Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

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amidelamisericorde
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SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE
Ibunt hi in supplicium æternum.
Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


Enfin les souffrances des réprouvés ne s'épuiseront pas, et leur être ne sera jamais détruit. La sainte Écritures dépeint leur état lamentable cri l'appelant : Secunda mors «seconde mort».

«Ce sera», dit saint Grégoire le Grand, «une mort qui ne sera jamais consommée, une fin, toujours suivie d'un nouveau commencement, une déconsistance qui n'amènera jamais aucun dépérissement» (S. Greg. Moral., 1, IX, ch. LXVI).

Saint Augustin n'exprime pas avec moins de force et de clarté, la triste condition de cette mort qui, laissant éternellement subsister l'âme, lui fera endurer ses affres et ses horreurs dans toute leur intensité.

«On ne peut pas dire qu'il y aura en Enfer la vie de l'âme, puisque l'âme ne participera en aucune manière à la vie surnaturelle de Dieu ; on ne peut pas dire qu'il y aura la vie du corps, puisque le corps y proie à toute sorte de douleurs.

Par là-même, cette seconde mort sera plus cruelle, parce que la mort ne pourra y mettre fin» (De civit. Dei, lib. XIX, ch. XXVIII). Ajoutons à ces preuves théologiques les preuves de raison.

S'il n'y avait pas un Enfer éternel, le christianisme disparaîtrait, et l'ordre moral serait supprimé.

Cette vérité de l'éternité des peines est essentiellement liée aux vérités substantielles de la religion, à la chute de l'homme, à l'Incarnation, à la Rédemption, qui en impliquent logiquement la certitude.

S'il n'y avait pas d'Enfer, pourquoi Jésus-Christ serait-Il descendu du Ciel, pourquoi Ses abaissements dans la crèche, Ses ignominies, Ses souffrances et Son sacrifice sur la croix ?

Cet excès d'amour d'un Dieu se faisant homme pour mourir aurait été une œuvre dénuée de toute sagesse, et sans proportion avec la fin proposée, s'il se fût agi de nous délivrer simplement d'une peine temporelle et passagère, telle que l'est le Purgatoire.

L'homme était donc tombé dans un malheur irréparable et frappé d'une disgrâce infinie, puisqu'il ne pouvait être relevé que par un remède divin.

Autrement il faudrait dire que Jésus-Christ ne nous a rachetés que d'une peine finie, dont nous aurions pu nous libérer par notre propre satisfaction, et dans ce cas les trésors de Son sang ne seraient-ils pas superflus?

Il n'y aurait plus alors de rédemption, dans le sens strict et absolu de ce mot : Jésus-Christ ne serait plus notre Sauveur ; le tribut de gratitude et d'amour sans bornes qu'Il exige des hommes serait une prétention excessive et imméritée.

Le Dieu fait homme pleinement détrôné de nos cœurs et de nos adorations, le Christianisme deviendrait une imposture, et tout esprit conséquent serait nécessairement induit à rejeter la révélation et Dieu Lui-même

Source : livres-mystiques.com

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Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


S'il n'y a pas un Enfer éternel, il n'y a plus d'ordre moral. Le fondement de l'ordre moral, c'est la différence absolue et essentielle entre le bien et le mal.

Le bien et le mal diffèrent essentiellement, parce qu'ils ont des conclusions différentes et aboutissent à des fins opposées, mais, si nous supprimons la sanction éternelle des peines, le vice et la vertu parviennent au même terme : l'un et l'autre, par des voies différentes, atteignent leur fin dernière, qui est le repos et la jouissance dans la béatitude de Dieu.

Le même sort échoit en partage à ceux qui ont été les instruments du mal et à ceux qui ont été jusqu'au bout les organes incorruptibles du bien.

Vous nous direz : Soit, mais ce sera mille, cent mille ans plus tôt pour le juste ; mille, cent mille ans plus tard pour l'impie. Qu'importe ? Une durée expiatoire, si longue que vous la supposiez, ne constitue pas, pour la destinée de l'un et celle de l'autre, une différence essentielle.

Durant notre vie éphémère et fugitive, où les instants une fois écoulés ne renaissent jamais plus, mille, cent mille ans, sont une durée et ont de l'importance ; mais dès que l'homme est entré dans l'éternité, mille, cent mille ans, n'ont plus de signification :

ils sont moins qu'un grain de sable dans le désert, qu'une goutte d'eau dans l'Océan. - Imaginez un avenir de supplices, aussi long que vous voudrez, doublez les années, entassez les siècles sur les siècles, dès que la fin est la même pour tous, le passé ne compte plus pour rien.

Une fois la peine finie, la mesure de sa durée, comparée à la mesure de l'éternité, apparaîtra une quantité tellement minime, tellement centésimale, qu'elle sera comme si elle n'était pas.

Et puisque entre une éternité et une éternité, il n'y a pas de différence perceptible, il serait vrai de dire que le péchén'a pas nui au pécheur.

Par exemple, que Dieu, pour me punir de mes crimes me plonge dans les flammes durant des siècles, je me console... je sais que j'ai pour moi, une mesure mathématiquement égale à celle du juste..., j'ai l'éternité...

Donc éternité de jouissance et de gloire pour celui qui aura servi Dieu et L’aura aimé jusqu'à mourir ; éternité de jouissance et de gloire pour le scélérat qui tressaillait en faisant l'iniquité et a constamment foulé aux pieds les lois et les commandements divins.

Or si les deux conclusions sont les mêmes, si par la route du mal, comme par la route du bien,

on arrive infailliblement à la vie, à la vie durant une éternité, il faut forcément en conclure, que la vertu et le crime sont deux voies d'une sécurité égale, qu'il est facultatif à l'homme de les embraser l'une ou l'autre à son gré, et que la vie la plus souillée, comme la vie la plus pure, sont de même mérite et de même dignité, puisque l'une et l'autre sont le principe d'une même perfection et d'une même félicité.

Source : livres-mystiques.com

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Ce système admis, il n'y a plus sur la terre, ni morale, ni ordre public, ni ombre de probité. - La justice est dépouillée de sa sanction, la conscience est un préjugé, la vertu et le sacrifice sont un effort stupide.

Enlevez à l'humanité la crainte des châtiments éternels, le monde se remplit de crimes, les forfaits les plus exécrables deviennent un devoir, chaque fois qu'ils peuvent se flatter d'échapper à la prison et au glaive.

L'Enfer ne sera qu'anticipé ; au lieu d'être ajournéà la vie future, il sera inauguré au sein de l'humanité, dès la vie présente. Un écrivain de nos jours a dit : «Il ne saurait yavoir de terme moyen pour la société, ou Dieu ou le revolver».

S'il n'y a aucune sanction au-delà de cette vie, la force prévaut sur le droit, le bourreau devient la clef de voûte et le pivot de l'ordre social, et la justice sera proclamée au nom de la mort, faute d'être proclamée au nom de Dieu.

«Du reste, observe un autre moraliste, en vertu de quel droit les tribunaux frapperaient-ils le crime, lorsqu'il a pour lui la consécration de l'impunité divine, et que la justice éternelle s'engage à ne pas sortir de son repos, pour lui infliger son légitime châtiment ?» (Lacordaire : De la Sanction du Gouvernement divin).

La conscience des peuples s'est soulevée contre cette conséquence monstrueuse. Au milieu du déchaînement des erreurs, de la chute des vraies croyances, la doctrine d'un état futur de châtiments et de récompenses est demeurée debout.

Elle se retrouve chez les païens. Virgile a été l'interprète de la croyance dans ces vers fameux : Sedet æternumque sedebit infelix Theseus . (En. VI, 618.) Rostroque immanis vultur obunco Immortale jecur tondens... Nec fibris requies datur ulla renatis. (VI, 597.)

«Les vils scélérats dont l'âme est incurable», dit Platon (Phœd., p. 144) «sont tourmentés de châtiments qui les agitent sans les guérir.

Les âmes qui ont commis de grands crimes sont précipitées dans l'abîme qu'on nomme l'Enfer.

Tel est le jugement des Dieux, qui habitent le ciel : les bons sont réunis aux bons, et les méchants aux méchants».

C'est une chose étonnante, que cet accord de tous les hommes, poètes, philosophes, peuples, rois, civilisés, barbares, sur cette vérité qui trouble nos pensées et que les hommes auraient tant d'intérêt à nier. Ce serait le lieu de nous arrêter sous l'autorité et le poids de cet axiome fondamental :

Quod semper, quod ab omnibus, quod ubique ; ce qui a été cru toujours, par tous, et en tout lieu, est nécessairement la vérité. Tout dogme a été altéré sauf celui-là ; tous les points importants de la théologie catholique ont donné lieu à des discussions ; l'Enfer a échappé à cette commune loi ; il est venu jusqu'à nous, sans rencontrer, sur cette longue route, un esprit qui en contestât la justice, ou du moins en ébranlât la formidable certitude.

Source : livres-mystiques.com

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«Les protestants qui ont nié tant de choses, n'ont pas nié celle-là. Destructeurs de ce qui portait le plus d'ombrage au sens humain, de la pénitence, de la virginité, de l'efficacité des bonnes œuvres, ils n'ont pas dépouillé l'Enfer de sa physionomie terrifiante.

Leur main s'est arrêtée à ce seuil de la douleur, elle qui n'avait pas respecté la porte du tabernacle, où repose, dans la bonté et le sacrifice, la chair de l'Homme Dieu...» (Lacordaire, ibidem).

Le rationalisme contemporain s'est seul enhardi jusqu'à cette négation, et, chose étrange, il l'a fait en se réfugiant dans le sein même des perfections infinies.

Il s'est armé contre la justice de Dieu, de Sa grandeur, de Sa sagesse ; et lui qui nie la Rédemption, il fait appel à cet excès même d'amour, que Jésus-Christ, en expirant, a fait éclater sur la croix.

«Dieu», dit-il, «est un être trop parfait, trop sublime, trop désintéressé pour vouloir écraser éternellement, sous les foudres de Sa puissance, une frêle créature, induite au mal par emportement ou par fragilité.

Ce serait là une vengeance, une représaille indigne de Sa gloire et de Ses perfections». Nous répondrons que si le crime était impuni, la grandeur cesserait d'être l'apanage de Dieu, elle appartiendrait de plein droit à l'homme méchant.

Il ne tiendrait qu'à lui, par un seulacte de sa volonté, de faire triompher la révolte dans le gouvernement divin.

Dieu se serait alors bercé d'un rêve, le jour où, en sortant de Son repos pour Sa gloire, Il aurait établi cette loi fondamentale, que la créature doit tendre vers Lui par chacune de ses aspirations, Le servir et L'aimer par des actes constants de louange, de dépendance et d'adoration.

Dieu ne serait plus notre fin essentielle et dernière. Admettons, en effet, comme ont osé le soutenir quelques-uns, que l'Enfer est simplement un lieu d'ennui et de tristesse, où l'âme captive n'est soumise qu'à une souffrance adoucie et limitée.

Figurons-nous, dans cette supposition, Satan et ses complices comblant la mesure et de leur révolte et de leur orgueil, disant au Dieu qui les a rejetés :

«Nous sommes dans un état et en possession d'une existence assez tolérable pour consentir à nous passer éternellement de toi.

A la vérité, nous sommes loin de posséder la béatitude parfaite, mais nous avons une mesure de vie et de repos qui est notre œuvre exclusive, et nous nous en contentons.

Si nous ne sommes pas radieux comme tes anges, du moins nous ne sommes pas tes sujets, nous ne Te servons pas, nous ne T'obéissons pas».

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«Tel serait le langage de toute créature exclue du sein de Dieu si elle parvenait à échapper à sa destinée, sans ressentir une douleur immense, infinie, comme le bienfait qu'elle a librement et obstinément dédaigné. Pour adoucir la misère des démons et des réprouvés, Dieu ne leur laisserait-il qu'une ombre de bien, qu'un frêle espoir, une goutte d'eau destinée à les rafraichir.

Ils adhéreraient à cette ombre, à cette apparence, avec toute l'énergie de leur volonté épuisée et haletante ; ils s'éprendraient d'ardeur pour cette parcelle de soulagement, cherchant à s'y séduire et à se tromper sur l'étendue et la profondeur de leur infortune. Et il faut ne pas connaître le cœur de l'homme, pour se figurer qu'il ne se résignerait pas à cet Enfer mitigé, plutôt qu'à ployer le genou et fléchir.

Si donc l'Enfer n'est pas un déluge et un accablement d'ineffables et d'éternelles souffrances, faisant sentir au coupable tout le poids de la main qui le châtie, dans la lutte du bien et du mal, l'homme restera victorieux et le Maître du Ciel sera le vaincu ; tout genou ne fléchira pas devant lui, comme il l'a prédit.

Il est donc de toute nécessité, pour la gloire divine, que l'homme qui L'a outragée, en se montrant obstinément et systématiquement rebelle, soit soumis à des tourments extrêmes, sans fin, incompréhensibles et en équation avec la gloire divine offensée.

Il faut qu'il endure des déchirements et des douleurs sans mélange, accompagnés d'une séparation absolue et totale de toute créature en état de le recréer et de le distraire, des douleurs qui l'enveloppent, ne lui laissant entrevoir, au-dessus de sa tête, à ses pieds, autour de lui, que désolation et terreur ; et cela afin qu'il reconnaisse la grandeur de Dieu qu'il a méconnue, et que l'excès de sa détresse lui arrachant l'hommage que n'a pu obtenir la bonté, il s'écrie comme Julien l'Apostat à sa mort : Tu as vaincu, Galiléen.

Sans doute, cet état d'un supplice sans adoucissement terrifie nos pensées, mais il est la sanction nécessaire du gouvernement divin ; un Enfer temporaire, tel que le Purgatoire, ne pourrait suffire à en assurer l'ordre et la sanction.

En effet, combien est-il d'hommes, en cette vie, qui aient souci du Purgatoire ? Combien de chrétiens sans générosité et sans courage, souscriraient volontiers à mille Purgatoires, afin de contenter leurs désirs d'un instant. - Un philosophe Allemand discutant un jour avec un de ses amis disait : «Pour obtenir la réalisation de tel vœu, de tel projet d'ambition après lequel je soupire, je donnerais volontiers deux millions de ma félicité éternelle».

Son interlocuteur lui répondit : «Vous êtes singulièrement modéré dans le sacrifice que vous offrez». L'homme n'estime que ce qui est infini : qu'une créature s'offre à lui avec le sourire et le charme de la séduction, aussitôt il la doue de tout cet infini, renfermé dans ses affections et dans ses rêves, il fait reposer sur elle l'idéal et l'enchantement d'un bonheur gigantesque et illimité ; eh bien, en face de cet infini, sensible, vivant, palpable, qui donne la fièvre à son cœur, allume un feu dévorant dans ses sens, mettez pour contrepoids une peine d'une durée infinie, dont la menace se montre à lui dans un avenir lointain et indéterminé, qu'il se représente d'une manière confuse, et dont il se flatte de conjurer la rigueur avant la mort, nous le disons, cet Enfer temporaire apparaîtra à cet homme une compensation modeste des jouissances sans mesure que lui promet une minute de pouvoir ou de volupté.

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Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)

Il risquera tout, il mettra dans son enjeu les milliards et les milliards de siècles dont vous le menacez, il se figurera gagner une bonne partie ; à moins que ce ne soit l'éternité, il ne marchandera ni sur le degré ni sur le temps. Celui qui n'admet pas cela n'a jamais sondé les profondeurs de la nature humaine ; à un être immortel, il faut des espérances et des craintes qui soient à son niveau ; tout ce qui n'est pas éternel disparaît devant l'effroyable immensité de ses désirs. (Nicolas, Études sur le Christianisme).

Notre démonstration de l'éternité établie, disons quelles en sont les peines, quelle est leur intensité, et le lieu où les démons et les réprouvés les endurent.

II

Les peines endurées par les réprouvés sont : les unes privatives, les autres positives. Les peines privatives consistent dans le supplice du dam, c'est-à-dire dans la perte de Dieu ; les peines positives dans le supplice du feu. Saint Augustin nous dit que la peine du dam est de toutes les peines de l'Enfer la plus terrible et la plus incompréhensible ; auprès des regrets et du désespoir qu'elle suscite, les autres souffrances n'en méritent pas même le nom : Plustorquetur cœlo quam gehenna.

Le réprouvé a la certitude qu'il a perdu Dieu, qu'il ne peut plus s'unir à celui qui l'a créé ; il est à jamais privé de la possession du souverain bien et de la vue de l'infinie beauté, et cette considération lui cause une douleur si acerbe, qu'elle suffirait, à elle seule, pour allumer les flammes qui le consument.

Durant la vie présente, appesantis par notre enveloppe terrestre, distraits et égarés par le spectacle des choses sensibles, nous ne pouvons apprécier l'immensité d'une telle perte ; mais lorsque l'âme, par la mort, est séparée de l'universalité des créatures, elle n'a plus aucun objet sur lequel elle puisse se complaire.

Dieu apparaît à elle comme l'unique trésor et l'unique fin ; elle se précipite vers lui avec toute l'impétuosité de ses désirs ; elle concentre, sur cette divine beauté, toute sa force, toutes ses ardeurs et la plénitude de ses aspirations.

Que l'on se figure un poisson jeté hors de son élément liquide, une aiguille aimantée oscillant d'une oscillation non interrompue, sans parvenir à se fixer dans la direction de son pôle, une locomotive déraillée, et emportée dans les espaces par une course précipitée.

Toutes ces similitudes ne nous retracent qu’imparfaitement l'indicible état d'une âme dévoyée, égarée loin de sa fin, et dans l'impuissance de rentrer jamais dans sa voie. Il n'y a plus d'avenir pour elle.

Le poète théologien du moyen âge voyait écrites en caractères noirs, à la porte des lieux sombres et maudits de l'Enfer, ces significatives paroles : «Par moi l'on va dans la cité des larmes, par moi l'on va dans l'abîme des douleurs. La justice anima mon sublime Créateur ; je suis l'ouvrage de la divine puissance, de la haute sagesse et du premier amour... O vous qui entrez ici, laissez toute espérance» (Dante, L'Enfer, chant. III).

Source : livres-mystiques.com

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Ce qu'il y a de certain, et ce qu'enseignent tous les théologiens, c'est que les démons et les réprouvés sont privés de toute grâce et de toute illumination surnaturelle.

A ce point de vue, ils sont plongés dans les ténèbres et frappés d'une incurable cécité ; mais ils ne sont nullement déchus dans leurs forces et l'usage de leurs facultés naturelles, ils restent en possession des sciences spéculatives qu'ils avaient acquises, ils sont même susceptibles d'acquérir expérimentalement de nouvelles connaissances.

Au milieu de leurs tourments, leur mémoire ne perd pas sa fermeté, leur intelligence conserve sa pénétration, et leur volonté son énergie et toute son activité ; mais toutes ces facultés et toutes ces aptitudes naturelles, que Dieu laisse en eux afin d'accroître leurs châtiments, sont faussées dans leur but et dans leur direction, elles ne peuvent plus tendre vers des objets honnêtes, utiles et sérieux.

La raison en est que l'honnête, le beau, l'utile, sont des reflets et une participationdes divins attributs, et l'âme séparée de Dieu sans retour n'est plus susceptible de cette participation.

Comme le dit Suarez, le jugement des désirs et à la sage ordonnance de leurs actions (de Angelis, 1,VIII, ch. v ).

Courbés sous le poids de la malédiction, les démons et les réprouvés ne peuvent plus s'attacher au vrai, et leur esprit n'aspire qu'à se nourrir d'illusions et de mensonges ; leur cœur déréglé ne peut s'ouvrir à l'amour et demeure rongé par la haine ; leur imagination est assaillie par d'effrayants fantômes et par des terreurs sans cesse renaissantes.

Dans les siècles de foi, lorsqu'un ministre des autels avait trahi ses engagements sacrés et s'était rendu gravement coupable, il était conduit dans le sanctuaire et soumis à la peine de la dégradation. Le Pontife le dépouillait de ses insignes :

il lui enlevait l'aube, symbole d'innocence ; l'étole, signe de sa juridiction sur les âmes ; la chasuble, mystérieux
emblème de sa personnification avec Jésus-Christ, et il lui disait : Sois dépouillé de ces ornements dont tu es indigne.
Les chrétiens réprouvés sont soumis à une dégradation analogue ; Dieu, en les abandonnant au moment où s'est consommée leur fin malheureuse, leur retire tout ce qui reste en eux de vertus théologales, telles que la foi et l'espérance.

Il les dépouille de leurs vertus morales, de la force, de la prudence, de la justice, de la tempérance, de toutes les autres qualités naturelles, telles que le désintéressement, la fidélité aux lois de l'honneur, l'aménité et la distinction des manières, vertus dont ils ont abusé pour entretenir en eux l'orgueil et ses complaisances coupables. Il ne laisse subsister aucune trace de perfection dans ceux qu'il a rejetés.

Ainsi les damnés sont des êtres profondément dégradés ; ils ne sont plus susceptibles d'aucun respect, d'aucun amour, d'aucune compassion.

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En tant que séparés du souverain bien, ils deviennent souverainement haïssables, et, comme les démons, ils ne sauraient inspirer d'autre sentiment, que l'horreur et l'exécration.

Afin de mieux concevoir leur sort lamentable, retraçons-nous une ville où seraient agglomérés les Caïn, les
Néron, tous les scélérats qui ont souillé la terre, et dont la justice humaine se défait en les reléguant au fond des prisons et des bagnes.Supposons en outre que, dans cette ville, il n'y eût ni police, ni soldat, ni force publique, afin d'empêcher ces malheureux de s'entre-tuer, et de se déchirer les uns les autres.

Eh bien ! c'est là l'Enfer, tel que nous le décrit le prophète Job : «Ubi nullus ordo, sed sempiternus horror inhabitat (Job, X, 22) ; un séjour où il n'y a pas d'ordre et où règne une horreur éternelle». Telle est la peine du dam. Ayant perdu Dieu, les damnés ont perdu, par le fait, toute espérance, toute dignité, toute consolation.

La seconde peine de l'Enfer, c'est celle du feu ; ce feu est-il de même substance et de même nature que le nôtre, oui bien, comme quelques-uns le veulent, est-il un feu immatériel, un simple effet de la vive douleur causée à l'âme par les regrets de sa perte ?

Comme nous l'avons dit, les saintes Ecritures désignent constamment la peine du feu, lorsqu'elles parlent des supplices des réprouvés.

Comme elles emploient cette expression sans l'accompagner d'aucun terme restrictif, il n'y a aucune raison de l'interpréter dans un sens métaphorique et défiguré. Sur ce point, la doctrine de saint Thomas est d'une précision remarquable.

«De quelque manière que l'on imagine le feu de l'Enfer, il est certain que, considéré en lui-même, et quant à sa substance, il est matériel, et de même nature que le nôtre , quant à ses effets, et par rapport aux corps soumis à son action, il se peut faire qu'il soit d'une espèce différente.

Ainsi le charbon et la flamme, le bois embrasé et le fer rougi et incandescent, ne diffèrent pas, quant à l'élément calorifique qui les pénètre et quant à leur état d'ignition, mais, seulement, quant
au mode de réception.

Le fer est rougi et entre en fusion par l'effet d'une communication extérieure ; le soufre, au contraire, entre en combustion par la vertu d'un principe qui lui est intime et inhérent ; ainsi nul doute que, considéré en lui-même, le feu de l'Enfer ne soit de même espèce que le nôtre.

Mais quant à dire qu'il subsiste en lui-même, ou dans une substance étrangère, nous ne pouvons rien affirmer sur ce point» (Quæst. XCVII, art. 6).

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D'après le Docteur angélique, le feu de l'Enfer a le même principe que le feu terrestre, mais il se distingue du nôtre par ses propriétés et sa destination. Le feu de la terre est un don de la Providence, il a été créé pour notre usage ; le feu de l'Enfer est un instrument de la divine justice, il est créé pour punir.

Le feu de la terre brûle et consume, le feu de l'Enfer brûle sans détruire ni consumer.Le feu de la terre désunit les organes, et il résout les chairs en cendre et en vapeur, le feu de l'Enfer est comparé au sel par saint Marc, omnis enim igne salietur (Marc, IX, 48), c'est-à-dire qu'il nourrit et consolide les chairs en les brûlant.

Le feu de la terre est sujet à s'éteindre, s'il n'est entretenu par le bois ou par d'autres matières combustibles ; le feu de l'Enfer s'entretient de lui-même, et subsiste sans être alimenté, et s'il faut accepter le témoignage de Lactance, «il ne laisse émaner aucune fumée, il est pur et liquide, pareil à un lac et à un étang» (Divin Instit., liv. VII, ch. XXI).

Les réprouvés y seront plongés comme le poisson dans la mer, imbibés d'ardeurs dévorantes qui
n'émousseront jamais leur sensibilité. Quis poterit habitera de vobis cum igne devorante (Is, XXXIII, 14).

Une difficulté reste à éclaircir : un feu d'une nature matérielle peut-il agir sur les âmes séparées du corps et sur de purs esprits ? Saint Augustin, liv. XXI de la Cité de Dieu, ch. X, cherche à résoudre l'objection : «Pourquoi ne dirions-nous pas, quoique le mode soit incompréhensible et ineffable, que la peine corporelle du feu peut affecter les esprits incorporels ?

Si, en effet, les esprits des hommes purs de toute matière peuvent, dès ici-bas, être enfermés dans des membres corporels, si, après la mort, ils peuvent de nouveau être unis à ces mêmes corps par des liens indissolubles, les esprits des démons, quoique sans corps, ne peuvent-ils pas être attachés pour leurs supplices à des feux corporels ?» (De civit. Dei, XXI, X).

Le théologien Lessius, dans son traité des divines perfections, donne cette autre explication : «La faculté sensitive dont nous sommes doués n'est pas distincte de l'essence de notre âme, et elle subsistera tout entière après la mort.

Si le feu, par sa propre chaleur, peut faire sentir son action à l'esprit de l'homme par l'intermédiaire du corps, pourquoi ce même feu, agissant comme un instrument de Dieu, ne pourrait-il affecter l'esprit immédiatement ?

Lorsqu'un homme est brûlé, le corps n'est qu'un milieu de transmission pour appliquer la chaleur à l'esprit ; car dans l'ordre actuel, sans la présence du corps, l'âme ne pourrait exercer la faculté qu'elle a de sentir ; mais Dieu agit directement quand Il le veut, et Il peut à son gré suppléer à l'absence d'un milieu ou remplir lui-même l'effet d'un milieu quelconque» (de Divin, Perfect., 1, XIII, ch. xxx).

Source : livres-mystiques.com

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SIXIEME CONFÉRENCE : DE L'ÉTERNITÉ DES PEINES ET DE LA DESTINÉE MALHEUREUSE
Ibunt hi in supplicium æternum.
Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


Enfin, dernière question, quel est le lieu de l'Enfer ? Si l'on prend à la lettre divers passages des Ecritures et si l'on s'arrête au sentiment général des théologiens, le centre de la terre est le lieu où sont détenus les réprouvés et où, après la résurrection, ils habiteront avec les démons.

Saint Luc, ch. VIII, appelle l'Enfer Abyssus, l'abîme. - Saint Jean, dans l'Apocalypse, dit «L'ange enferma le diable dans les profondeurs de l'abîme» (Ap. xx). Il l'appelle encore «l'étang de feu» (Apoc. Xx). «L'Enfer inférieur».

Saint Grégoire le Grand dit «Ce séjour est appelé l’Enfer, parce qu'en réalité, il est le lieu situé le plus bas : lnfernum appellari, eo quod infra sit» - Hugues de Saint-Victor ajoute : «Ce lieu inférieur, préparé pour les peines des damnés, se trouve dans l'intérieur de la terre» (lib. II, de sacram).

Saint Thomas énonce le même sentiment : «Personne», dit-il, «à moins d'être directement instruit par l'Esprit Saint, ne peut savoir d'une certitude absolue le lieu où sont les réprouvés». Mais quant à son opinion personnelle, il l'exprime dans son style nerveux et didactique, et avec une argumentation incomparable.

«Les morts damnés», dit-il, «se sont perdus par l'amour déréglé des plaisirs charnels, il est donc juste que le même sort échu à leurs corps, échoit aussi à leur âme. Les corps ont été enfouis sous la terre, il est donc juste que l'âme soit aussi enfermée dans les profondeurs de la terre.

En outre, la tristesse est à l'esprit ce que la pesanteur est au corps : la joie au contraire est à l'âme ce que la légèreté est à la matière. De même que, dans l'ordre des corps les parties les plus basses sont celles où les corps ont plus de gravité, ainsi dans l'ordre des esprits, les régions les plus basses sont aussi les plus tristes :

il s'ensuit donc, que le lieu qui convient à la joie est le ciel empyrée et le lieu qui convient à la tristesse le centre de la terre»( Qwes. XCVIII, art. 7). Citons enfin le raisonnement de Suarez qui complète, et donne une nouvelle clarté à celui de saint Thomas. «L'Enfer», dit-il, «est une prison qui servira en même temps de séjour, et aux anges rebelles et aux démons ; ce séjour ne peut être que le plus incommode, le plus obscur, le plus ignominieux de tous les séjours créés ; il convient qu'il soit au pôle opposé et à la distance extrême de celui destiné aux élus.

Or les élus régneront éternellement dans la partie la plus élevée du ciel, qui est le ciel empyrée, et par suite la partie la plus basse de la terre est celle où Lucifer et les damnés subiront leurs éternels tourments».

Observons, toutefois, qu'il n'est pas certain d'une certitude de foi, que l'Enfer soit situé au centre de la terre ; l’Église n'a rien défini sur ce point, c'est simplement l'opinion la plus probable fondée sur le témoignage de la presque unanimité des Docteurs et des Pères. Quoi qu'il en soit de ce fait, l'essentiel, dit saint Jean Chrysostome, n'est nullement de connaître où se trouve l’Enfer, mais de prendre le moyen de n'y être pas un jour précipité, ne igitur quœramus, ubi sit, sed quomodo eam (Gehennam) effugiamus (Hom. in Epist. a Rom., 4, 5). Tel parait donc être le lieu de l'Enfer.

Le feu qui torture les démons et les réprouvés est un feu matériel : ce feu matériel fait sentir son action aux esprits et aux âmes séparées. - Il nous reste à considérer comment la sévérité implacable
de la justice divine peut se concilier avec Sa Miséricorde infinie.

Source : livres-mystiques.com

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Ils iront au supplice éternel. (Mt., XXV, 26.)


III

Un homme d'esprit disait un jour en parlant des méchants : ils sont un grand embarras dans ce monde et dans l'autre. Cet embarras extrême, que les sociétés humaines ressentent à l'égard de certains coupables, on peut dire, qu'en un sens, Dieu l'éprouve plus vivement encore à l'égard de l'homme pécheur.

Il est de foi que Dieu veut le salut de tous les hommes, et qu'autant qu'il est en Lui, Il n'exclut personne des fruits de la Rédemption.

Ce n'est pas volontiers qu'Il a créé l'Enfer; au contraire, Il épuise tous les moyens de Sa sagesse et tous les secrets de Sa tendresse, afin de nous prémunir contre un tel malheur ; Il nous le dit par la bouche d'Isaïe : Quid est quod debui ultra facere vineœ meœ et non feci (Isaïe, V, 4) ?

Si Dieu était susceptible de souffrir, aucune angoisse ne serait comparable à celles que ressent Son Cœur, lorsqu'Il est réduit à condamner une âme. Le saint Curé d'Ars dit un jour :

«S'il était possible à Dieu de souffrir, en damnant une âme, Il serait saisi de la même horreur et du même frémissement, qu'une mère réduite à laisser tomber elle-même le couteau de la guillotine sur le cou de son enfant».

Voyez Jésus-Christ à la dernière Cène ; Il contemple Judas avec des regards où se peignent la tristesse et la plus amère désolation, Il est dans un trouble convulsif, et dans le dernier excès de la consternation ; Il comprend mieux que nous ne parviendrons jamais à le concevoir, combien c'est chose horrible que l'état d'un homme dévoyé, perdu sans remède, laissé sans aucun moyen de revenir sur ses voies et de ressaisir sa destinée.

Il tente tous les moyens imaginables pour conjurer la perte de ce misérable ; Il se jette à ses pieds, les baise ; Il l'admet, malgré son indignité, au festin de Sachair sacrée... Et lorsque les ténèbres qui envahissent de plus en plus l'âme obstinée de Judas ont obstrué toutes les avenues par où la grâce divine aurait pu se frayer accès, Jésus-Christ pleure, Il semble oublier que le traître l'a choisi pour la victime de sa lâche avarice.

Il ne voit que l'horreur de son sort, Il dit avec angoisse : «Il aurait bien mieux valu pour cet homme qu'il ne fût point né» (Mt., XXVI, 24).

Ô vous qui accusez le Créateur de dureté, et Lui reprochez de ne pas aller jusqu'à la limite extrême de Sa toute puissance, afin d'empêcher Sa créature de périr éternellement, indiquez-Lui donc votre moyen et enseignez-Lui votre secret. Que voulez-vous que fasse Dieu ?

Demanderiez-vous qu'Il supprimât l'Enfer ?... Supprimer l’Enfer, ce serait supprimer le Ciel. Croyez-vous que les martyrs, les anachorètes, les vierges, les saints s'enivrant à cette heure des joies de la béatitude, se seraient soustraits aux séductions, qu'ils auraient foulé aux pieds les amorces mondaines, cherché les solitudes, traversé les persécutions, affronté les bourreaux et le glaive, s'ils n'avaient eu présente la parole du Maître :

«Ne craignez pas ceux qui ne peuvent faire périr que le corps ; mais craignez celui qui peut précipiter l'âme et le corps dans la fournaise des flammes» (Mt., x, 28).

Source : livres-mystiques.com

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III

L'amour divin s'éveilla seulement en eux lorsque, par de courageuses violences, ils se furent détachés du péché et des habitudes sensuelles. Le point de départ de leur justification fut la crainte : Initium sapientiœ timor (Eccl., I, 16).

tonnerre qui les secoua de leur sommeil et de leur léthargie, ce fut la parole redoutable : Éternité... Ils jetèrent un regard sur leurs somptueuses habitations, sur les lambris dorés de leurs palais, et ils dirent : C'est là que nous amassons tous les jours des trésors de colère, que toutes les séductions se donnent rendez-vous pour nous perdre.

La haine de Dieu, les flammes, une malédiction sans fin pour un plaisir d'un jour, voilà ce qui nous attend... Le lendemain ces hommes se mettaient pieds nus, ils étaient couverts d'un sac et cherchaient la route qui conduit dans les solitudes et les déserts.

Sans ces Miséricordieuses terreurs, la cité de Dieu ne se serait jamais remplie ; tous nous nous serions égarés dans nos voies.Aucun homme n'aurait fait le bien, non est qui faciat bonum, non est usque ad unum.

Dieu ne petit supprimer l'Enfer sans supprimer le Ciel ; voulons-nous alors qu'Il attende, qu'Il pardonne, qu'Il pardonne sans cesse ? Mais c'est ce qu'Il fait.

En cette vie, Il ne se retire jamais de celui-là même qui Le repousse. Il le poursuit dans le sanctuaire de sa conscience, par une voix intérieure qui ne cesse pas un seul instant de se faire entendre. En face de la tentation qui nous sollicite au mal, cette voix retentit avec éclat et nous crie :

Prends garde... Si nous sommes sourds, Il ne se hâte pas, comme Il en aurait le droit, de trancher le fil de nos jours ; Il n'épie pas la minute de nos manquements pour en faire la minute suprême de notre mort ; Il revient à nous.

Il nous fait sentir l'aiguillon du remords, Il ne se rebute pas de nos refus, Il attend des années. Il laisse la maturité de l'âge succéder à la fougue de l'adolescence, les glaces de la vieillesse aux illusions qui séduisent encore l'âge viril, et tous ses efforts sont vains...

La dernière heure de cet homme sonne enfin ; le plus souvent elle est précédée d'une maladie, présage et annonce de sa fin prochaine... Cet homme s'endurcit toujours. Une minute avant son dernier soupir, Dieu s'offre encore à le recevoir dans Son sein et à le sauver des flammes de l'abîme...

Sa parole n'a plus de force, son état est désespéré. Eh bien ! il suffit que dans l'intimité de son cœur, il laisse échapper cette simple parole : «Je t'aime je me repens» ; cette parole serait sa planche de salut... le pécheur la refuse avec obstination...

Nous le demandons, que petit faire Dieu ? Doit-Il, pour consacrer l'endurcissement de Sa créature renverser tout le plan et tous les conseils de Sa sagesse, anéantir les ténèbres par un acte de toute puissance qui serait stupide, parce qu'un homme égaré s'est crevé les yeux, afin de ne pas participer à la divine lumière... Ah ! Dieu a le droit de se laver les mains et de dire : «O homme, ta perdition est ton œuvre et non la mienne.
Perditio tua ex te, Israel».

Source : livres-mystiques.com

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III
Mais, pourquoi la grâce et la rédemption seraient-elles exclues des Enfers ? - Alors que l'homme désabusé a vu périr ses dernières illusions, et qu'il mesure avec effroi toute la profondeur et l'étendue de sa misère, pourquoi Dieu ne laisserait-il pas tomber sur lui un dernier rayon de Sa Miséricorde, et ne tendrait-Il pas à cet infortuné une main qui serait saisieavec un amour, une gratitude proportionnée à l'immensité de la délivrance ?

Nous répondons sans hésiter, que Dieu ne le peut pas ; qu'Il ne le peut du moins sans déroger à Son infinie dignité. Il faudrait qu'Il se penchât de Son propre mouvement vers une créature rebelle et obstinée, qui, loin de L'appeler, Le hait et Le maudit.

La mort a mis le pécheur dans un état qui ne lui laisse plus de choix : il sait, il est certain d'une certitude qui accable son libre arbitre ; il reste confirmé dans une haine, dans un orgueil se grossissant de ses larmes et de son désespoir.

Pour susciter en lui un regret salutaire et méritoire, il lui faudrait une grâce. Or, cette grâce, il ne la demande pas, il ne la désire pas, il ne la veut pas ; il déteste sa peine à la vérité, mais il hait souverainement Dieu, et en même temps les dons et les lumières qui émanent du Cœur de Dieu.

Mais Dieu est-Il juste et n'excède-t-Il pas toutes proportions, en punissant d'une éternité de supplices, une faute
éphémère consommée en un seul instant ?

Ici le raisonnement est impuissant, car Dieu est le plus grand des mystères ; le péché est un mystère aussi insondable que la majesté de Celui qu'il offense, et la peine due à sa malice est encore un mystère sans bornes que l'esprit humain ne parviendra jamais à scruter.

Tout ce que nous pouvons dire, c'est que si l'on considère la personne de Dieu, l'injure qui Lui est faite par le péché est une injure infinie ; or l'homme, à cause de sa nature bornée, ne pouvant subir une peine infinie en rigueur et en intensité, il est de toute justice qu'il subisse une peine infinie en durée.

La justice humaine est l'image et l'esquisse de la justice divine. Le droit de punir et de frapper le coupable de mort est conféré aux tribunaux de la terre pour l'utilité et le bien des hommes. Ils condamnent les crimes, non pas à cause de leur difformité intrinsèque et parce qu'ils offensent Dieu, mais parce qu'ils sont nuisibles et dommageables au bien et à la bonne ordonnance des sociétés humaines.

Et cependant, ils ont le droit de punir d'une peine perpétuelle un meurtrier dont le crime n'a duré qu'un instant, de le supprimer à jamais de la société, parce qu'il a violé l'ordre moral et humain.

A plus forte raison, Dieu a-t-Il le droit de punir d'une peine perpétuelle et de bannir à jamais de la société céleste, celui qui a violé l'ordre universel et divin. Il ne répugne nullement, observe saint Augustin, que Dieu limite Sa Miséricorde aux années de la vie présente, de telle sorte que, celles-ci écoulées, il n'y aura plus lieu au pardon.

Les princes de la terre n'agissent-ils pas de même, lorsqu'ils refusent de faire grâce à des hommes renfermés dans les prisons, et qui témoignent cependant leur repentir et une détestation sincère des crimes qu'ils ont commis ?

Source : livres-mystiques.com

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III

Parmi les systèmes divers élaborés pour concilier la Miséricorde de Dieu avec la justice, le plus rationnel, le plus admissible, celui qui, à première vue, semble donner une solution satisfaisante au formidable problème de la destinée humaine, est le système imaginé par Pythagore et les sectes d'Orient, qui admettent, qu'au lieu de précipiter l'homme dans une disgrâce sans fin, Dieu l'introduira dans une seconde phase d'épreuves, où il y aura pour lui comme dans les précédentes, mélange d'ombres et de lumières, où le champ de la liberté lui sera ouvert, où il y aura tentations, partages, lutte entre Dieu qui se voit à demi et les créatures qui étalent leurs séductions.

Avouons-le, sans balancer, entre toutes les doctrines opposées à celle du Christianisme, la doctrine de la métempsycose ou de la transmigration des âmes, est incontestablement la préférable. En l'examinant de loin et superficiellement, il semble qu'elle laisse intacte la croyance à une vie immortelle, elle ne paraît pas porter atteinte aux attributs divins, ni dépouiller la loi humaine de sa sanction ; mais, si on étudie cette doctrine de près, il est aisé de reconnaître qu'elle nous replace dans toutes les difficultés antérieures et qu'elle en soulève de plus insolubles encore.

«Car» comme l'observe un illustre philosophe chrétien, dont je cite les paroles, «si cette seconde vie où vous faites entrer l'homme, n'est pas plus pure que la première ; si son âme y meurt une seconde fois par le péché, à quel parti Dieu s'arrêtera-t-Il alors ?

Faudra-t-Il qu'elle reprenne, avec un intarissable droit, le cours de ses immigrations, sans que Dieu puisse jamais la soumettre et la punir, autrement qu'en lui donnant le droit de L'offenser toujours ?

Au lieu de cette effrayante perspective qui fait, du jugement, l'écueil solennel de la vie, le pécheur s'en irait au tombeau avec la sécurité d'un passant qui franchit un portique, et il se dirait dans l'ironie de son impunité :

L'univers est grand, les siècles sont longs, achevons d'abord la circum navigation des mondes et des temps.

Passons de Jupiter à Vénus, du premier ciel au second, du second au troisième, et s'il arrive après des espaces et des périodes sans nombre, que les soleils viennent à nous manquer, nous nous présenterons à Dieu pour Lui dire :

Nous voici, notre heure est venue, fais nous de nouveaux cieux et des astres nouveaux, car si Tu es las de nous attendre, nous ne le sommes point de Te maudire et de nous passer de Toi ... » (Lacordaire, De la Sanction du Gouvernement divin).

Enfin, dirons-nous, l'amour est tout-puissant, il a des secrets, des excès dont nos cœurs ne sauraient avoir le soupçon, et, quoi que l'on dise, il ne peut consentir à perdre éternellement la créature, œuvre de Ses mains et rachetée de Son sang.

Ah ! l'amour, nous pourrions l'opposer à la justice, si c'était la justice qui punît ; mais la justice s'est désarmée, il y a dix-neuf siècles, sur le Calvaire ; au pied de la croix elle a signé quittance à l'humanité des dettes que celle-ci avait contractées par ses crimes, elle a brisé le glaive de ses rigueurs pour ne plus s'en ressaisir.

Écoutons saint Paul : «Quel est celui qui accusera devant les élus de Dieu ? Le Dieu qui justifie. Quel est celui qui condamne ? Le Christ Jésus, celui qui est mort, qui est ressuscité, qui est assis à la droite de Dieu et qui ne cesse d'interpeller pour nous» (Rom., VII).

Source : livres-mystiques.com

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III
Or, c'est parce que la malédiction vient de l'amour qu'il ne saurait y avoir de rédemption.
Si c'était la justice qui punît, l'amour pourrait s'interposer encore une fois sur la montagne et dire : Grâce, pitié, mon Père, épargnez l'homme, et agréez en échange de la mort qui lui est due, l'hommage de Ma chair et de Mon sang ! ...

Mais, lorsque c'est celui-là même, qui est pour nous plus qu'un frère, plus qu'un ami le plus tendre... qui resserre ce cœur dévoré de tendresse, et le convertit en un foyer inépuisable de haine, comment l'ingratitude de l'homme qui a opéré cette transformation, d'autant plus épouvantable qu'elle est plus contre nature, oserait-elle se promettre une espérance et un abri ?

Ô vous, qui une fois ou l'autre, sur cette terre, avez aimé d'un amour sincère, brûlant, illimité, vous connaissez les exigences et les lois de l'amour... L'amour s'offre longtemps, il s'offre avec insistance et avec excès, il souffre, il se dévoue sans réserve, il s'abaisse, il se fait petit...

Mais il est une chose qui le rend implacable et qu'il ne pardonne jamais, c'est le mépris qui s'obstine, le mépris jusqu'à la fin. Allez donc, maudits, dira le Sauveur au jour de son jugement : Ite maledicti. J'avais tout fait pour vous, Je vous avais donné Ma vie,

Mon sang, Ma divinité, Mon être; et en échange de Mes libéralités infinies, Je ne vous demandais que
cette simple parole : Je T'obéis, je T'aime. Vous M'avez constamment dédaigné, et vous n'avez répondu à Mes avances, que par ces paroles : «Va, je Te préfère mes grossiers intérêts et mes brutales voluptés...»

Soyez vous-mêmes vos juges, ajoutera le Sauveur : Quelle sentence porteriez-vous contre l'être le plus chéri et le plus adoré, qui vous aurait opposé la même indifférence et la même dureté ?

Ce n'est pas Moi qui vous réprouve, c'est vous-mêmes qui vous êtes maudits. Vous avez choisi, de votre plein gré, la cité où l'égoïsme, la haine, la révolte ont assis leur empire. Je retourne dans le Ciel où sont Mes anges, et J'y reporte ce Cœur, objet de vos insultes et de vos dédains.

Soyez les fils de votre choix, restez avec vous-mêmes, avec ce ver qui ne meurt pas, avec ce feu qui ne s'éteint pas. Tremblons, mais aussi soyons saisis d'une vive et inébranlable confiance ! La damnation est l’œuvre de l'amour.

C'est la Miséricorde incarnée qui fixera notre sort et portera l'éternelle sentence. Il est donc aisé de la conjurer pendant le temps que dure la vie présente.

L'amour, ici-bas, n'exige pas une parité parfaite entre la faute et la peine. Il se contente de peu, d'un soupir, d'un bon vouloir...

Jésus-Christ nous ouvre Son Cœur, nous sommes le prix de Son sang et Sa conquête ; Il nous destine l'éternité, non pas une éternité de larmes et de souffrances, mais une éternité de béatitude que
nous posséderons avec Lui, dans le sein de Son Père, en union avec l'Esprit Saint et au foyer même de Sa gloire. Ainsi soit-il.

Source : livres-mystiques.com

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).


Notre destinée est une énigme que la raison seule ne peut éclaircir. Mais la foi élève nos pensées, elle fortifie notre courage, elle enflamme nos espérances...

Elle nous dit : sois sans crainte, tu ne t'égares pas dans une route perdue et incertaine.

Au-delà de nos années périssables, il est une nouvelle vie, dont celle-ci n'est que la représentation et l'image. Sur cette terre, nous sommes des voyageurs ; mais là-haut, au-delà des étoiles, au-delà de tous les espaces, se trouvent l'héritage et la patrie.

Pèlerins et exilés, nous habitons maintenant sous des tentes : c'est dans les siècles à venir que le Seigneur nous construira des demeures permanentes.

L'insensé, qui ne conçoit rien à nos destinées et à nos espérances, accuse le Créateur d'injustice, il signale des traces d'imperfections dans le dessein de la divine sagesse.

Il ressemble à un barbare, à un habitant des îles éloignées, entrant un jour dans un de nos chantiers de travail. Il y voit des pierres éparses, des matériaux jetés pêle-mêle, des ouvriers taillant les métaux, et mutilant le marbre, et dans le spectacle de cette activité il ne distingue que l'image de la confusion et
de la ruine.

Il ne sait pas que ce désordre apparent enfantera, un jour, un ordre parfait et admirable. Ainsi nous errons
dans nos jugements sur la conduite de Dieu à l'égard des hommes.

Nous ne voyons qu'une sévérité sans but dans le mystère de la souffrance, nous portons sans courage et sans dignité le fardeau de la vie, parce que nous ne savons élever nos regards et nos espérances au-dessus des spectacles et des horizons bornés de la vie présente, et que nous n'en considérons pas la destinée et le terme...

Notre destinée, c'est la possession de Dieu et la vie éternelle l'habitation de ce séjour, dont les maux sont exclus, où l'on goûte la multitude et l'abondance de tous les biens, et que la langue populaire a dénommé le Ciel.

Le Ciel, tel est le flambeau qui fait pâlir l'attrait si vif des choses présentes, la lumière qui, transformant nos jugements, nous fait estimer lapauvreté, les maladies, l'obscurité de notre condition comme un bien, et nous fait regarder les richesses, l'éclat des dignités, la faveur et les louanges du monde comme un mal...

La pensée et l'attente du Ciel poussaient Paul à affronter les plus rudes travaux et les plus redoutables périls ; elles le faisaient surabonder de joie au milieu de ses souffrances et de ses peines.

La pensée du Ciel allumait dans les confesseurs la sainte soif du martyre, elle les rendait indifférents aux honneurs et aux commodités de la vie, et à l'aspect des pompes royales et des magnificences des cours, les Polycarpe, les Ignace d'Antioche, les Antoine, saisis de dégoût, le dédain au cœur, s'écriaient : Terre, que tu me sembles vile, lorsque je contemple le Ciel !

Source : livres-mystiques.com

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).


Notre destinée est une énigme que la raison seule ne peut éclaircir. Mais la foi élève nos pensées, elle fortifie notre courage, elle enflamme nos espérances...

Elle nous dit : sois sans crainte, tu ne t'égares pas dans une route perdue et incertaine.

Au-delà de nos années périssables, il est une nouvelle vie, dont celle-ci n'est que la représentation et l'image. Sur cette terre, nous sommes des voyageurs ; mais là-haut, au-delà des étoiles, au-delà de tous les espaces, se trouvent l'héritage et la patrie.

Pèlerins et exilés, nous habitons maintenant sous des tentes : c'est dans les siècles à venir que le Seigneur nous construira des demeures permanentes.

L'insensé, qui ne conçoit rien à nos destinées et à nos espérances, accuse le Créateur d'injustice, il signale des traces d'imperfections dans le dessein de la divine sagesse.

Il ressemble à un barbare, à un habitant des îles éloignées, entrant un jour dans un de nos chantiers de travail. Il y voit des pierres éparses, des matériaux jetés pêle-mêle, des ouvriers taillant les métaux, et mutilant le marbre, et dans le spectacle de cette activité il ne distingue que l'image de la confusion et
de la ruine.

Il ne sait pas que ce désordre apparent enfantera, un jour, un ordre parfait et admirable. Ainsi nous errons
dans nos jugements sur la conduite de Dieu à l'égard des hommes.

Nous ne voyons qu'une sévérité sans but dans le mystère de la souffrance, nous portons sans courage et sans dignité le fardeau de la vie, parce que nous ne savons élever nos regards et nos espérances au-dessus des spectacles et des horizons bornés de la vie présente, et que nous n'en considérons pas la destinée et le terme...

Notre destinée, c'est la possession de Dieu et la vie éternelle l'habitation de ce séjour, dont les maux sont exclus, où l'on goûte la multitude et l'abondance de tous les biens, et que la langue populaire a dénommé le Ciel.

Le Ciel, tel est le flambeau qui fait pâlir l'attrait si vif des choses présentes, la lumière qui, transformant nos jugements, nous fait estimer la pauvreté, les maladies, l'obscurité de notre condition comme un bien, et nous fait regarder les richesses, l'éclat des dignités, la faveur et les louanges du monde comme un mal...

La pensée et l'attente du Ciel poussaient Paul à affronter les plus rudes travaux et les plus redoutables périls ; elles le faisaient surabonder de joie au milieu de ses souffrances et de ses peines.

La pensée du Ciel allumait dans les confesseurs la sainte soif du martyre, elle les rendait indifférents aux
honneurs et aux commodités de la vie, et à l'aspect des pompes royales et des magnificences des cours, les Polycarpe, les Ignace d'Antioche, les Antoine, saisis de dégoût, le dédain au cœur, s'écriaient : Terre, que tu me sembles vile, lorsque je contemple le Ciel !

Source : livres-mystiques.com

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Re: Méditation avec La Fin de Monde Présent et Mystères de la Vie Future de l'Abbé Arminjon

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).

I

Afin de nous retracer, autant qu'il est permis à notre faiblesse, les splendeurs de ce repos du Tout-Puissant, lorsqu'Il aura conduit à son terme le travail de Sa sagesse opéré et soutenu dans la suite des siècles, représentons-nous un artiste, venant de créer un chef-d’œuvre, qui, par un essor de son génie, a érigé sur la terre un monument destiné à être le triomphe de sa renommée et le désespoir des âges futurs. Dans son travail, il a épuisé tous les secrets de son art ; l'univers applaudit et admire...

Quant à lui, il succombe à une pensée de découragement et de tristesse, il regrette de n'être
qu'un homme :

dans le vol hardi de son inspiration, il a saisi une image, entrevu une perfection, un idéal, qu'il ne peut traduire par aucune expression, sur la toile glacée ou sur la pierre muette, et contre lesquels se brisent toute la hardiesse de son pinceau et toute la puissance de son art...

Cet artiste, qui voit les foules ravies tomber à ses pieds, demeure pensif et triste au milieu de leurs louanges et de leurs acclamations ; il n'est pas satisfait, et ne goûte pas de repos...

Mais, si la main et la puissance de cet artiste étaient à la hauteur du souffle et des élans de son âme ; si, maître de la nature, il parvenait à la plier à ses exagérations et à ses rêves, à la transformer en une parfaite et vive image de l'idéal retracé à son esprit, s'il avait la faculté d'animer le marbre et de lui inoculer le sentiment et la vie, si une lumière plus éclatante que celle du soleil jaillissait de l'or et des pierres précieuses disposés avec une si grande profusion et un art si parfait.

Enfin, si la matière, soustraite à sa pesanteur, se fixait d'elle-même dans les airs là où l'auraient élevée les ailes de son génie... alors ce monument érigé par un grand architecte, cette toile, fruit d'un pinceau de génie, ce marbre sculpté par un artiste incomparable seraient des œuvres finies, excédant en beauté tout ce qu'il peut être donné à notre langue de retracer, ou à notre esprit de concevoir.

A ce spectacle, les siècles tomberaient dans un enthousiasme et une surprise, dont aucune autre merveille ne pourrait les faire sortir...

L'artiste aurait atteint son suprême idéal, il serait satisfait et goûterait le repos. Le Ciel n'est pas l'idéal d'une intelligence humaine : il est le repos de l'intelligence divine, l'idéal et le chef-d’œuvre de Dieu, maître de tout, dont la puissance féconde le néant, qui, par la vertu d'une parole, peut faire éclore instantanément
mille beautés dont nous n'aurions jamais eu le soupçon, mille mondes auprès desquels la terre et le firmament sont moins que de la boue et une vile fumée.

Autant Dieu est supérieur à l'homme, autant son idéal est au-dessus de celui que parviendrait à concevoir l'esprit le plus sublime et le plus pénétrant ; nous n'avons aucun trait, aucune couleur pour nous en former une imparfaite ébauche ; tous les tableaux que nous tenterions de retracer, ne sont qu'un vain et grossier
essai, semblable aux efforts de l'aveugle-né, qui, pour se représenter la lumière dont il est privé, chercherait des similitudes et des analogies dans les ténèbres épaisses et impénétrables qui pèsent sur ses paupières.

Source : livres-mystiques.com

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7ème CONFÉRENCE : DE LA BÉATITUDE ÉTERNELLE ET DE LA VISION SURNATURELLE DE DIEU

Hæc requies mea in sæculum sæculi, hic habitabo quoniam elegi eam.
C'est le lieu de mon repos dans les siècles des siècles, j'y habiterai parce que je l'ai choisi. (Ps. CXXXI, 14).


Saint Jean, dans l'île de Pathmos, fut ravi en esprit au-delà de la durée des siècles ; et Dieu lui découvrit comme une ombre et un reflet de l'idéal de la vie éternelle. A la vérité, afin de mettre ses visions à la portée de nos faibles esprits, il nous les retrace en termes figurés, et avec des images empruntées à la nature et à la vie présente.

Ces images ne doivent point s'interpréter dans un sens matériel ; néanmoins, elles renferment des analogies frappantes; il nous est possible d'y découvrir une pâle représentation de cette gloire et de ces splendeurs, qui surpassent tout sentiment et toute parole.

«Et moi, Jean, je vis Jérusalem, la ville sainte, qui venant de Dieu, descendait du Ciel, ornée comme une épouse qui se pare pour son époux. Et j'entendis une grande voix, qui venait du trône et qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes (Apoc., XXI, 2-3).Cette cité est construite de pierres vivantes, et toutes taillées (I Pet., II, 5).

Tous les maux sont proscrits de ce séjour tranquille. On y voit couler un fleuve d'eau vive, claire comme le cristal, et qui jaillit du trônemême de Dieu, et de l'Agneau (Apoc., XXII, 1). Au centre de la ville, et des deux côtés de ce fleuve, est l'arbre de vie, qui porte douze fruits, et donne son fruit chaque mois, et les feuilles de cet arbre sont pour guérir les nations de toute souillure.

Et il n'y aura plus de malédictions, mais le trône de Dieu et de l'Agneau y sera, et ses serviteurs le serviront. Et ils verront sa face, et porteront son nom sur le front. Et il n'y aura plus de nuit, et ils n'auront pas besoin de lampe, ni de la lumière du soleil, parce que le Seigneur Dieu les éclairera : et ils régneront dans les siècles des siècles (Apoc., XXII , 1-5)...

Et voici qu'un trône était dressé dans le ciel. Et celui qui était assis, paraissait semblable à une pierre de jaspe et de sidoine, et il y avait autour de ce trône un arc-en-ciel, qui paraissait semblable à une émeraude. Et autour du trône, il y en avait vingt-quatre autres, et sur ces trônes étaient assis vingt-quatre vieillards, vêtus de robes blanches, avec des couronnes sur leurs têtes.

Et du trône sortaient des éclairs, des voix de tonnerre, et il y avait devant le trône sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu (Apoc., IV, 2-5).

Les vingt-quatre vieillards se prosternaient devant celui qui est assis sur le trône ; ils adoraient celui qui vit dans les siècles des siècles ; ils répandaient des coupes d'or, remplies de parfums, qui sont les prières et les soupirs des saints...

Ils jetaient leurs couronnes devant le trône, en disant : Vous êtes digne, ô Seigneur, notre Dieu, de recevoir gloire, honneur et puissance, parce que Vous avez créé toutes choses, et c'est par Votre volonté qu'elles subsistent et qu'elles ont été créées (Apoc., IV, 2, 5, 10-11).

Je vis ensuite une grande multitude, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toute tribu, et de toute langue :

ils étaient debout devant le trône et devant l'Agneau, vêtus de robes blanches, et ayant des palmes dans leurs mains. Et ils chantaient à haute voix : Gloire à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l'Agneau... Et l'un des vieillards prenant la parole, dit :

Ce sont ceux qui ont passé par de longues tribulations et qui ont lavé et blanchi leur robe dans le sang de l'Agneau... C'est pourquoi, celui qui est assis les couvrira comme une tente...

Ils n'auront plus ni faim, ni soif ; ni le soleil, ni aucune autre chaleur ne les incommodera plus, parce que l'Agneau qui est au milieu du trône sera leur pasteur, et il les conduira aux fontaines d'eaux vives, et Dieu qui est leur pasteur essuiera de leurs yeux toutes leurs larmes...» (Apoc., VIII, 9-10, 12-13, 16-17).

Source : livres-mystiques.com

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Que ces descriptions sont ravissantes ! Quel pinceau humain parviendrait à nous retracer une peinture plus colorée et plus expressive du séjour de la lumière, de la sérénité et des doux transports !

C'est réellement la plus vive et la plus saisissante image des doux tressaillements que Dieu destine à Ses bien-aimés. Au-delà de cette allégresse et de ces fêtes radieuses, la parole est impuissante, l'esprit se perd, il ne sait plus concevoir d'autre triomphe ou d'autre splendeur pouvant convenir à la créature intelligente.

Saint Jean, à ce spectacle, se sentit ravi en extase : dans son ivresse et son admiration, il se prosterna la face contre terre, pour adorer l'ange qui lui découvrait d'aussi sublimes mystères...

Dire toutefois que ces spectacles et ces harmonies sont l'idéal de Dieu, c'est outrager la bonté et la toute-puissance souveraines. La parole inspirée elle-même ne saurait atteindre des réalités qui franchissent les limites de la raison, et excèdent toutes les forces et toute la capacité de notre nature.

Entendons le grand Paul, plongé dans des ravissements plus élevés, transporté en esprit jusqu'au troisième ciel, et dans des clartés plus profondes et plus ineffables que celles où fut plongé l'Aigle de Pathmos, s'écrier :

Le Ciel n'est pas ce que vous nous dites, il est à mille lieues au-dessus de vos analogies et des descriptions que vous nous en retracez.

«L’œil de l'homme n'a pas vu, son oreille n'a pas entendu, son cœur n'a pas pressenti ce que Dieu prépare à ceux qui l'ont aimé et servi sur cette terre» (Cor., II, 9).

Ah ! sans doute, quand vous nous dites, ô prophète inspiré, que la vie éternelle est l'assemblage de tous les attraits de l'univers, de toutes les beautés figurées par les Livres saints, quand vous nous apprenez que l'on y trouve les fleurs du printemps, le mail des prairies, et qu'il y coule des eaux fraîches et limpides, vous ne vous égarez pas dans des fables et dans des tableaux imaginaires.

Le Ciel, c'est cela en effet... Ce sont toutes nos richesses, tous nos agréments, tous nos accords, mais infiniment plus que toutes nos richesses, tous nos agréments et tous nos accords

Quand vous nous représentez les élus dans le ciel, subtils, immortels, impassibles, vêtus d'une lumière douce, ou plutôt d'une gloire divine, qui, s'incorporant en eux, les pénètre plus subtilement que le soleil ne pénètre le cristal le plus pur, vous ne vous abusez pas d'une illusion menteuse.

Le Ciel, c'est encore cela, ce sont nos subtilités, nos lumières et nos gloires, mais infiniment plus que nos subtilités, nos lumières et nos gloires.

Enfin, lorsque vous comparez la félicité future aux saisissements de l'âme les plus enivrants et les plus doux, à une joie toujours nouvelle, affranchie de tout trouble et de toute passion, et se soutenant toute l'éternité dans son intensité et dans sa force, vous ne nous nourrissez pas d'une espérance trompeuse ; le Ciel, ce sont nos saisissements et toutes nos joies, mais nos saisissements et nos joies élevés au-delà de toute mesure, de tout exemple et de toute expression.

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