Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon
Posté : 07 juin 2023, 22:22
SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE
Ibunt hi in supplicium æternum.
Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)
Enfin les souffrances des réprouvés ne s'épuiseront pas, et leur être ne sera jamais détruit. La sainte Écritures dépeint leur état lamentable cri l'appelant : Secunda mors «seconde mort».
«Ce sera», dit saint Grégoire le Grand, «une mort qui ne sera jamais consommée, une fin, toujours suivie d'un nouveau commencement, une déconsistance qui n'amènera jamais aucun dépérissement» (S. Greg. Moral., 1, IX, ch. LXVI).
Saint Augustin n'exprime pas avec moins de force et de clarté, la triste condition de cette mort qui, laissant éternellement subsister l'âme, lui fera endurer ses affres et ses horreurs dans toute leur intensité.
«On ne peut pas dire qu'il y aura en Enfer la vie de l'âme, puisque l'âme ne participera en aucune manière à la vie surnaturelle de Dieu ; on ne peut pas dire qu'il y aura la vie du corps, puisque le corps y proie à toute sorte de douleurs.
Par là-même, cette seconde mort sera plus cruelle, parce que la mort ne pourra y mettre fin» (De civit. Dei, lib. XIX, ch. XXVIII). Ajoutons à ces preuves théologiques les preuves de raison.
S'il n'y avait pas un Enfer éternel, le christianisme disparaîtrait, et l'ordre moral serait supprimé.
Cette vérité de l'éternité des peines est essentiellement liée aux vérités substantielles de la religion, à la chute de l'homme, à l'Incarnation, à la Rédemption, qui en impliquent logiquement la certitude.
S'il n'y avait pas d'Enfer, pourquoi Jésus-Christ serait-Il descendu du Ciel, pourquoi Ses abaissements dans la crèche, Ses ignominies, Ses souffrances et Son sacrifice sur la croix ?
Cet excès d'amour d'un Dieu se faisant homme pour mourir aurait été une œuvre dénuée de toute sagesse, et sans proportion avec la fin proposée, s'il se fût agi de nous délivrer simplement d'une peine temporelle et passagère, telle que l'est le Purgatoire.
L'homme était donc tombé dans un malheur irréparable et frappé d'une disgrâce infinie, puisqu'il ne pouvait être relevé que par un remède divin.
Autrement il faudrait dire que Jésus-Christ ne nous a rachetés que d'une peine finie, dont nous aurions pu nous libérer par notre propre satisfaction, et dans ce cas les trésors de Son sang ne seraient-ils pas superflus?
Il n'y aurait plus alors de rédemption, dans le sens strict et absolu de ce mot : Jésus-Christ ne serait plus notre Sauveur ; le tribut de gratitude et d'amour sans bornes qu'Il exige des hommes serait une prétention excessive et imméritée.
Le Dieu fait homme pleinement détrôné de nos cœurs et de nos adorations, le Christianisme deviendrait une imposture, et tout esprit conséquent serait nécessairement induit à rejeter la révélation et Dieu Lui-même
Source : livres-mystiques.com
Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde