Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Postez ici vos intentions de prière.
Répondre
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.

Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


A la lueur de ces terribles flammes, nous apprécierons le degré profond de malice renfermé dans ces fautes que nous considérons comme légères et sans conséquence. D'autre part, les douceurs que la clémence infinie daigne répandre sur ces sombres brasiers, nous aideront à calmer les appréhensions dont nous serons saisis à notre dernière heure ; au moment de notre mort, elles mettront la paix dans nos âmes et nous inspireront le courage, la confiance et une vraie résignation.

Donc en deux mots, le Purgatoire est aimable et consolant, il est un séjour béni et digne de toute notre sollicitude et de toute notre prédilection en tant que les supplices qu'on y endure s'y exercent sur des âmes saintes et chéries de Dieu.

Le Purgatoire est un théâtre d'affliction et d'angoisses en tant que la justice de Dieu s'y dédommage de la part de sacrifice et d'amour que nous Lui avons refusée ici-bas. Anges sacrés, gardiens de ces gouffres embrasés, aidez-moi à évoquer du sein de ces flammes qui les tourmentent, ces âmes si saintes et si résignées. Faites-nous reconnaître parmi elles nos pères, nos mères, nos sœurs, nos frères.

Laissez pénétrer jusqu'à nos oreilles leurs cris si tendres et si déchirants, qu'ils seraient capables de fendre les montagnes et d'adoucir la cruauté elle-même.

Ah ! si nos cœurs ne sont pas pétrifiés, si une goutte de sang chrétien bouillonne encore dans nos veines, nous comprendrons qu'il n'y a pas de détresse plus grande à secourir, qu'il n'y a pas d'exercices plus méritoires et plus pressants à pratiquer ! ! !

I


L'existence du Purgatoire est formellement attestée par la sainte Écriture et par la tradition constante de l’Église juive et chrétienne. - Il est dit aux livres des Macchabées que c'est une pensée sainte et salutaire de prier pour les morts, afin de les délivrer des fautes et des imperfections dont elles se souillèrent durant la vie : ut a peccatis solvantur (Macch., XII, 46).

Saint Paul, parlant des prédicateurs légers et présomptueux qui, dans l'exercice de leur ministère, se laissent séduire par l'amour des louanges, s'abandonnent à des pensées de vanité et à des sentiments de complaisance, dit qu'ils seront sauvés, mais après avoir été préalablement éprouvés par les flammes : sic quasi per ignem (Cor., III, 15).

Saint Grégoire enseigne que les âmes coupables de prévarications qu'elles n'auraient pas suffisamment expiées pendant leur vie, seront baptisées dans le feu : ab igne baptizabuntur. C'est leur second baptême.

Le premier est nécessaire pour nous introduire dans l’Église de la terre, le second pour nous introduire dans l’Église du Ciel. Au dire de saint Cyrille, de saint Thomas, le feu du Purgatoire est de même nature que celui de l'Enfer. Il a la même ardeur, et n'en diffère que parce qu'il est temporaire.

Enfin, la liturgie sacrée nous apprend que le Purgatoire est un abîme affreux, un séjour où les âmes sont dans l'angoisse et dans une cruelle attente, un brasier où elles brûlent sans interruption, soumises à l'action d'un feu subtil, allumé au souffle de la justice divine et dont l'énergie est la mesure de ses très justes et très redoutables vengeances : Dies irœ, dies illa... Lacrymosa dies illa, qua resurget ex favilla judicandus homo reus.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)

L’Église, au Canon de la messe, offre à Dieu ses suffrages, afin d'obtenir pour ces âmes locum lucis, un lieu de lumière : d'où il suit qu'elles sont dans la nuit et enveloppées de ténèbres épaisses et impénétrables. Elle demande pour elles locum refrigerii, un lieu de rafraîchissement : d'où il suit qu'elles sont dans d'intolérables ardeurs.

Elle demande encore pour elles locum pacis, un lieu de paix : d'où il suit qu'elles sont livrées à des inquiétudes et à d'inexprimables anxiétés. Ce simple exposé fait frissonner d'horreur tout notre être. Hâtons-nous de dire que les consolations que goûtent ces âmes captives sont aussi inexprimables.

A la vérité leurs yeux ne sont pas encore récréés par l'aspect de la douce lumière, les anges ne descendent pas du Ciel pour transformer leurs flammes en une rosée rafraîchissante ; mais elles ont le trésor le plus doux, celui qui suffit seul pour relever l'homme le plus affaissé sous le poids de ses peines, faire lever l'aube de la sérénité sur les fronts les plus tristes et les plus abattus :

elles possèdent le bien qui reste ici-bas à l'homme le plus misérable, le plus dénué, lorsqu'il a épuisé, tari la coupe sans cesse renaissante de toutes les afflictions, et de toutes les peines...

Elles ont l'espérance ; l'espérance, elles la possèdent à l'état le plus éminent, à ce degré qui exclut toute incertitude, toute appréhension, qui fixe le cœur dans le repos, dans la plus profonde et la plus absolue sécurité : Reposita est mihi corona justitiœ (II Timot.. IV, 8

Ces âmes sont assurées de leur salut. Saint Thomas nous donne deux raisons de cette certitude immuable, si consolante qu'elle leur fait en quelque sorte oublier leurs peines. D'abord ces âmes savent qu'il est de foi que les damnés ne peuvent ni aimer Dieu, ni détester leurs péchés, ni opérer aucune œuvre bonne : or, elles ont la conscience intime qu'elles aiment Dieu, qu'elles détestent leurs fautes et qu'elles ne peuvent plus opérer aucun mal.

Elles savent en outre d'une certitude de foi, que les âmes qui meurent en état de péché mortel sont précipitées en Enfer, sans délai, à l'instant où elles rendent leur dernier soupir. Ducunt in bonis dies suos, et in puncto ad inferna descendunt (Job., XXI, 13).

Or les âmes dont je parle, ne sont pas livrées au désespoir, ne voient pas la face des démons, elles n'entendent pas leurs imprécations et leurs blasphèmes, elles en concluent par le fait et d'une manière infaillible qu'elles ne sont pas décédées en état de péché mortel, mais qu'elles sont en état de grâce et agréables à Dieu.

Aussi, quel sujet de contentement pour elles de pouvoir s'écrier avec l'assurance de saint Paul : «Plus de rechute dans le péché ! plus de séparation entre Dieu et moi ! plus de mort à Jésus-Christ qui est ma vie : Certus sum enim ! plus de ces doutes formidables sur ma prédestination.

Ah ! c'en est fait, je suis sauvée... J'ai entendu de la bouche même de mon Dieu l'arrêt irrévocable de mon salut ; je sais, à n'en plus douter, qu'un jour les portes de la cité céleste s'ouvriront pour mon entrée triomphale, que le Ciel, la terre, les Principautés, les Puissances réunies, le glaive lui-même, sont sans puissance pour me séparer de la charité de Dieu et me déposséder de mon éternelle couronne :

Quia neque principatus neque creatura alia poterit nos separare a charitate Dei, quœ est in Christo Jesu» (Rom., VIII, 38).

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


Ah ! sans doute, s'écrie cette âme, mes douleurs sont aiguës ! Rien n'est comparable à la violence de mon supplice ; mais ce supplice et ces souffrances sont sans force pour m'éloigner de Dieu, détruire en moi la flamme de Son amour : Quis ergo nos separabit a charitate Christi ! An tribulatio, an angustia, an fames (Rom., VIII, 35)... Ah !... ma faiblesse maintenant n'est plus sujette à se trahir par des emportements, par des impatiences, par des murmures. Soumise au bon plaisir de Dieu, je bénis la main qui me châtie, j'accepte avec joie tous mes tourments.

Ces tourments ne sauraient abattre mon âme, ni la jeter dans le trouble, l'amertume ou l'anxiété... non contristabit justum quidquid ei acciderit. Je sais qu'ils sont réglés et tempérés par cette divine Providence, qui, pour le bien de ses créatures, dispose toute chose avec amour et avec équité (Suarez, Dispui. XLVII, sect. III, p. 932)...

Je dis plus, je préfère mes tourments aux délices du Ciel, s'il pouvait m'être donné d'en jouir contre le gré de cette volonté souveraine, à laquelle je suis désormais soumise absolument et sans retour mes vœux, mes aspirations se résument dans une seule devise : «Tout ce que Dieu veut, comme il le veut, à l'heure où il le veut». Oh ! Dieu de mon cœur, mon trésor et mon tout, que suis-je pour que Vous daigniez descendre jusqu'à moi et épurer, de Votre main paternelle, une âme ingrate et déloyale.

Ah ! coupez, taillez dans le vif, épuisez la coupe inimaginable de Vos tourments. N'écoutez que Votre honneur et les intérêts de Votre justice, et jusqu'à ce que celle-ci soit pleinement satisfaite, n'ayez égard ni à mes gémissements ni à mes plaintes. Pauvres âmes ! Elles n'ont qu'une passion, qu'une ardeur, qu'un désir, celui de briser l'obstacle qui les empêche de s'élancer vers Dieu, qui les appelle et les attire à Lui de toute l'énergie et de toute la violence de Sa beauté, de Sa Miséricorde et de Son amour sans bornes.

Ah ! si elles le pouvaient, afin de hâter l'heure fortunée de leur délivrance, volontiers elles attiseraient les flammes qui les consument, elles accumuleraient à l'envi tourments sur tourments, Purgatoire sur Purgatoire.

Il y a dans ces âmes des restes de péché, un alliage de misères, de souillures, de défectuosités qui ne leur permet pas de s'unir à la substance divine. Leurs imperfections, les taches vénielles dont elles se sont laissé ternir ont obscurci et mutilé leur œil intérieur.

Si, avant leur complète purification, la vive et éclatante lumière du Ciel tombait sur leurs yeux malades et affaiblis, elles en éprouveraient une impression plus douloureuse et plus cuisante mille fois que celles qu'elles ressentent au sein des plus épaisses ténèbres de l'abîme.

Dieu, Lui-même, voudrait les transformer, de suite, à la ressemblance de Sa gloire en les éclairant de très purs rayons de Sa divinité ; ces rayons trop vifs, trop éblouissants ne pourraient les pénétrer ; ils seraient interceptés par les scories et les résidus de cette poussière et de cette boue terrestre, dont elles sont
encore souillées.

Il est indispensable que, jetées dans un creuset dévorant, elles déposent la rouille des imperfections humaines, afin que, semblables au vil et noir charbon, elles en sortent sous la forme d'un cristal précieux et transparent ; il faut que leur être se subtilise, s'épure de tout mélange d'ombres et de ténèbres, qu'il devienne apte à recevoir sans obstacle les irradiations et les splendeurs de la gloire divine qui, coulant un jour en elles à pleins bords, les remplira comme un fleuve sans rivages et sans fond.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


Figurez-vous une personne atteinte d'un mal hideux, qui lui ronge les chairs et la rend pour ceux qui l'entourent un objet d'éloignement et de dégoût... Le médecin qui veut la guérir applique sans ménagement le fer et le feu. Il fouille avec son terrible instrument jusqu'à la moelle des os.

Il va saisir le principe et la racine du mal dans ses plus secrètes profondeurs. Les convulsions de la malade sont si violentes qu'elle est près de rendre l'âme ; mais l'opération terminée, elle se sent renaître, le mal a disparu, elle a retrouvé sa beauté, sa jeunesse et sa vigueur.

Ah ! loin de s'emporter en plaintes et en reproches, elle n'a pas de paroles ni de bénédiction assez grandes pour témoigner sa reconnaissance à l'homme de
l'art qui, en lui faisant souffrir mille maux, lui a donné ce qu'il y a de plus précieux, la santé et la vie.
Ainsi en est-il des âmes dans le Purgatoire.

Elles tressaillent de bonheur en voyant leurs taches et leurs souillures disparaître par l'effet merveilleux de ce châtiment réparateur. Sous l'action de ces flammes purifiantes, leur être plus ou moins défiguré s'embellit et se restaure. Ce feu lui-même perd son intensité, dit saint Thomas, à mesure qu'il consume et détruit les imperfections et les défectuosités qui alimentaient ses ardeurs.

Une barrière d'une dimension imperceptible sépare encore ces âmes du séjour des récompenses. Ah ! elles éprouvent une joie et des transports indescriptibles, voyant se développer en elles les ailes qui leur permettront de s'élancer bientôt vers les célestes demeures...

Déjà elles entrevoient l'aube de leur délivrance. - Ah ! elles ne touchent point encore à la terre promise ; mais, comme Moïse, elles se la retracent en esprit. Elles en pressentent les lumières et les riants rivages, et elles en respirent à l'avance les parfums et les souffles embaumés.

Chaque jour, à chaque instant, elles voient poindre dans une vision moins lointaine l'aurore de leurdélivrance, elles sentent se rapprocher de plus en plus le séjour de leur éternel repos : Requies de labore. Que dirai-je encore ?

Ces âmes ont la charité qui cette fois a pris possession complète et absolue de leur cœur... Elles
aiment Dieu, elles L'aiment d'un amour si puissant qu'elles voudraient se fondre et s'anéantir pour Sa gloire.


«L'homme embrasé de la flamme du divin amour», dit saint Jean Chrysostome «est aussi indifférent à la gloire et à l'ignominie que s'il était seul et sans témoin sur cette terre.

Il méprise toutes les tentations. Il n'a pas plus souci des tenailles, des grils, des chevalets, que si ces souffrances étaient endurées dans une chair autre que la sienne.

Ce qui est plein de suavité pour le monde, n'a pour lui aucun attrait, aucune saveur ; il n'est pas plus susceptible d'être épris d'un attachement criminel, que l'or sept fois éprouvé n'est susceptible d'être terni par la rouille.

Tels sont, même sur cette terre, les effets de l'amour divin, quand il s'empare vivement d'une âme».
Or l'amour divin agit sur les âmes dont je parle, avec d'autant plus de force que, séparées de leurs corps, privées de toutes consolations humaines, livrées à mille martyres, elles sont forcées de recourir à Dieu et de rechercher en lui seul tout ce qui leur manque.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


Un de leurs plus grands sujets de souffrance est de savoir que les peines qu'elles endurent ne leur sont d'aucun profit. La nuit est venue pour elles, où il ne leur est plus possible de travailler ni d'acquérir : venit nox quando nemo potest operari (Jean, IX, 4).

Le temps où l'homme peut satisfaire lui-même pour ses péchés, amasser des mérites, accroître sa couronne céleste, expire avec la mort. Au moment de son entrée dans l'autre vie, tout être humain subit l'arrêt de son éternelle sentence.

Son sort est immuablement fixé, et il ne lui est plus facultatif d'accomplir des œuvres bonnes ou mauvaises, dont il puisse être de nouveau justiciable au tribunal de Dieu.

Mais si les âmes du Purgatoire ne peuvent croître en sainteté et amasser par leur résignation et leur patience de nouveaux mérites, elles savent d'autre part qu'elles ne démériteront plus, et c'est pour elles une douce joie de souffrir d'un amour gratuit et tout désintéressé.

Sans doute, ce singulier mélange de bonheur, au sein des plus cruels tourments, est un état que nos esprits grossiers ne peuvent comprendre ; mais interrogez les martyrs : les Thérèse, les Luce, les célestes amants de la croix , ils vous diront que c'est souvent dans la tristesse et au milieu des peines et des plus cruelles désolations de l'esprit, que celui qui ne cherche qu'à vivre en Dieu, éprouve comme un avant-goût du Paradis, qu'il sent affluer dans son cœur les joies et les délices les plus douces et les plus enivrantes.

Les âmes du Purgatoire aiment Dieu ; de plus, elles sont aimées des Églises du Ciel et de la terre, qui entretiennent avec elles des rapports et des communications incessantes.

L’Église catholique fait appel à la charité de ses enfants, et par leur médiation elle leur prodigue, jour et nuit, ses suffrages et ses secours. La charité des bons anges leur dispense à toute heure les gouttes célestes que le bon Jésus fait tomber de Son Cœur. Elles s'aiment entre elles, et se consolent mutuellement par des entretiens ineffables.

Un incommensurable chaos n'est point dressé entre ces âmes et leurs amis de la terre, et il nous est facultatif de leur porter à tout instant cette goutte d'eau que le mauvais riche réclamait en vain de la pitié de Lazare.
Saint Jean eut un jour une admirable vision :

il vit un temple, et dans le sanctuaire de ce temple il aperçut un autel, et sous cet autel la multitude des âmes souffrantes : vidi subtus altare animas interfectorum (Apoc., VI, 9).

Ces âmes ne sont point devant l'autel, comme l'observe un commentateur ; il ne leur est plus permis de s'y présenter. Ce n'est qu'indirectement et par voie de suffrage qu'elles participent au fruit de l'immolation eucharistique.

Elles sont sous l'autel et attendent, résignées et gémissantes, la part que nous voudrons bien faire arriver à leurs lèvres.

L’Église catholique n'a rien défini sur le lieu du Purgatoire. Diverses opinions ont été émises sur ce point par les Docteurs et par les Pères, et il est facultatif de les admettre les unes ou les autres, sans pour autant manquer à l'orthodoxie et s'écarter de la vraie foi.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


Saint Thomas, saint Bonaventure, saint Augustin enseignent que le Purgatoire, situé au centre de la terre, est un séjour intermédiaire entre l'Enfer des réprouvés et les limbes où sont détenus, au moins jusqu'au jugement, les enfants morts sans baptême.

Ils citent en témoignage de leurs opinions les paroles que fait chanter l’Église : «Délivrez, Seigneur, les âmes des fidèles défunts des peines de l'Enfer et du lac profond» Et ces paroles de l'Apocalypse : «Et personne, ni dans le Ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne fut trouvé digne d'ouvrir le livre et de le regarder» (Apoc., v).

Il est certain, d'après cette parole de saint Jean, qu'il n'y a eu que des justes conviés à ouvrir le livre mystérieux. Or, en faisant mention de ceux qui sont sous la terre, l'Apôtre ne semble-t-il pas nous faire entendre qu'il y a des justes captifs pour un temps dans ses sombres entrailles ?

Il est dit ailleurs, dans l'Ecclésiaste : «Je pénétrerai les parties inférieures de la terre, j'y visiterai
ceux qui dorment, et je ferai luire à leurs yeux l'espérance du salut». Les interprètes établissent avec raison que, dans ce passage, l'auteur inspiré a voulu désigner les limbes où les Patriarches et les saints de l'Ancien Testament reposaient dans le sein d'Abraham.

Mais cette explication confirme le sentiment de saint Thomas et de saint Bonaventure au lieu de
l'infirmer. En effet, si les Patriarches et les justes de l'Ancien Testament, purifiés de toutes leurs fautes actuelles, ont eupour demeure les régions inférieures de la terre, jusqu'au jour où le péché légué par Adam à notre race ait été expié et pleinement effacé sur la croix, à plus forte raison, paraît-il convenable que les âmes, coupables de fautes actuelles qu'elles n'ont pas suffisamment réparées, soient punies et détenues dans les profondeurs de la terre : Inferiores partes terræ.

Le témoignage de saint Augustin ajoute un degré de probabilité de plus à cette opinion : dans son Épître XCIX, ad Evod., il déclare que le Christ en descendant aux Enfers, alla non seulement dans les limbes, mais aussi dans le Purgatoire où Il délivra quelques-unes des âmes captives, suivant ce que semblent indiquer les Actes des Apôtres : Solutis doloribus inferni.

La seconde opinion, relative au lieu du Purgatoire, est celle de saint Victor et de saint Grégoire le Grand dans ses dialogues. L'un et l'autre soutiennent que le Purgatoire n'a pas de lieu déterminé, et qu'un grand nombre d'âmes défuntes
expient leurs fautes sur la terre, et dans les lieux même où elles ont le plus souvent péché (Hug. de saint Victor, lib. II, de sacram., p. 16, cap. IV).

La théologie sacrée concilie ces témoignages divers, en établissant premièrement, que le Purgatoire est un séjour déterminé et circonscrit, situé au centre de la terre, et où la plupart des âmes descendent afin d'expier les fautes dont elles étaient restées souillées.

Pourtant, le Purgatoire n'est pas un lieu unique. Soit à cause du peu de gravité de leurs fautes, soit par une dispensation exceptionnelle de la sagesse divine, il est un nombre plus ou moins grand d'autres âmes qui ne sont pas plongées dans cette prison, et qui subissent leurs peines sur la terre et dans le lieu où elles avaient péché. Cette interprétation des grands théologiens explique et confirme une multitude d'apparitions et de révélations faites aux saints, dont plusieurs s'offrent avec des caractères de vérité qui ne permettent pas de les rejeter.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


Afin d'éclaircir pleinement notre doctrine, parmi toutes les révélations que cite saint Grégoire le Grand dans ses dialogues, nous choisirons celles dont l'authenticité est à l'abri de toute contradiction.

Un pèlerin du territoire de Rodez, revenant de Jérusalem, est-il dit dans les annales de Cîteaux, fut obligé par la tempête de relâcher sur une île voisine de la Sicile. Il y visita un saint ermite qui s'informa de ce qui touchait à la religion dans son pays de France, et lui demanda en outre s'il connaissait le monastère de Cluny et l'abbé Odilon.

Le pèlerin répondit qu'il les connaissait, et ajouta qu'il lui saurait gré de lui dire quel intérêt le portait à lui adresser cette question.

L'ermite reprit : il y a ici tout près un cratère dont nous apercevons les cimes ; à certaines époques il vomit avec fracas des tourbillons de fumée et de feu. J'ai vu des démons emporter les âmes des pécheurs, et les précipiter dans ce gouffre affreux, afin de les tourmenter pour un temps.

Or, il m'arrive, à certains jours, d'entendre les mauvais esprits s'entretenir mutuellement, et se plaindre de ce que quelques-unes de ces âmes leur échappent ; ils murmurent contre les personnes de piété qui par leurs prières et leurs sacrifices, hâtent la délivrance de ces âmes.

Odilon et ses religieux sont les hommes qui paraissent leur inspirer plus d'effroi. C'est pourquoi, quand vous serez de retour dans votre pays, je vous prie, au nom de Dieu, d'exhorter les moines et l'abbé de Cluny à redoubler leurs prières et leurs aumônes pour le soulagement de ces pauvres âmes.

Le pèlerin à son retour s'acquitta de la commission. Le saint abbé Odilon considéra et pesa mûrement toutes choses ; il eut recours aux lumières de Dieu et ordonna que dans tous les monastères de son ordre, on fît chaque année, le deuxième jour de novembre, la commémoration de tous les fidèles trépassés. Telle fut
l'origine de la fête des morts. Saint Bernard, dans la vie de saint Malachie, cite un autre trait.

Ce saint raconte qu'il vit un jour sa sœur trépassée depuis quelque temps. Elle faisait son Purgatoire au cimetière.

A cause de ses vanités, des soins qu'elle avait eus de sa chevelure et de son corps, elle avait été condamnée à habiter la propre fosse où elle avait été ensevelie et à assister à la dissolution de son cadavre.

Le saint offrit pour elle le sacrifice de la messe pendant trente jours. Ce terme expiré, il revit de nouveau sa sœur. Cette fois, elle avait été condamnée à achever son Purgatoire à la porte de l’Église, sans doute à cause de ses irrévérences dans le lieu saint, peut-être parce qu'elle avait détourné les fidèles de l'attention des mystères sacrés, pour attirer sur elle la considération et les regards.

Elle était profondément triste, voilée de deuil, dans une angoisse extrême. Le saint célébra de nouveau le sacrifice pour elle durant trente jours, et une dernière fois elle lui apparut dans le sanctuaire, le front serein, rayonnante, vêtue d'une robe blanche.

L'évêque connut à ce signe que sa sœur avait obtenu sa délivrance. Ce récit constate la coutume universellement en vigueur dès les premiers âges de l'Eglise, de prier pour les morts durant l'espace de trente jours. En ce point, le christianisme n'avait fait que suivre la tradition mosaïque.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


«Mes enfants», disait à ses fils le patriarche Jacob à son lit de mort, ensevelissez-moi dans la caverne de Mambré, qui est dans la terre de Chanaan», et les petits-fils d'Isaac pleurèrent leur père durant trente jours.

A la mort du grand prêtre Aaron et de son frère Moïse, le peuple renouvela ce deuil de trente jours. Et la pieuse coutume de prier pour les défunts tout un mois devint bientôt une loi de la nation choisie.

Saint Pierre, prince des Apôtres, au dire de saint Clément, aimait à faire prier pour le soulagement des morts, et saint Denys l'Aréopagite nous décrit en termes magnifiques avec quelle majesté les fidèles célébraient les funérailles.

Dès les premiers siècles, l’Église, en mémoire des trente jours de deuil observés dans la loi mosaïque, encouragea les prières pendant un mois, après la mort des fidèles.

Oh ! vous donc, qui regrettez des êtres que vous jugez à tort absents, vous qui versez des larmes de ne pouvoir plus reposer vos yeux sur ces visages chéris, sachez-le bien, les portes de leur prison sont ouvertes toutes larges à vos prières et à votre charité.

Le Prophète se consolait sur ses amis morts dans la paix de Dieu en leur faisant des visites assidues. C'était avec une confiance sans pareille qu'il répétait ces paroles :

«Penetrabo omnes inferiores partes ferrœ, et inspiciam omnes dormientes, et illuminabo omnes sperantes in Domino» (Eccl., XXIV, 45).

Ah ! nous craignons, peu s'en faut, que nos discours ne refroidissent votre dévotion envers ces âmes ; qu'en entendant parler de leurs nombreuses et solides consolations, votre compassion ne s'amoindrisse, et que vous n'ayez pas pour elles toute la pitié qu'elles méritent.

Rappelons-nous donc que leur bonheur et leur consolation sont mélangés d'afflictions et de tourments.

II

Nous l'avons dit, mes frères, ces âmes confirmées en grâce, sont merveilleusement consolées par la certitude de leur salut. Mais, d'autre part, affranchies de ce corps qui, comme un voile épais, obscurcissait en elles la vue et l'intelligence des objets surnaturels et invisibles, elles sentent cruellement le délai de la possession divine.

Ici-bas, la privation et l'éloignement de Dieu ne cause à la plupart des hommes qu'un médiocre déplaisir ! Séduits par l'appât des biens de ce monde, absorbés par le spectacle des objets sensibles, nous comprenons Dieu d'une manière trop imparfaite pour en apprécier toute la perte.

Mais, à la mort, le bandeau des sens sera déchiré, tous nos attachements humains périront, les vains fantômes qui nous abusaient se seront enfuis sans retour. Il n'y aura plus d'amusements, plus de distractions, plus d'entretiens.

Nos penchants, nos aspirations, toutes nos tendances se porteront alors vers ce divin Époux, notre unique et incompréhensible trésor.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


«Mes enfants», disait à ses fils le patriarche Jacob à son lit de mort, ensevelissez-moi dans la caverne de Mambré, qui est dans la terre de Chanaan», et les petits-fils d'Isaac pleurèrent leur père durant trente jours.

A la mort du grand prêtre Aaron et de son frère Moïse, le peuple renouvela ce deuil de trente jours. Et la pieuse coutume de prier pour les défunts tout un mois devint bientôt une loi de la nation choisie.

Saint Pierre, prince des Apôtres, au dire de saint Clément, aimait à faire prier pour le soulagement des morts, et saint Denys l'Aréopagite nous décrit en termes magnifiques avec quelle majesté les fidèles célébraient les funérailles.

Dès les premiers siècles, l’Église, en mémoire des trente jours de deuil observés dans la loi mosaïque, encouragea les prières pendant un mois, après la mort des fidèles.

Oh ! vous donc, qui regrettez des êtres que vous jugez à tort absents, vous qui versez des larmes de ne pouvoir plus reposer vos yeux sur ces visages chéris, sachez-le bien, les portes de leur prison sont ouvertes toutes larges à vos prières et à votre charité.

Le Prophète se consolait sur ses amis morts dans la paix de Dieu en leur faisant des visites assidues. C'était avec une confiance sans pareille qu'il répétait ces paroles :

«Penetrabo omnes inferiores partes ferrœ, et inspiciam omnes dormientes, et illuminabo omnes sperantes in Domino» (Eccl., XXIV, 45).

Ah ! nous craignons, peu s'en faut, que nos discours ne refroidissent votre dévotion envers ces âmes ; qu'en entendant parler de leurs nombreuses et solides consolations, votre compassion ne s'amoindrisse, et que vous n'ayez pas pour elles toute la pitié qu'elles méritent.

Rappelons-nous donc que leur bonheur et leur consolation sont mélangés d'afflictions et de tourments.

II

Nous l'avons dit, mes frères, ces âmes confirmées en grâce, sont merveilleusement consolées par la certitude de leur salut. Mais, d'autre part, affranchies de ce corps qui, comme un voile épais, obscurcissait en elles la vue et l'intelligence des objets surnaturels et invisibles, elles sentent cruellement le délai de la possession divine.

Ici-bas, la privation et l'éloignement de Dieu ne cause à la plupart des hommes qu'un médiocre déplaisir ! Séduits par l'appât des biens de ce monde, absorbés par le spectacle des objets sensibles, nous comprenons Dieu d'une manière trop imparfaite pour en apprécier toute la perte.

Mais, à la mort, le bandeau des sens sera déchiré, tous nos attachements humains périront, les vains fantômes qui nous abusaient se seront enfuis sans retour. Il n'y aura plus d'amusements, plus de distractions, plus d'entretiens.

Nos penchants, nos aspirations, toutes nos tendances se porteront alors vers ce divin Époux, notre unique et incompréhensible trésor.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


II

Ah ! ces pauvres âmes, avides des éternels embrassements, se précipitent vers le Dieu qui est leur fin, avec plus d'énergie que l'aimant attire le fer, avec plus d'impétuosité que les choses naturelles se précipitent vers leur centre.

Sous cette grande ruine du trépas, dans la séparation absolue de tous ces objets sur lesquels s'appuie notre vie, il ne reste plus rien à l'âme... plus rien, si ce n'est cet amour qui se dérobe, et ne lui laisse que l'inimaginable regret d'avoir, par sa faute, retardé d'un jour, d'une année, d'un siècle, cette union consommée qui doit être pour elle le réel, le parfait, le seul et éternel bonheur.

Représentez-vous tout ce qu'a d'amer et de déchirant, pour une mère, l'éloignement d'un fils, parti pour les pays lointains ou enlevé par une mort prématurée, et qu'elle n'a aucune espérance de revoir. Depuis que les yeux de cette mère ne se reposent plus sur cet enfant chéri, une partie de sa vie s'en est allée... le monde n'a plus de joie, plus de plaisir qui puisse combler l'abîme profond et sans mesure, que le départ ou la perte de ce fils a creusé dans son cœur.

Combien sont plus amers et plus déchirants les cris de cette âme infortunée ! L'entendez-vous s'écrier du lieu désolé de son expiation : Où est-il celui qui est l'âme de mon âme ? En vain je le cherche sur cette couche de flammes où je n'étreins que les ténèbres et le vide !...

Oh ! le bien-aimé de mon cœur, pourquoi me faire persévérer dans cette longue attente. Augmentez mes tourments, mettez, s'il le faut, dans les minutes des siècles de supplices !... Ah ! en vous soustrayant à mon âme avide qui aspirerait à vous voir, à se noyer et à se fondre en vous, que vous me punissez sévèrement
de ma lâcheté et de mes froideurs !

A cette peine de l'éloignement de Dieu, se joint la peine du feu.Disons toutefois, afin d'être précis et de n'émettre aucune opinion discutable et controversée, que l’Église n'a pas défini que les âmes du Purgatoire sont soumises à l'action d'un feu matériel.C'est simplement une vérité de foi divine et théologiquement certain.

Dans la première session du concile de Florence, les Pères de l’Église grecque refusèrent constamment et d'une manière formelle, d'admettre l'existence matérielle du feu du Purgatoire.

D'autre part, ils confessaient unanimement que le Purgatoire est un lieu ténébreux, où les âmes, exemptes du supplice du feu, endurent des souffrances et des peines très graves, consistant surtout dans l'obscurité et les angoisses d'une cruelle détention.

Les Pères de l’Église latine, unanimes à soutenir le sentiment opposé, n'estimèrent cependant pas que sur ce point l’Église grecque errât dans la foi.

Pour cette raison, dans le décret d'union des deux Églises on ne fit pas mention du supplice du feu. Il fut simplement dit que les âmes qui n'avaient pas entièrement satisfait à la justice de Dieu en cette vie, endurent dans l'autre vie des peines proportionnées au nombre et à la grandeur de leurs fautes, et que les souffrances qu'elles endurent sont adoucies ou abrégées par les prières et les bonnes œuvres des vivants, et surtout par le sacrifice de la messe.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


II

Si le concile de Florence, en définissant les peines du Purgatoire, n'a pas jugé opportun de mentionner l'existence du feu, soit par égard pour les Pères de l’Église grecque, et afin de ne pas retarder un rapprochement si longtemps désiré, soit aussi parce que leur erreur n'atteignait pas le fond et la substance du dogme, il ne faut pas moins considérer l'existence du feu matériel du Purgatoire, comme une vérité démontrée et qui ne saurait être sujette à aucun doute, ni à aucune restriction.

D'abord, dans ce même concile de Florence, l'existence matérielle du feu du Purgatoire a été soutenue par le suffrage unanime de tous les Pères de l’Église latine.

Cette opinion a donc pour elle le plus grand courant de la tradition et le sentiment de la presque universalité des docteurs.

Saint Paul semble l'enseigner formellement par ces paroles : Salvi erunt sic quasi per ignem, et il faut observer qu'il ne se sert pas de la particule quasi comme d'un diminutif, mais afin de mieux expliquer le mode de purification. Enfin toutes les visions et toutes les révélations qui ont trait au Purgatoire, assimilent les peines et le feu qu'on y endure, aux peines et au feu de l'Enfer, sans autre restriction si ce n'est celle que ce feu n'est pas éternel mais temporaire.

Ici se soulève une question d'une solution difficile ; un feu matériel peut-il agir sur des âmes séparées de leur corps et sur de purs esprits ?

C'est là, répondons-nous, un mystère de la justice de Dieu, un secret que la raison humaine ne parviendra jamais à pénétrer.

Tout ce que la théologie nous apprend du Purgatoire, c'est que ce feu matériel ne s'identifie pas avec l'âme humaine, qu'il ne lui est pas uni substantiellement, comme ici-bas l'esprit l'est au corps.

Lorsque les saints et d'éminents Docteurs nous disent que les réprouvés et les âmes du Purgatoire sont revêtus d'un corps de feu, ils nous parlent métaphoriquement et pour s'accommoder à notre manière de concevoir.

Ce qui est encore certain, c'est que ce feu, comme certains Docteurs l'ont soutenu, ne se bornera pas à former comme une prison ou une sorte d'enceinte autour des âmes qu'il tourmente et qu'il purifie, il ne les fera pas uniquement souffrir par la contrariété dont il affectera leur volonté, par les obstacles qu'il mettra à l'exercice et au libre essor de leurs puissances intellectuelles et de leurs facultés sensitives.

L'opinion vraie est que le feu du Purgatoire, quoique corporel, agira comme instrument de la justice de Dieu et par un mode ineffable, il affectera l'âme dans le vif.

C'est le sentiment exprimé par les paroles suivantes de saint Augustin : Cur enim non dicamus, quamvis miris, tamen veris modis, etiam spiritus incorporeos posse pœna corporali ignis affligi.

Il agira donc sur l'âme immédiatement. Saint Grégoire exprime plus clairement la même pensée en disant : «C'est un feu visible et corporel qui suscitera dans l'âme une ardeur et une douleur invisibles». Mais qui pourra jamais comprendre combien est pénétrant ce feu qui n'atteint

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


Mais qui pourra jamais comprendre combien est pénétrant ce feu qui n'atteint pas l'homme comme celui de la terre, médiatement et à travers son enveloppe matérielle, mais qui agit dans le vif de la substance ; ce feu actif, prodigieusement efficace, qui atteint l'âme dans ses replis les plus secrets, jusqu'aux points de jonction qui l'unissent à l'esprit :

Usque ad divisionem animœ et spiritus (Heb., iv, 12)... Ce feu qui ne laisse subsister aucune tache ; feu immortel qui discerne jusqu'aux faiblesses insaisissables à l’œil de la créature ; feu sédentaire, comme l'appelle le prophète, qui s'appesantit sur l'âme coupable, la dévore, l'assiège sans lui accorder un seul instant de repos, dont l'âpreté et les ardeurs ne sont tempérées par aucun adoucissement, ni sujettes à aucune diversion, et éprouvent les enfants de Lévi comme l'or et l'argent dans la fournaise :

Sedebit conflans et purgabit filios Levi et colabit eos quasi aurum et argentum (Malach., III, 3).

Ici-bas la douleur est intermittente. La fièvre n'a pas toujours la même violence. Le sommeil interrompt les plaintes du malade. Il peut se tourner et se retourner sur son lit de souffrance, se distraire dans l'entretien de ses amis ; mais le feu du Purgatoire consume sans relâche et sans trêve.

Ces âmes sentent et soutiennent à chaque instant tout le poids et toute la profondeur d'une douleur dont elles ne peuvent se distraire une minute, une seconde.

Une personne, à qui l'on avait fait une opération terrible, avait refusé de se laisser endormir. Elle souffrit sans pousser un soupir, les yeux fixés sur l'image de Jésus-Christ. L'opération dura cinq minutes. Quand elle fut terminée «il m'a semblé» dit-elle, «qu'elle avait duré un siècle».

De même qu'il est reconnu qu'une joie très vive ôte à l'esprit l'impression dela fuite des heures, de même on peut concevoir une douleur tellement intense qu'elle donne à une minute la longueur d'une durée séculaire.

Or, s'il en est de la sorte, si dans le Purgatoire les minutes équivalent à des années et les années
à des siècles, que sera-ce de rester plongé dans cette prison ténébreuse des nuits, des années, peut-être jusqu'à la fin du monde.

O vous dont la vie est si molle, vous qui, pour plaire au monde ou épargner à votre corps un instant de peine, ne craignez pas de vous souiller de mille fautes !

Dites, avez-vous compris les mystères de la justice de Dieu, avez-vous médité la longueur et la durée des tourments qui vous attendent : Indica mihi si habes intelligentiam ? (Job., XXXVIII, I).

Église primitive ! berceau du Christianisme ! modèle de tous les âges ! Vous qui comptiez autant de saints que de fidèles !

vous qui, instruite par les Apôtres, aviez reçu en première main les oracles du Verbe incarné ! quelle idée terrible n'aviez-vous pas de la grandeur des peines dues au péché ? Vous le vengiez dès cette vie avec une sévérité qui nous étonne.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


Dans l’Église des premiers âges, la loi canonique était appliquée dans toute sa rigueur. Il n'y avait ni rémission, ni condescendance. La pénitence et les œuvres satisfactoires étaient imposées dans la mesure strictement requise pour satisfaire intégralement à la justice de Dieu.

Cette pénitence ne consistait pas dans la récitation de quelques courtes prières ; elle consistait dans de longs jeûnes au pain et à l'eau, dans la récitation quotidienne des psaumes, dans de longs et pénibles pèlerinages, dans une multitude considérable d’œuvres pies.

Un voleur, suivant la quantité du larcin, était condamné à deux ou à cinq ans de pénitence, un blasphémateur à sept ans, un impudique à dix et souvent à douze ans de jeûne, de larmes, de prostrations publiques sur le seuil du lieu saint...

Suivant ce terrible calcul, une vie entière passée dans les macérations des anachorètes, fut-elle aussi longue que celle des anciens patriarches, suffirait à peine pour expier l'habitude des péchés les plus ordinaires aux hommes de nos jours ?

Combien donc sera long et terrible le Purgatoire de la plupart des pécheurs ! Sans doute, une pensée serait susceptible d'adoucir l'infortune de ces âmes souffrantes, ce serait celle que leur souvenir n'est pas éteint, que les amis qu'elles ont laissés sur cette terre sont en travail pour les secourir ou les délivrer.


Hélas ! c'est là une consolation dont se berce vainement leur cœur. A la vérité, c'est notre coutume detémoigner le regret que nous accordons à leur mémoire.

Sans doute, la religion est loin de condamner ce tribut accordé à la douleur. Elle condamne bien plutôt la dureté de ceux qui, aussitôt qu'ils ont perdu leurs parents et amis, n'en gardent plus le souvenir. - Les saints pleuraient leurs amis, mais ils songeaient surtout à les secourir.

Non, ce n'étaient pas des larmes que demandait sainte Monique à saint Augustin, lorsqu'elle lui disait à son lit de mort : «Je vous demande, mon fils, de vous souvenir de moi, chaque fois que vous offrirez le sacrifice à l'autel».
Ce n’était pas par des larmes que saint Ambroise voulait marquer le grand attachement qu'il avait eu pour l'empereur Théodose, lorsqu'il disait : «Je l'ai aimé ce prince et parce que je l'ai aimé, je ne l'abandonnerai pas que je ne l'aie introduit dans ce séjour où l'appellent ses vertus.

Peuples, accourez et répandez avec moi, sur les restes de ce prince, l'encens de vos prières, les profusions de votre charité et les regrets de votre pénitence».

Mais, que dis-je, des larmes ! ces larmes qui promettaient de couler toujours ne tardent pas à tarir. Nos cœurs inconstants et égoïstes se lassent d'appeler des noms qui ne nous répondent par aucun écho, de chercher à évoquer des images qui se sont enfuies de nos yeux sans retour.

Lancé dans le tourbillon du monde et des frivolités, on se détourne d'un souvenir trop austère, et trop pénible. A la distraction succède l'oubli, et les douleurs des morts sont les plus délaissées de toutes les douleurs.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)

Pauvres morts ! Après un petit nombre de jours passés dans le regret et dans le deuil, après quelques hommages payés à l'étiquette et aux convenances, vous serez de nouveau ensevelis dans un tombeau plus cruel et plus froid que celui où une première fois on vous a descendus, et ce second tombeau, ce sera l'oubli, l'oubli dur, inhumain, implacable, pareil à ce linceul, dernier vêtement de vos membres pulvérisés...

l'oubli planant sur vos demeures silencieuses, que personne ne visitera plus, l'oubli sur votre nom que personne ne prononcera plus, l'oubli à votre foyer, dans le cœur de vos amis et de vos enfants, où votre souvenir ne sera plus amené par aucun discours, par aucun entretien...

Oui ! l'oubli profond, complet, sans remède, et cela malgré les adieux si déchirants qui vous furent adressés, malgré les serments si pleins d'immortalité, malgré les protestations si pleines de tendresse (R. P. Félix : Discours sur les morts).

Un jour, Notre-Seigneur Jésus-Christ rencontra sur les bords de la piscine un homme profondément malheureux.

Cet homme avait le visage d'une pâleur de mort, ses yeux étaient caves et éteints, ses membres desséchés et raides ; il gisait paralysé, immobile, sur les bords de la piscine Probatique, foulé par les passants, exposé à toutes les intempéries et à toutes les injures de l'air.

Cependant, cet homme était loin d'être atteint d'un mal incurable. Pour le guérir, il n'était pas besoin de consulter des médecins habiles, d'explorer les vallées et les montagnes pour y chercher des médicaments et
des herbes rares et inconnues. Il suffisait de lui donner une légère impulsion et de le descendre dans la piscine, au moment où l'ange du Seigneur y descendait pour agiter les eaux.

Et cependant, dans une ville aussi populeuse que l'était la capitale de la Judée, au milieu de cette affluence de pèlerins qui accouraient pour les solennités de tous les points de l'univers, pas un parent, pas un ami pour lui rendre un service aussi facile.

Or, Jésus, apercevant un jour ce paralytique, sentit son cœur divin s'attendrir, et d'une voix émue il lui dit : Infortuné, tu ne veux donc pas guérir ?

Et le malheureux de répondre, Mais, Seigneur, le puis-e ? Je n'ai pas un homme, pas un passant pour me jeter dans la piscine, lorsque l'ange y descend pour agiter les eaux, hominem non habeo ut, cum turbata fuerit aqua, mittat me in piscinam ( Jean, V, 7).

Que cet infortuné paralytique nous représente, sous des traits saisissants, les âmes dont je vous retrace les plaintes ! Elles sont assises sur les bords de la piscine de ce sang qui a sauvé le monde : elles n'ont ni la puissance d'en recueillir les fruits, ni celle de s'en dispenser elles-mêmes les gouttes vivifiantes...

Et voilà peut-être des années qu'elles nous implorent en vain, et qu'elles sont torturées faute d'une main secourable.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


Hélas ici-bas, il n'y a pas d'infortuné qui n'ait une ressource. Les plus malheureux ont du moins celle de leurs larmes, et lorsque tout nous manque à la fois, le Ciel et la terre, lorsque nous sommes en butte à l'injustice, à l'oppression, que nous subissons les abus et les excès de la force, il nous reste dans notre propre cœur un refuge où Dieu nous attend toujours.

De chacune de nos douleurs nous pouvons faire un sacrifice ; de chacun de nos actes nous pouvons nous composer une couronne et un trésor.

Mais souffrir et toujours souffrir, et savoir que la souffrance ne produit rien ; verser des larmes de feu et sentir que sous la rosée brûlante de ces pleurs rien ne peut germer, que les souffrances succéderont aux souffrances, jusqu'à ce que la justice divine soit satisfaite.

C'est là une situation capable d'attendrir des entrailles de bronze ; c'est là une infortune qui ne saurait être pleurée que par des larmes de sang, et à laquelle ne saurait rester indifférent celui qui n'a pas éteint dans son âme tout sentiment d'humanité et de compassion.

Ah ! si sous cette terre épaisse qui recouvre leurs corps, si du sein de leurs demeures sombres et impénétrables, ces âmes pouvaient se réveiller un instant, et faire parvenir, jusqu'à nos oreilles et à nos cœurs, leurs cris et leurs plaintes déchirantes, quelle ne serait pas la profondeur de leurs gémissements, avec quels accents d'indicibles angoisses elles nous appelleraient à leur aide

! Ah ! diraient-elles, ayez pitié de nous, vous qui fûtes nos amis. Brisez nos fers, sauvez-nous... Délivrez-nous : levez-vous, parcourez les demeures que nous avons habitées ; parlez d'autant plus haut que le silence est plus profond sur nos tombeaux.

Prêtre de Jésus-Christ, ministre de toutes les infortunes ! faites entendre à cet enfant oublieux la voix de sa mère... Je l'avais élevé, je ne vivais que pour lui ; il était l'enfant de mon cœur...

A mon chevet d'agonie il aurait voulu prolonger mes jours aux dépens de ses jours. Demandez-lui comment la religion elle-même est impuissante maintenant à me rappeler à son souvenir. Prêtre de Jésus-Christ ! élevez la voix plus haut encore...

Ne craignez pas, en montrant mon image tout entourée de flammes, de porter la honte et le remords dans l'âme de cet époux insouciant qui se console de sa viduité par de grossiers plaisirs. Demandez-lui où est la foi jurée, ce qu'est devenue cette tendresse, cette fidélité dont il me donna jusque dans les bras de la mort, des témoignages si éclatants et si vifs...

Demandez-lui comment il faut qu'aujourd'hui j'implore par des cris si navrants, sa sollicitude et son appui. Ah ! il reste impassible et me démontre cruellement que je suis morte à jamais dans son cœur.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


Dites encore à nos amis et aux étrangers qui ne nous sont pas unis par le sang, mais qui sont nos frères, dans la foi, et qui passent insouciants sur cette mer agitée de la vie humaine, dont les flots rapides nous emportaient naguère comme ils les emportent eux-mêmes à leur tour...

dites-leur de s'arrêter et de considérer s'il est une douleur plus amère et plus profonde, et en même temps plus délaissée et plus solitaire que la nôtre...

Ah ! frère, père, époux, ami, nous vous implorons, suppliants du fond de ce lac enflammé..., de grâce ! une goutte d'eau, une prière, un jeûne, une aumône, une main secourable et nous sommes sauvés... Frère, ami, père, époux, considérez que si nous souffrons, c'est en partie à cause de vous.

Oui, cette âme souffre à cause de nous. Cette mère souffre parce qu'elle a eu trop de faiblesse pour son fils, parce qu'elle n'a pas redressé ses torts, corrigé les écarts de son adolescence.

Cette épouse souffre parce qu'elle a accordé trop exclusivement à son époux un cœur qui n'appartenait qu'à Dieu, parce qu'elle a eu pour lui des complaisances trop exagérées et trop aveugles.

Cet ami souffre parce qu'il a été le complice des infidélités de son ami, qu'il a épousé et servi ses querelles, qu'il a coopéré à ses désordres et à ses dérèglements... et nous les laisserons porter seuls le poids de la justice !

En échange de cette malheureuse indulgence qu'ils ont eue pour nous, nous ne consentirons pas à les décharger d'un jour de sacrifice, à leur épargner des siècles de tortures !

Ah ! si vous saviez qu'à l'heure où nous vous parlons, votre père, votre mère, vos frères, les êtres que vous chérissez le plus sont sur le point de périr dans un incendie, ou sous un éboulement, et qu'ils vont être envahis par les eaux ou par le feu, et si, pour les délivrer, il n’y avait qu'à exposer votre vie, courir à leur secours et leur tendre la main, fallut-il marcher dans les flammes, fallut-il laisser brûler votre main, risquer votre vie, vous n'hésiteriez pas à risquer votre vie, à marcher dans les flammes et à laisser brûler votre main...

Si la peur ou l'égoïsme ou tout autre lâche sentiment vous faisait hésiter, vous rougiriez de vous, et vous vous regarderiez à bon droit comme les êtres les plus durs et les plus ingrats.

On raconte qu'au temps des croisades et dans les guerres que nos pères firent en Orient, un chevalier chrétien fut fait prisonnier par les barbares. Jeté dans un affreux cachot, dans l'impuissance de se procurer la rançon demandée, il n'attendait plus que l'esclavage et la mort.

Soudain, une pensée généreuse s'empare de sa fille, faible encore, à la fleur de l'âge. Seule et sans guide, elle traverse de vastes régions, parvient à franchir d'immenses déserts ; elle arrive sur les bords de la mer où elle offre ses services pour le prix de son passage...

Enfin elle touche au rivage de l'Europe...

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


Sans prendre de repos, elle parcourt aussitôt les villes, elle s'adresse à la pitié de tous, elle va de maison en maison recueillir la somme exigée par les barbares... Dès qu'elle l'a trouvée, elle se met en devoir d'affronter une seconde fois ces courses périlleuses, cette navigation pénible à laquelle elle n'a échappé que par miracle.

Enfin elle rejoint son père et, grâce à ses efforts surhumains, à l'aide de cette rançon obtenue au prix de tant de périls et de si dures privations, elle parvient à sauver l'auteur de ses jours et à l’arracher aux fers de la captivité.

Quel courage dans cette jeune enfant ! quelle énergie et quelle puissance d'affection filiale ! Comme cette fille héroïque, nous avons aussi reçu de Dieu une âme tendre, Miséricordieuse et aimante.

Qu'un malheureux, dans une détresse extrême, nous tende la main, nous ne considérons pas s'il nous est uni par l'amitié et le sang ; notre devoir, notre fortune, notre cœur surtout, lui sont instantanément acquis.

Au besoin, nous n'hésiterions pas à nous priver des aliments et des choses les plus nécessaires, afin de soustraire un infortuné à l'infamie, à la captivité, à la mort...

Eh bien ! en faveur de nos parents, de ceux que nous avons aimés, qui tiennent à nous par les liens les plus étroits, nous ne réclamons ni le sacrifice de votre santé, ni votre liberté, ni la totalité de vos biens, niais simplement la goutte d'eau que le riche demandait en vain à la pitié de Lazare.

Qu'ajouterai-je encore ? Combien s'en trouve-t-il parmi vous qui, après une vie de dissipation et de désordre, ont perdu jusqu'au courage de l'expiation et à la volonté du repentir ; ils frémissent à la pensée de ce jour où leur âme, dépouillée de son corps, souillée de mille iniquités, sera exposée toute vive aux yeux du souverain Juge.

Il est un moyen facile d'obtenir les Miséricordes de la dernière heure, c'est celui que nous enseigne Jésus-Christ Lui-même : Facite vobis amicos ut recipiant vos in œterna tabernacula (Luc, XVI, 9), faites-vous des amis qui vous introduisent dans les tabernacles éternels.

Procurez-vous avec cet or, qui a servi d'instrument à tant de mauvaises passions, l'appui et la protection des saintes âmes du Purgatoire. Les morts nous disent encore :

Vous vous méprenez sur nos désirs et la nature des soulagements que nos douleurs réclament.

Vous avez cru nous témoigner vos regrets et votre amour en ordonnant avec pompe nos funérailles. Vous avez érigé, sur les lieux de notre dernière demeure, des monuments qui sont plutôt une satisfaction à votre orgueil qu'un hommage rendu à notre mémoire.

A quoi bon tout ce faste et toutes ces splendeurs ? S'il le faut, renversez ces mausolées, mettez en pièces ces monuments et ces pierres, et achetez avec leurs débris les prières et les suffrages de l’Église.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

CINQUIEME CONFÉRENCE : DU PURGATOIRE

Miseremini mei, miseremini mei, saltem vos amici mei, quia manus Domini tetigit me.
Ayez pitié de moi, ayez pitié de moi, vous du moins mes amis, car la main de Dieu m'a touché. (Job, XIX, 21)


Voilà ce que demandent les morts, et si nous les écoutons, je vous le dis en vérité, notre charité sera bénie. Les morts ne seront pas ingrats. Un jour, affranchis par nos soins de leurs tourments, ils nous aideront de leurs puissantes intercessions, et lorsque nous nous envolerons vers la céleste patrie, ils nous feront cortège ; ils chanteront autour de nous l'hymne de la reconnaissance, et accroîtront la joie de l'éternelle félicité qui sera notre récompense et notre gloire.

SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE

Ibunt hi in supplicium æternum.
Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


Il est, dans le Christianisme, une vérité terrible, qui, de nos jours plus encore que dans les siècles antérieurs, suscite dans le cœur de l'homme d'implacables répulsions. Cette vérité est celle des peines éternelles de l'Enfer. Au seul énoncé de ce dogme, l'intelligence se trouble, le cœur se resserre et frémit, les passions se raidissent et s'irritent contre cette doctrine et les voix importunes qui l'annoncent.

Faudrait-il donc nous taire, laisser dans l'oubli et couvrir d'un voile épais une vérité essentielle, touchant à l'intérêt le plus important de l'homme, celui de sa destinée suprême, au-delà des courtes années de son exil sur la terre ? - Mais si l'Enfer est une réalité, tout le silence que nous ferions autour de cette
question fondamentale, n'ébranlerait pas sa certitude.

Les atténuations et les adoucissements du langage humain, n'en abrégeraient pas la durée. Le comble de la folie serait de nous persuader, qu'en détournant notre attention de cette chance fatale en nous efforçant de n'y pas croire, nous parviendrons un jour à en conjurer la rigueur.

Dans cette série de conférences où nous nous sommes proposé de traiter ce qui touche à l'avenir de l'homme et à ses fins immortelles, nous ne saurions omettre les supplices de l'autre vie sans trahir nos devoirs, et nous montrer, comme un médecin infidèle et trompeur, qui afin d'épargner un cruel traitement à son malade, le laisserait tranquillement mourir.

Sur ce point Jésus-Christ Lui-même n'a pas cru opportun d'user de ménagements et de réticences. Il ne cesse
d'insister sur les peines réservées aux pécheurs, Il parle à maintes reprises des ténèbres extérieures, de ce feu qui ne s'éteint pas, de cette prison sans issue où il y aura des grincements de dents, et où les pleurs ne tariront pas.

Lorsque la justice humaine veut frapper un grand coupable, elle fait dresser l'échafaud sur la place publique, elle convie le peuple à assister à cet affreux spectacle. Dans plusieurs contrées, elle laisse, des jours entiers, les membres fracassés du malheureux suspendus à la route ou au gibet où il a rendu le dernier soupir, afin d'effrayer, par un tel exemple, les hommes égarés, et qui seraient entraînés par des passions coupables.

Jésus-Christ procède comme la justice humaine, Il montre au méchant le glaive suspendu au-dessus de sa tête, afin que, saisi de terreur, il n'enfreigne pas sa loi, et qu'il fasse le bien, au lieu d'opérer le mal.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE

Ibunt hi in supplicium æternum.
Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


Saint Ignace de Loyola disait qu'il ne connaissait pas de prédication plus utile et plus fructueuse que celle de l'Enfer. La considération des charmes de la vertu, les délices et les attractions de l'amour divin, ont peu de prise sur les hommes sensuels et grossiers.

Au milieu des distractions tumultueuses où ils vivent, des exemples contagieux qui leur sont donnés, des pièges et des écueils semés sous leurs pas, la menace de l'Enfer est le seul frein assez puissant pour les contenir sur la ligne du devoir.

Par la même raison, sainte Thérèse invitait souvent ses religieuses austères à descendre en esprit et par la pensée en Enfer durant leur vie, afin d'éviter, disait-elle, d'y descendre en réalité après leur mort.

Dans l'étude que nous allons entreprendre sur cette grave question, du sort réservé aux hommes décédés dans la haine de Dieu, nous éviterons les opinions controversées ; nous procéderons avec la rigueur du raisonnement et aux clartés de la grande lumière théologique, ne prenant pour appui que les Ecritures, et la science authentique de la tradition et des Pères.

D'abord, l'Enfer existe-t-il et est-il certain que les peines qu'on y endure sont éternelles ? - Secondement,
quelle est la nature du supplice de l'Enfer et où en est le lieu ? Troisièmement, la Miséricorde de Dieu peut-elle se concilier avec l'idée d'une justice, qu'aucune satisfaction ne parviendra à désarmer ?

Aucun homme ne saurait s'appliquer à l'étude de ces hautes considérations sans entendre retentir au plus secret de son âme cette parole des Écritures : «Prends garde, sers le Seigneur ton Dieu, et observe Ses commandements ; car c'est là tout l’homme». Qui méditera ces vérités terribles est assuré de devenir meilleur ; il sentira aussitôt son esprit se transformer, et son être se relever dans l'énergie de la vertu et dans l'amour du bien.

I

L'éternité des peines est une vérité formellement enseignée par les saintes Ecritures ; elle fait partie du symbole chrétien ; un grand nombre de conciles l'ont définie comme article de foi.

Saint Matthieu, ch. XVIII, saint Jean, Apoc. ch. XIV, parlant des peines des démons et des réprouvés, disent qu'elles auront une durée sans bornes. Saint Marc, ch. IX, et Isaïe, ch. LXVI, disent que leur feu ne s'éteindra pas, et que leur ver ne mourra pas.

Saint Augustin, citant ces paroles, observe que l'on peut discuter sur la nature de ce ver, sur la matérialité ou l'immatérialité de ce feu, mais ce qui reste acquis par la parole du prophète, ce qui est à l'abri de toute controverse, c'est que les ardeurs de ce feu ne seront jamais tempérées, et que les tortures de ce ver n'iront jamais en s'amoindrissant (August., ad Orosium., ch. VI).

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
amidelamisericorde
Messages : 12030
Enregistré le : 09 décembre 2009, 11:08
Contact :

Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

Message par amidelamisericorde »

Image

SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE
Ibunt hi in supplicium æternum.
Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


Jésus-Christ, parlant de la sentence suprême qu'Il prononcera un jour, conserve et établit la même parité entre la justification et la condamnation ; Il ne distingue, soit dans les récompenses des justes, soit dans le châtiment des impies, aucune mesure ni aucune différence de temps «Ceux-là iront au supplice éternel et les justes à la vie éternelle» (Mt, xxv, 46).

Donc, si la vie éternelle ne doit pas avoir une limite de temps, la mort éternelle sera, elle aussi, sans limite et sans fin .Il résulte de ces divers témoignages, que la Miséricorde est exclue des Enfers, et que la rédemption ne saurait y avoir d'accès. Quia in inferno nulla est redemptio.

Du reste, les réprouvés et les démons ne pourraient se libérer envers la justice, et obtenir la délivrance ou la mitigation de leurs peines, que par trois moyens : ou par une vraie et sincère pénitence ; ou par la vertu des prières des saints et des œuvres satisfactoires offertes par les vivants ; ou encore par la destruction de leur être.

Dieu, dans l'impossibilité absolue où Il est de les recevoir, dans son sein, en leur enlevant l'existence, ferait cesser par le fait leurs tourments ; or, les réprouvés ne peuvent faire pénitence. Dieu n'a jamais fait grâce
à Satan, parce que Satan ne s'est jamais repenti. Il arrive, dit saint Thomas, que l'on se repent et que l'on déteste le péché de deux manières : absolument ou accidentellement.

Celui qui déteste le péché absolument, le hait à cause de sa difformité intrinsèque, et parce qu'il est l'offense
de Dieu ; celui qui le déteste accidentellement, le hait, non par amour de Dieu, mais par amour de lui-même : c'est-à-dire qu'il ne déteste pas réellement le péché, mais la peine et les maux qu'il lui a occasionnés. Or la volonté des damnés reste inclinée au mal, et l'horreur et la détestation de leur peine n'est ni le repentir, ni l'expiation (S. Thomas Quæst. XCVIII, Art. 11).

Ils sont sans doute consumés par des désirs et des rêves ; mais ces rêves ont pour objet une félicité à eux et qu'ils se constitueraient indépendamment de Dieu. Tel est le rêve des démons et celui des damnés, rêve éternellement stérile et qui les consume dans un désespoir et dans une exaspération sans fin. Les damnés ne peuvent donc se repentir.

Sont-ils susceptibles de participer aux prières et aux mérites des vivants ? S'il en était ainsi, Lucifer et ses anges seraient susceptibles, dans un temps plus ou moins éloigné, de se relever dans le bien : et ils deviendraient dès lors des êtres saints, dignes de vénération et d'amour. au même titre que les chérubins et les archanges qu'ils embrasseraient un jour dans une éternelle communion. Il s'ensuivrait encore que l’Église serait tenue de prier pour les démons.

Les démons sont à la vérité nos pires ennemis, mais le précepte de la charité nous prescrit de prier, sans exclusion, pour tous nos ennemis. Or, l’Église prie ici-bas pour ses persécuteurs, par la raison que, durant la vie présente, ils peuvent produire de dignes fruits de pénitence ; mais même au jour du jugement, où elle sera consommée en amour et en sainteté, elle ne priera pas pour les hommes condamnés par le juste juge à d'éternels tourment

Si les réprouvés peuvent espérer un jour leur salut, non seulement l’Église doit prier pour eux, mais de plus, nous ne voyons pas pourquoi elle s'abstiendrait de leur décerner un culte, et ne recueillerait pas les restes des Néron, des Robespierre et des Marat, pour les honorer sur les autels, au même titre que les cendres des Louis de Gonzague, des Vincent de Paul, des François de Sales.

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde
Répondre