Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon
Posté : 17 juillet 2023, 23:05
HUITIEME CONFÉRENCE : LE SACRIFICE CHRÉTIEN, MOYEN DE RÉDEMPTION
Caro mea vere est cibus, et sanguis meus vere est potus.
Ma chair est véritablement une nourriture, et Mon sang est véritablement un breuvage. (Jean, I, 56.)
La politique, la philosophie, la science l'ont essayé maintes fois, jamais elles n'ont pu créer un prêtre.
A l'époque de la grande révolution, les mêmes hommes qui avaient déifié la raison et tenté de substituer au repos dominical le repos légal du décadi, essayèrent aussi de créer un sacerdoce humanitaire, un sacerdoce découronné de tout rayon et de tout signe divin...
Un délégué officiel du pouvoir civil se revêtit d'une tunique blanche ; il ceignit ses reins de l'écharpe aux trois couleurs, et s'avança au pied d'un autel dédié à la nature, pour offrir un bouquet de fleurs, symbole de patriotisme et d'espérance ; mais ce prêtre sacré par la raison, ne vécut pas un seul jour ; il tomba sous le poids du ridicule et du mépris ; il n'avait pas le sceau de Dieu, le rayon de l'infini, cette physionomie, ce je ne sais quoi que Dieu seul peut donner à l'homme, et que jamais une nomination royale ou une élection séculière quelconque ne parviendront à lui conférer.
Chose remarquable, partout où le sacrifice eucharistique disparaît, il n'y a plus de prêtre. Les protestants en ont fait l'expérience. Le jour où ils eurent chassé Jésus-Christ des tabernacles où Il repose dans le sacrifice et dans la bonté, leur sacerdoce disparut aussitôt ; ils n'eurent plus que des ministres, des professeurs de morale, des officiers de police au département religieux, et comme l'a dit ingénieusement le comte de Maistre, des hommes habillés de noir, montant chaque dimanche en chaire pour y tenir des discours honnêtes.
Telle est la raison des haines acharnées de l'impiété contre le prêtre.Il est écrit dans l'Apocalypse : «Le dragon se tenait devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle l'aurait mis au monde» (Apoc., XII, 4). Or l'homme qui enfante Jésus-Christ, c'est le prêtre, parturiente lingua, suivant la belle expression de saint Ambroise.
Le moyen assuré d'éliminer autant que possible Jésus-Christ et de détruire de fond en comble Son règne ici-bas, c'est de se défaire du prêtre, ou tout au moins de lui ôter du cœur la foi, l'innocence et les vertus chrétiennes.
Naguère, en parlant du prêtre, un des coryphées de l'impiété contemporaine disait : «Ne le faisons pas mourir» : il se retremperait dans le sang, le martyre serait pour lui le germe d'une fécondité nouvelle et d'une force surhumaine ; «étouffons-le dans la boue». Mais le prêtre ne saurait être vaincu. A l'encontre des paroles vomies par des bouches de blasphème, qui appellent la mort et accumulent les grandes ruines, le prêtre porte sur ses lèvres deux paroles de vie et d'éternité :
une parole d'éternité, qui, chaque jour, fait descendre le Verbe de vie de Dieu sur l'autel ; une parole d'éternité, qui le fait descendre dans les âmes, où il cohabite par la justice et les œuvres surnaturelles de la vie.
II
A l'autel comme à la croix il n'y a qu'un seul prêtre. Car le sacerdoce dont nous sommes revêtus n'est qu'une simple participation de celui que possède Jésus-Christ (Suarez, LXXIV, Sect. II, p. 633). Il n'y a non plus qu'une même victime. Dans les sacrifices anciens, la victime apparaissait dans un état d'abaissement et voisin de la mort. Elle était enchaînée, ornée de bandelettes funèbres.
On disait d'elle qu'elle était sacrée, et cette expression signifiait à la fois que la victime était dédiée à Dieu ; et d'autre part qu'elle était maudite etexécrée, et dans ce sens, elle devenait responsable et chargée en quelque sorte de toutes les iniquités du peuple. De là vient que dans la langue populaire, le mot sacré est employé comme terme des bénédictions et de louange, en même temps que comme terme d'imprécation et de blasphème.
Source : livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde