de les aimer.

Or, je dis maintenant que cela est peu de chose, si vous n'y ajoutez une résolution spéciale en cette sorte: or sus donc, je ne me piquerai plus de telles paroles fâcheuses qu'un tel ou une telle, mon voisin ou ma voisine, mon domestique ou ma domestique disent de moi, ni de tel et tel mépris qui m'est fait par cestui-ci ou cestui-là; au contraire, je dirai et ferai telle et telle chose pour le gagner et adoucir, et ainsi des autres. Par ce moyen, Philothée, vous corrigerez vos fautes en peu de temps, là où par les seules affections vous le ferez tard et malaisément.

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CHAPITRE VII
DE LA CONCLUSION ET BOUQUET SPIRITUEL


Enfin il faut conclure la méditation par trois actions, qu'il faut faire avec le plus d'humilité que l'on peut. La première, c'est l'action de grâces, remerciant Dieu des affections et résolutions qu'il nous a données, et de sa bonté et Miséricorde que nous avons découvertes au mystère de la méditation.

La seconde, c'est l'action d'offrande par laquelle nous offrons à Dieu sa même bonté et Miséricorde, la mort, le sang, les vertus de son Fils, et, conjointement avec icelles, nos affections et résolutions.

La troisième action est celle de la supplication, par laquelle nous demandons à Dieu et le conjurons de nous communiquer les grâces et vertus de son Fils, et de donner la bénédiction à nos affections et résolutions, afin que nous les puissions fidèlement exécuter; puis nous prions de même pour l'Eglise, pour nos pasteurs, parents, amis et autres, employant à cela l'intercession de Notre Dame, des anges, des saints. Enfin j'ai remarqué qu'il fallait dire le Pater noster et Ave Maria, qui est la générale et nécessaire prière de tous les fidèles.

A tout cela, j'ai ajouté qu'il fallait cueillir un petit bouquet de dévotion; et voici que je veux dire. Ceux qui se sont promenés en un beau jardin nen sortent pas volontiers sans prendre en leur main quatre ou cinq fleurs pour les odorer et tenir le long de la journée: ainsi notre esprit ayant discouru sur quelque mystère par la méditation, nous devons choisir un ou deux ou trois points que nous aurons trouvés plus à notre goût, et plus propres à notre avancement, pour nous en ressouvenir le reste de la journée et les odorer spirituellement.

Or, cela se fait sur le lieu même auquel nous avons fait la méditation, en nous y entretenant ou promenant solitairement quelque temps après.

CHAPITRE VIII
QUELQUES AVIS UTILES SUR LE SUJET DE LA MÉDITATION


Il faut surtout, Philothée, qu'au sortir de votre méditation vous reteniez les résolutions et délibérations que vous aurez prises, pour les pratiquer soigneusement ce leur-là.

C'est le grand fruit de la méditation, sans lequel elle est bien souvent, non seulement inutile, mais nuisible, parce que les vertus méditées et non pratiquées enflent quelquefois l'esprit et le courage, nous étant bien avis que nous sommes tels que nous avons résolu et délibéré d'être, ce qui est sans doute véritable si les résolutions sont vives et solides; mais elles ne sont pas telles, ains vaines et dangereuses, si elles ne sont pratiquées.

Il faut donc par tous moyens s'essayer de les pratiquer, et en chercher les occasions petites ou grandes : par exemple, si jai résolu de gagner par douceur l'esprit de ceux qui m'offensent, je chercherai ce jour-là de les rencontrer pour les saluer amiablement ; et si je ne les puis rencontrer, au moins de dire bien deux, et prier Dieu en leur faveur.

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CHAPITRE VIII
QUELQUES AVIS UTILES SUR LE SUJET DE LA MÉDITATION


Au sortir de cette oraison cordiale, il vous faut prendre garde de ne point donner de secousse à votre coeur, car vous épancheriez le baume que vous avez reçu par le moyen de loraison; je veux dire qu'il faut garder, s'il est possible, un peu de silence, et remuer tout doucement votre coeur, de l'oraison aux affaires, retenant le plus longtemps qu'il vous sera possible le sentiment et les affections que vous aurez conçues.

Un homme qui aurait reçu dans un vaisseau de belle porcelaine, quelque liqueur de grand prix pour l'apporter dans sa maison, il irait doucement, ne regardant point à côté, mais tantôt devant soi, de peur de heurter à quelque pierre ou faire quelque mauvais pas, tantôt à son vase pour voir s'il penche point.

Vous en devez faire de même au sortir de la méditation : ne vous distrayez pas tout à coup, mais regardez simplement devant vous; comme serait à dire, s'il vous faut rencontrer quelqu'un que vous soyez obligée d'entretenir ou ouïr, il n'y a remède, il faut s'accommoder à cela, mais en telle sorte que vous regardiez aussi à votre coeur, afin que la liqueur de la sainte oraison ne s'épanche que le moins qu'il sera possible.

Il faut même que vous vous accoutumiez à savoir passer de l'oraison à toutes sortes d'actions que votre vacation et profession requiert justement et légitimement de vous, quoiqu'elles semblent bien éloignées des affections que nous avons reçues en l'oraison.

Je veux dire, un avocat doit savoir passer de l'oraison à la plaidoirie ; le marchand, au trafic; la femme mariée, au devoir de son mariage et an tracas de son ménage, avec tant de douceur et de tranquillité que pour cela son esprit n'en soit point troublé; car, puisque l'un et l'autre est selon la volonté de Dieu, il faut faire le passage de l'un à l'autre en esprit d'humilité et dévotion.

Il vous arrivera quelquefois qu'incontinent après la préparation, votre affection se trouvera toute émue en Dieu : alors, Philothée, il lui faut lâcher la bride, sans vouloir suivre la méthode que je vous ai donnée; car bien que pour l'ordinaire, la considération doive précéder les affections et résolutions, si est-ce que le Saint-Esprit vous donnant les affections avant la considération, vous ne devez pas rechercher la considération, puisqu'elle ne se fait que pour émouvoir l'affection.

Bref, toujours quand les affections se présenteront à vous, il les faut recevoir et leur faire place, soit qu'elles arrivent avant ou après toutes les considérations.

Et quoique j'aie mis les affections après toutes les considérations, je ne l'ai fait que pour mieux distinguer les parties de l'oraison; car au demeurant, c'est une règle générale qu'il ne faut jamais retenir les affections, ains les laisser toujours sortir quand elles se présentent.

Ce que je dis non seulement pour les autres affections, mais aussi pour l'action de grâces, l'offrande et la prière qui se peuvent faire parmi les considérations; car il ne les faut non plus retenir que les autres affections, bien que, par après, pour la conclusion de la méditation, il faille les répéter et reprendre.

Mais quant aux résolutions, il les faut faire après les affections et sur la fin de toute la méditation, avant la conclusion, d'autant qu'ayant à nous représenter des objets particuliers et familiers, elles nous mettraient en danger, si nous les faisions parmi les affections, d'entrer en des distractions.

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