Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon
Posté : 27 juin 2023, 21:30
7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU
Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).
L’œil de l'homme n'a rien vu, son oreille n'a rien entendu d'analogue ni d'approchant. Et cela, parce que les biens que Dieu nous prépare, excèdent tout ce que nos sens peuvent percevoir, tout ce que notre expérience parviendra à acquérir, toutes les pensées de notre esprit, et les désirs qui s'élèveront jamais dans nos cœurs : Nec in cor hominis ascendit. Saint Bernard. Sermon 4 in vigil. Nat., dit :
«Jamais l'homme n'a vu la lumière inaccessible, jamais son oreille n'a entendu les inépuisables symphonies, ni son cœur goûté cette paix incompréhensible». «Là», ajoute saint Augustin, «brille une lumière qu'aucun lieu ne peut circonscrire, là retentissent des louanges et des chants qui ne sont limités par aucune durée. Il y a des parfums que les souffles de l'air ne dissipent pas, des saveurs qui ne s'affadissent jamais, des biens et des douceurs que ne suit aucun dégoût, ni aucune satiété.
Là, Dieu est contemplé sans intermission, il est connu sans erreur d'esprit, loué sans lassitude et sans diminution» (De spiritu et anima, cap. XXXVI). Le ciel est un royaume si beau, une béatitude si transcendante, que Dieu en a fait l'objet exclusif de Ses pensées ; Il rapporte à cette création, seule vraiment digne de Sa gloire, l'universalité de Ses œuvres ; c'est à la consommation de la vie céleste, que sont ordonnées la destinée et la succession des empires, l'Eglise catholique avec ses dogmes, ses sacrements, sa hiérarchie.
La foi nous enseigne que le secours divin de la grâce est indispensable à l'homme pour opérer la plus petite œuvre méritoire, telle qu'un signe de croix, ou la simple invocation du nom de Jésus ; à plus forte raison la vie éternelle, qui est la fin où tendent toutes les œuvres surnaturelles, mérite-t-elle d'être appelée le couronnement et la cime de toutes les grâces qui nous sont départies.
Suivant ce que dit saint Paul: «Gratia Dei vita œterna (Rom., VI, 23). La gloire éternelle est la grâce suprême». Le plan et toute l'ordonnance de l'Incarnation demandent que la béatitude, qui en est le terme et le fruit, soit d'un ordre plus parfait et au-dessus de toute la félicité naturelle qui, en dehors de l'ordre divin de la grâce, aurait été la rémunération des œuvres moralement bonnes et opérées dans le pur état d'innocence.
Lorsque, à l'époque des six jours, le Créateur voulut étendre les cieux et asseoir la terre, la parer de ce qui pouvait la rendre précieuse et agréable, Il se contenta d'une parole :
Dixit et facta sunt, mais, lorsqu'il voulut construire la cité de Dieu, il déploya tous les trésors de Sa sagesse, Il choisit Son propre Fils pour architecte, Il Lui commanda de travailler de Ses propres mains à cette œuvre importante, et de n'épargner dans Son travail ni Son sang, ni Ses sueurs, ni Ses larmes.
Il nous annonce que rien de souillé n'entrera dans le sanctuaire de toutes les justices. Il veut que les conviés aux noces éternelles se nourrissent de Sa chair, s'abreuvent de Son sang, qu'ils se transforment et élèvent les puissances et les aptitudes de leur âme, en se faisant comme une nature et un tempérament divins dès cette vie.
En un mot, dans l'édification de l'immortelle demeure, Il descend à des soins infinis, Il épuise la profondeur de Sa science, Il pousse la préparation jusqu'à l'excès. Il veut que cet incomparable séjour soit, véritablement, Sa maison, la manifestation la plus haute de Ses attributs et de Sa gloire, afin qu'au dernier des jours, lorsqu'Il contemplera Son œuvre par excellence, ce grand Dieu, si jaloux de Son honneur, puisse dire en toute vérité : «C'est bien :
J'ai conduit le plus grand de Mes desseins à sa perfection ; au-delà Je ne vois aucune royauté, aucune grandeur, qui puisse être départie à la créature que Je destine à régner avec moi les siècles des siècles. Je suis satisfait, J'ai atteint Mon idéal et obtenu Mon repos : Complevitque Deus opus suum quod fecerat, et requievit ab universo opere quod patierat (Gen., II, 2).
Source : livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde