Méditation : Le saint esclavage de l'admirable Mère de Dieu

Postez ici vos intentions de prière.
amidelamisericorde
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CHAPITRE XVII

Le discours des avantages des croix est continué


Notre-Seigneur avant révélé à sainte Gertrude qu'il devait lui arriver une grande croix, comme sa nature en était épouvantée, ce même Sauveur pour l'encourager lui dit qu'il lui donnerait pour protectrice sa sainte Mère, et qu'ensuite elle se jetât entre ses bras et eût recours à sa protection en tout ce qui lui ferait peine, et qu'elle y trouverait toujours une abondance de secours en ses besoins.

Or, comme après cela il lui arriva une croix extraordinaire, la très sainte Vierge ne manqua pas de la consoler par ces amoureuses paroles : « Ma chère fille, il est vrai, jamais vous n'avez tant souffert, cette croix surpasse toutes les autres ; aussi jamais vous n'avez été dans une disposition si grande de recevoir les grâces extraordinaires de mon Fils bien-aimé. »

CHAPITRE XVIII

De l'oraison de la très sainte Vierge


L'oraison de la divine Vierge était plus propre d'une âme bienheureuse que non pas d'une personne qui est encore dans la voie. C'est le sentiment de Richard de Saint-Laurens au livre IV des Louanges de la bienheureuse Vierge.

Aussi est-il vrai qu'elle vivait en la terre comme les bienheureux au ciel. C'est pourquoi son oraison n'a jamais souffert d'extase, l'extase supposant quelque imperfection ; car elle n'arrive qu'à raison de l'imbécillité des puissances ou de la faiblesse du tempérament.

C'est ce qui a obligé l'Église de finir contre les pauvres de Lyon, que l'extase n'avait jamais eu aucun lieu en Notre-Seigneur Jésus-Christ. Plusieurs saints et graves docteurs estiment la même chose de notre divine Princesse. Dans l'extase les sens sont liés, à raison de la trop grande occupation de l'esprit, qui ne peut pas suffire à même temps à la lumière de la contemplation et à ses fonctions extérieures et corporelles.

Jamais il n'y aura plus de lumières que dans le ciel, et jamais cependant il ne s'y rencontrera d'extase, parce que l'esprit et le corps y seront fortifiés. Il en va quelquefois en notre terre de même à proportion. Une grande lumière empêche des yeux faibles et malades, de bons yeux la supportent.

Cela se remarque dans quelques saints qui ont été à la fin de leur vie moins sujets aux extases, parce que leur entendement et leurs sens extérieurs et intérieurs avaient plus de forces pour soutenir les choses divines, par le secours de celui en qui nous sommes tout puissants.

Comme sa douleur, pour grande qu'elle ait été, ne lui a jamais causé aucune pâmoison, jamais les délices de la contemplation ne lui ont ôté la liberté de ses sens. Autrement il faudrait dire que sa très sainte vie aurait été une extase continuelle, la cause en ayant duré toujours.

Son oraison était donc élevée au-dessus de la manière d'agir des apôtres et des plus grands saints, quoiqu'elle ait été accompagnée de tous les privilèges qui ont jamais été accordés à aucune pure créature, et que même elle les ait tous surpassés incomparablement.

Les Pères, comme saint Jérôme et saint Ambroise, enseignent qu'étant toute petite dans le temple, elle conversait avec les anges. Les connaissances des saints comparées à la sienne, ne sont pas une goutte d'eau à l'égard de l'Océan. Elle était si élevée, qu'elle est arrivée à la vision béatifique, et il semble qu'il y ait peu de lieu d'en douter, selon le raisonnement de saint Thomas, qui enseigne que tous les privilèges qui ont été accordés aux saints, qui ne sont que serviteurs de Dieu ou amis, ne doivent pas être déniés à sa bien-aimée Mère.

Or il soutient que la vision béatifique a été accordée à saint Paul et à Moïse, et dit que c'est le sentiment de saint Augustin. Quand cela ne serait pas, la très sainte Vierge doit être privilégiée, et après la grâce de sa maternité divine, qui l'élève à une dignité presque infinie, il n'est pas difficile de croire toutes les faveurs que les docteurs de l'Église lui attribuent.

Quelques-uns ont estimé que dès le premier instant de sa très pure conception elle a joui de la vision béatifique, les autres ont pensé qu'elle lui a été donnée au moment de l'incarnation : et enfin plusieurs ont jugé qu'elle en avait été favorisée plusieurs fois en sa très sainte vie.

Source : livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVIII

De l'oraison de la très sainte Vierge


Mais si son oraison a été admirable en sa hauteur, elle ne lest pas moins en sa durée. Saint Thomas enseigne qu'en cette vie l'on ne peut pas penser sans cesse actuellement à Dieu ; car quand même l'on en serait occupé toujours durant le jour, durant le sommeil cette actuelle application serait interrompue.

Mais il doit être entendu de la loi ordinaire, dans laquelle la sainte Mère de Dieu ne doit pas être comprise.

Son oraison a été continuelle, par le moyen de la science infuse qu'elle avait toujours indépendamment des sens. Dieu même détournait les choses miraculeusement, qui pouvaient empêcher une contemplation si continuelle, et ne permettait pas que ses sens fussent trompés.

La nuit même durant le peu de sommeil qu'elle prenait, son oraison continuait toujours, et elle n'était pas sujette aux songes qui nous arrivent, par les vapeurs ou par un excès de mélancolie ou de bile, ou causes semblables, son tempérament étant parfait.

Si Aristote et Pline écrivent qu'il s'est rencontré des personnes si bien composées, qu'elles n'ont jamais eu aucun songe, de ceux qui arrivent par quelque dérèglement de tempérament, on ne peut pas le dénier à la très pure Vierge : mais nous ne nions pas qu'elle n'en ait eu de ceux qui proviennent des choses qu'on a lues ou entendues le jour.

C'est la pensée de saint Ambroise. Son imagination était remplie des choses saintes qu'elle avait lues ; mais c'étaient des espèces divines qui la remplissaient. C'est pourquoi Rupert dit que tout le Livre des Cantiques lui est appliqué, parce que c'est un cantique tout de joie, il n'y a rien de fâcheux.

Mais pendant que cela se passait dans sa fantaisie, son esprit veillait par des lumières purement intellectuelles, qui sont indépendantes de l'imagination : car si l'usage de raison a été accordé à Salomon pendant le sommeil, selon le sentiment de plusieurs grands théologiens, à qui l'Écriture favorise ouvertement.

Je ne voudrais pas, dit saint François de Sales, dénier cette grâce à la très sainte Vierge. C'est donc avec raison que saint Grégoire de Nysse appelle le sommeil de la bienheureuse Vierge, une sublime liberté, et qu'elle est comparée par un autre Père aux anges qui ne dorment jamais.

Sa volonté a toujours été en la loi du Seigneur, et son esprit en a été continuellement occupé durant le jour et durant la nuit.

L'esclave de la sainte Vierge ne la doit jamais quitter, et comme elle se trouve toujours auprès de Dieu en l'exercice de la sainte oraison, il la doit suivre par la même pratique, selon l'étendue de sa grâce, avec une grande fidélité.

L'oraison est le soleil de l'âme, sans sa lumière l'on demeure dans les ténèbres, elle est la nourriture de l'âme ; sans cette divine nourriture les forces manquent dans les voies de la glorieuse éternité.

C'est l'air sacré que nous devons respirer, et sans lequel l'on ne peut pas vivre dans l'état de la grâce, elle est l'âme de l'âme : ainsi quand elle ne nous anime plus, il faut mourir.

Une personne, disent les saints, qui tend à Dieu, dans les combats qu'il faut qu'elle donne contre ses ennemis, est comme un soldat sans épée, si elle ne s'adonne à l'oraison, elle est comme une ville sans murailles, tout exposée à leur rage.

L'âme est comme le poisson hors de l'eau, quand elle quitte l'exercice de l'oraison, qui est l'élément dans lequel elle doit vivre.

Source : livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVIII

De l'oraison de la très sainte Vierge


Le diable qui sait ces choses, n'oublie rien pour en divertir les âmes, et quelquefois il tâche de les surprendre sous de beaux prétextes d'humilité, leur faisant croire quelles sont indignes de converser avec Dieu : « Quelle superbe humilité, dit sainte Thérèse au chap. 19 de sa Vie, le diable me suggérait-il, de me faire quitter mon appui ? À présent je suis tellement surprise, que j'en fais des signes de croix, et il ne me semble pas avoir échappé de plus grand péril. » Elle dit que le diable lui représentait qu'il suffisait de prier vocalement, et que même ne s'acquittant pas bien de cette prière, qu'elle n'en devait pas faire une autre plus excellente.

« Que ceux, dit la sainte, qui s'adonnent à l'oraison, prennent bien garde à ceci. » Elle assure qu'en quittant l'oraison, elle n'avait que faire des diables pour la traîner en enfer, qu'elle s'y en allait d'elle-même. Elle exhorte de tenir bon, quoiqu'on soit faible et imparfait, et qu'elle ne laissait pas de commettre des imperfections, Dieu lui ayant donné l'oraison d'union. « Le diable, dit encore cette sainte, sait bien ce qu'il fait, tâchant d'empêcher ce saint exercice. Le traître voit bien qu'une âme qui persévère dans l'oraison, est perdue pour lui, et que les chutes où il l'engage, lui aident par après à faire de grands progrès »

Elle enseigne au chapitre 13 de sa Vie, aux âmes à être courageuses, pourvu qu'elles ne se confient pas en elles-mêmes ; et déclare qu'elle n'en a vu aucune de la sorte demeurer en chemin, ni faire grand profit à celles qui sont timides, quoique d'autre part elles soient humbles. Elle se ressouvenait de saint Paul, qui dit que tout est possible avec Dieu (Philip. IV, 13), et que sait Pierre n'avait rien perdu pour s'être jeté en la mer.

Elle avertit qu'il faut prendre garde que le directeur n'enseigne l'âme à être comme le crapaud rampant toujours, que le diable pourrait causer un grand mal par là, leur faisant entendre que ce n'est pas à faire aux pécheurs de vouloir être saints. Au chapitre 7 de sa même Vie, elle fait voir que la plus horrible tromperie dont le diable s'est servi en son endroit a été de lui faire quitter l'oraison : il me semblait, dit-elle, que c'était le meilleur de faire comme la plupart du monde fait, et suivant cela, de dire vocalement des prières.

L'esclave de la reine du ciel doit éviter ces pièges, s'adonnant à l'oraison mentale avec fidélité, et ne la quittant jamais sous quelque prétexte que ce puisse être. Elle est bonne pour tous, et tous la doivent faire. « Je ne vois pas, dit notre sainte au chapitre 8 de sa Vie, comme quoi tout le monde ne doive faire l'oraison mentale. Les méchants la doivent faire afin que Dieu les fasse bons. Il est juste qu'ils souffrent d'être en la compagnie de Dieu au moins deux heures par jour, encore qu'ils ne soient avec Dieu, mais avec les pensées du monde ; mais parce qu'ils se forcent d'être en si bonne compagnie, Dieu empêche les malins esprits d'agir contre eux, et tous les jours diminue leurs forces. »

C'est donc une grande tromperie de penser que cet exercice ne soit propre qu'aux personnes retirées ou religieuses. Celles qui sont les plus engagées dans le monde, et dans les affaires en ont plus de besoin, et la doivent pratiquer avec plus de soin. Notre siècle nous en donne un exemple bien remarquable en la personne de la sérénissime infante Isabelle-Claire-Eugénie, qui, au milieu d'une multitude de grandes et importantes occupations que le gouvernement de ses États lui donnait, ne passait jamais aucun jour sans donner à l'oraison mentale un temps très considérable.

Elle différait bien ou omettait ses autres exercices de dévotion selon les affaires pressantes qui lui arrivaient ; mais pour rien du monde elle ne laissait l'oraison, car elle était persuadée que c'était l'affaire de toutes les affaires la plus pressée, et sans laquelle toutes les autres affaires, quelque soin qu'on y apportât, étaient sans bénédiction.

Quelques occupations que l'on puisse avoir, l'on trouve toujours du temps pour satisfaire aux nécessités du corps, pour manger, pour boire et pour dormir. Pourquoi n'en aurait-on pas pour les besoins de l'âme, pour lui donner sa nourriture spirituelle. Cette grande princesse dont la mémoire doit être dans une vénération particulière parmi tous les véritables esclaves de Notre-Dame, ayant beaucoup contribué à l'établissement de cette dévotion en plusieurs provinces et s'étant mise elle même au nombre de ces glorieux esclaves, prenait une partie de la nuit pour cet exercice angélique, et dérobait à son corps une partie même du sommeil nécessaire pour pouvoir y vaquer avec plus de loisir.

Elle faisait tous les jours, à deux heures et demie après minuit, une heure d'oraison mentale. Elle en faisait encore une heure le matin, et une heure quelque temps après le dîner. De plus, elle entendait tous les jours deux messes, et employait encore bien du temps à la prière vocale. Aussitôt qu'elle était levée, elle se prosternait devant la Mère de Dieu, ce qu'elle faisait encore tous les soirs, protestant en présence des anges et des saints qu'elle était l'esclave de leur auguste reine ; mais c'était avec des sentiments si tendres et si dévots, qu'ils étaient capables de toucher les coeurs les plus insensibles à la piété.

Elle ne pouvait se lasser de déclarer le bonheur qu'elle avait de vivre dans l'esclavage de la souveraine du paradis, et elle faisait plus d'état de ses chaînes que de toutes les couronnes de l'univers. Elle ne dormait que trois heures et demie la nuit, et une demi-heure après le repas.

Source : livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVIII

De l'oraison de la très sainte Vierge


Les difficultés qui se présentent dans la pratique de l'oraison ne doivent pas étonner une âme saintement généreuse, soit qu'elles arrivent par la malice des démons ou des hommes, ou par les répugnances et les peines que nous y avons.

Sainte Thérèse a été durant dix-huit ans, ayant besoin de livres dans l'oraison, excepté après la communion ; et son âme craignait autant d'entrer dans l'exercice de l'oraison sans livre, comme si elle eût été pour combattre grand nombre de personnes. Au chapitre 8 de sa Vie, elle enseigne qu'on ne doit pas quitter l'oraison, quelques péchés que l'on commette, parce que c'est le moyen de remédier à son mal.

Au chapitre 21 du Chemin de perfection, elle déclare qu'il faut avoir une grande résolution pour poursuivre le chemin de l'oraison. « Vienne, s'écrie-t-elle, ce qui pourra, arrive ce qui voudra, qu'il coûte tant de travaux que vous voudrez, soit que j'y aborde, soit que je meure au chemin, soit que le monde abîme ou périsse ; car souvent on nous tient de ces propos :

Cela est plein de dangers ; une telle s'est perdue par là ; l'autre a été déçue ; cette autre, qui priait beaucoup est tombée ; ces choses font tort à la vertu ; cela n'est pas bon pour des femmes, d'autant qu'elles pourront avoir des illusions, il serait plus à propos qu'elles filassent ; le Pater et l'Ave suffisent.

Mais ne faites pas d'état, poursuit-elle dans le même chapitre, des craintes qu'ils vous donneront, ni des périls qu'ils vous représenteront. Ne vous laissez pas séduire par qui que ce soit qui vous montre un autre chemin que celui de l'oraison. Si quelqu'un vous dit qu'en cela il y a du danger, tenez-le pour le même danger, fuyez-le. Ne laissez jamais écouler ceci de votre mémoire, parce que possible vous en aurez besoin. De dire que le chemin de l'oraison soit périlleux, Dieu ne le permet jamais.

C'est une invention du diable que de jeter ces frayeurs, et, par ces artifices il en fait tomber quelques-uns qui s'adonnaient à l'oraison. Considérez d'autre part le grand aveuglement du monde, qui ne voit pas les milliers d'âmes qui se perdent faute d'oraison ; et si quelqu'une tombe dans ce chemin, il en remplit de crainte les coeurs. Pour moi, je n'ai jamais remarqué aucune ruse du diable, plus pernicieuse que celle-là. »

Au chapitre 8 du Chemin de perfection, elle dit qu'elle sait assurément que les croix des contemplatifs sont intolérables, et que Dieu leur en envoie davantage, parce qu'il les aime spécialement ; que c'est une rêverie de penser que Notre-Seigneur reçoive quelqu'un en son amitié, sans peine, et que les contemplatifs doivent être généreux, que leur office est de pâtir ; et, de vrai, s'il se rencontrait quelques personnes contemplatives dans une ville ou un diocèse, dans une communauté, les persécutions ne leur manquent jamais, on les décrie, on agit contre elles, on s'oppose à leurs desseins, le diable glisse une envie secrète, et forme des contradictions, suscite des difficultés en tout ce qu'elles font, il en donne de la peur aux communautés qu'elles fréquentent, aux lieux où elles demeurent.

Il fait passer le bien que l'Esprit de Dieu met en elles pour une hypocrisie, il les fait traiter d'hérétiques illuminés, il les fait accuser de quantité de crimes, il en donne de l'aversion, il fait parler contre leur conduite, la décriant comme mauvaise ou comme indiscrète ou trop violente.

L'on voit plusieurs gens de bien, de bons serviteurs de Dieu, d'autre part, qui, ne cheminant pas par ces voies, blâment ce qu'ils ignorent, désapprouvent ce qu'ils n'entendent pas, et souvent les plus rudes persécutions viennent de ce côté-là. Pour l'opposition que forme la plupart des gens du monde, il ne faut pas sen étonner, l'esprit de la nature corrompue qui les anime, étant directement contraire à l'Esprit de Jésus-Christ, qui remplit les personnes d'une véritable oraison.

C'est ce qui fait que quelquefois on verra des villes presque tout entières qui ne pourront les goûter, et qui en auront, s'y sentant portées par une antipathie secrète, et dont elles ne s'aperçoivent pas.

J'ai connu une personne, d'autre part, vertueuse, mais qui était fort portée à la superbe, qui se rencontrant dans un lieu dans lequel on parlait de l'amour de l'abjection, quoique ce ne fût pas avec elle, ressentait une telle peine qu'elle ne put pas s'empêcher de la témoigner.

C'est que l'esprit de superbe qui était en elle ne pouvait souffrir l'esprit de la sainte abjection de Jésus-Christ. L'histoire de la Vie du saint homme, le P. de Mattaincourt, rapporte, qu'à la sortie du collège, s'étant fait chanoine régulier dans une maison déréglée, par un mouvement spécial de Notre-Seigneur, qui le destinait pour la réforme de cet ordre, les religieux lui mirent plusieurs fois du poison dans son potage, pour le faire mourir ; mais, ce qui est remarquable, est qu'en ce temps-là, il ne leur disait mot, il ne parlait pas même contre leurs désordres, étant jeune, et ne faisant que commencer la vie religieuse dans la soumission à ces personnes.

D'où vient donc un excès si cruel dans ces religieux contre un jeune homme qui leur est inférieur, et qui ne dit pas une seule parole qui puisse les choquer ? C'est que l'esprit de nature poussé par celui du démon, ne pouvait supporter une âme de grâce, et qui était tout à Jésus-Christ.

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CHAPITRE XVIII

De l'oraison de la très sainte Vierge


Le serviteur n'est pas au-dessus du maitre (Matth. X, 24) ; s'il l'a persécuté, il les persécutera. Or tous les Chrétiens ne doivent pas ignorer que leur divin Maitre a été dans le monde un signe et un sujet de contradiction.

Le diable, selon la doctrine céleste de la séraphique Thérèse, voit bien qu'une âme d'oraison n'ira pas au ciel seule, mais qu'elle en amènera plusieurs avec elle ; c'est pourquoi il lui déclarera toujours la guerre, et fera tous ses efforts, sans oublier rien, pour empêcher qu'on n'en prenne les avis, pour lui fermer l'entrée des monastères, pour enfin la rendre inutile. Un confesseur, un prédicateur, un directeur, qui seront plus dans les voies humaines, ne souffriront pas ces contradictions.

Le diable n'en a pas grand'chose à craindre, ils laissent leurs âmes dans la plupart de leurs imperfections, ils n'enseignent pas les voies de la pure foi et de la mortification parfaite, il s tâchent d'accommoder la nature avec la grâce, et comme ils sont peu fermes dans la pratique du dénûment, on les goute avec plus de facilité.

Il y aurait sujet de répandre ici beaucoup de larmes, quand l'on considère qu'un grand nombre d'âmes demeurent sans s'avancer, par la faute de ces guides, et qu'ensuite Notre-Seigneur est privé d'une grande gloire. Oh ! Quel compte ces directeurs rendront au sévère jugement de Dieu !

Qu'ils souffriront d'étranges peines en l'autre monde pour leur conduite molle, et selon la prudence humaine ! qu'ils se souviennent que ce n'est pas assez de dire qu'ils ont conduit selon leur lumière ; si elle n'a pas été assez pure, ils doivent en puiser de plus saintes dans une application plus grande à la sainte oraison, à l'amour de la pauvreté et des croix ; car la pratique de l'oraison et des vertus humiliantes de l'adorable crucifié est toujours suivie des plus pures lumières du christianisme.

Et l'expérience fait voir en ce sujet que de petites femmelettes, menant une vie très mortifiée, très pauvre, très dégagée, sont plus savantes dans les voies de la perfection que de grands docteurs qui vivent à leur aise, et qui ne sont pas dans un si grand dégagement.

Oh ! Combien voit-on de monastères dont les uns sont encore remplis de l'esprit du monde qu'ils ont quitté extérieurement, et les autres qui quittant leur première ferveur s'en vont insensiblement dans le relâchement de la discipline régulière, par la recherche de la propre satisfaction, par le trop grand soin du corps, par des particularités dans les habits quant à l'étoffe ou à la forme, dans les chambres, dans le manger, par le traitement inégal des personnes, spécialement dans les maladies, par la permission qu'on donne de recevoir des commodités des parents, ne mettant pas toutes choses en commun, par la négligence du silence, mais surtout par le peu de soin de l'oraison mentale ; car le monastère dans lequel la sainte oraison sera négligée, sera exposé à l'attaque et à la rage des démons.

Et cependant les directeurs voient ces choses, se taisent, et n'y apportent aucun remède efficace. Aussi les diables les laissent assez en repos. Mais si un homme d'oraison arrive, en même temps la persécution s'élève, il jette la frayeur dans l'enfer.

Il y en a qui tâchent de couvrir leur relâchement par des permissions qu'elles disent obtenir des supérieurs ; mais l'on ne peut tromper Jésus-Christ.

Ah ! Que les saints sont bien éloignés d'une telle conduite ! Grégoire IX, voulant modérer un peu la très rigoureuse pauvreté de sainte Claire, cette sainte vierge lui dit : « Saint-Père, votre Sainteté me fera toujours beaucoup de grâce de me donner l'absolution pour suivre les conseils du Fils de Dieu. »

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CHAPITRE XVIII

De l'oraison de la très sainte Vierge


Les contemplatifs souffrent donc beaucoup par la malice des démons et des hommes ; mais ils ont encore de grandes croix par les souffrances intérieures qu'ils portent, qui surpassent, selon le témoignage de sainte Thérèse, toutes les peines de la vie active.

Ceux qui ne sont pas élevés à la contemplation, mais qui s'appliquent à l'oraison par la voie du discours, ont aussi leurs croix.

La sainte que nous ne pouvons nous lasser de citer, remarquant quatre sortes d'oraison, dit que la première est de ceux qui méditent, qui tirent l'eau du puits avec force de bras ; et elle fait voir qu'outre le travail qu'elles ont en se servant beaucoup de raisonnements de l'entendement, souvent elles souffrent par les sécheresses et aridités :

C'est ce qu'elle appelle tirer plusieurs fois du puits le sceau tout sec sans aucune eau. Elle enseigne qu'ils doivent cependant toujours travailler pour contenter leur Seigneur, et que ce n'est pas leur consolation qu'elles doivent chercher, que Dieu les fait souffrir pour voir s'ils pourront boire dans son calice, et lui aider à porter sa croix : que ceux qui ne se soucient pas de consolation, ont bâti sur un fondement solide, sou exemple est un puissant et admirable motif pour encourager toutes les âmes qui s'appliquent à la sainte oraison.

Elle a été durant tant d'années qu'elle avait besoin même de livres, comme nous l'avons dit, pour s'élever à Dieu, elle qui était destinée non seulement pour arriver aux plus hauts degrés de la plus parfaite contemplation , mais qui en devait être la maîtresse, comme celle qui était choisie pour réformer le saint ordre de Notre-Dame du mont Carmel, qui a pour grâces particulières la mortification et l'oraison.

À peine trouvons-nous dans l'Histoire des saints, rien de plus pressant pour fortifier les âmes peinées dans ce saint exercice, car qui pourra perdre courage, s'il trouve de la difficulté à pratiquer l'oraison, s'il considère les travaux de cette sainte ?

Qui ne pourra pas recevoir de grandes espérances d'y profiter quelques jours, s'il fait réflexion que la sainte par sa fidélité et sa persévérance, malgré tous les obstacles qu'elle y a rencontrés, et durant un si grand nombre d'années, enfin y a fait des progrès qui ne se peuvent expliquer.

Elle a ressenti pendant un assez long temps tant de répugnance pour l'oraison, qu'elle écoutait avec soin quand l'horloge sonnait pour en être délivrée ; et souvent elle eût mieux aimé choisir toutes sortes de pénitence, que de se retirer pour la faire, le diable y contribuant avec la mauvaise habitude d'une certaine tristesse qui la saisissait sitôt qu'elle entrait dans l'oratoire.

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De l'oraison de la très sainte Vierge


Au chapitre 18 du Chemin de perfection, elle dit qu'il faut se disposer à recevoir tel état d'oraison qu'il plaira à Notre-Seigneur, non pas seulement une année, ni deux, ni dix seulement.

Au chapitre 22 de sa Vie, elle blâme ceux qui veulent s'élever d'eux-mêmes, bien qu'il soit vrai que quand Notre-Seigneur veut que l'âme soit mariée, quand ce serait dès le premier jour, qu'il n'y a rien à craindre.

Au chapitre 19 du Chemin de perfection, elle montre que la méditation est un commencement pour acquérir toutes les vertus : et dans ce même chapitre elle fait voir que Notre-Seigneur élève parfois des âmes qui sont en mauvais état à la contemplation, pour voir si elles voudront jouir de lui.

Au chapitre 15 de sa Vie, elle enseigne qu'il y a de certains temps où l'âme ne doit se servir de considérations, ni de vues de ses péché ; que d'autres fois elle a besoin de penser au paradis et à l'enfer.

Au chapitre 22 de sa même Vie, elle dit que ces personnes-là ne sont pas pauvres d'esprit, qui croient que tout est perdu quand elles ne travaillent pas avec l'entendement, ou bien qu'elles n'ont pas une dévotion sensible : que quand même on ne pourrait pas avoir une bonne pensée, qu'on ne doit pas s'en mettre en peine.

Au chapitre 19 du Chemin de perfection, elle dit qu'il y a de certains entendements qui ne peuvent méditer, ne pouvant être liés, ce qui arrive ; qu'elle leur porte grande compassion, parce que peu (le faisant voir par un exemple qu'elle rapporte) ont le courage de persévérer à faire l'oraison, en la manière qu'ils la peuvent faire.

Au chapitre 23, elle recommande la fidélité à faire l'oraison aux heures destinées, parce qu'il n'est pas juste d'ôter à Notre-Seigneur ce qu'on lui a donné une fois, et qu'on ne voudrait pas en user de la sorte avec les créatures.

Au chapitre 26, qu'il faut faire l'examen, dire le Confiteor, et puis regarder Notre-Seigneur, le voir à nos côtés.

Je ne vous demande pas davantage, dit-elle, que vous le regardiez, vous qui ne pouvez discourir. Qu'il est bon quelquefois de prendre une image dévote de Notre-Seigneur, et lui parler comme si c'était lui-même.

Au chapitre 28, qu'il faut se recueillir au dedans de soi, y parler à Notre-Seigneur, et ne nous étranger pas d'un tel hôte, et que c'est marcher par un bon chemin, qu'il est semblable à ceux qui vont sur mer ayant bon vent, qu'ils font bien plus de chemin que ceux qui vont par terre.

Au chapitre 31, qu'il y a des personnes qui se rendent sourdes, parce qu'étant attachées à leurs prières vocales, elles n'écoutent pas Dieu, et que c'est perdre un grand trésor.

Au chapitre 17 de sa Vie, elle compare la mémoire et l'imagination à ces papillons qui voltigent la nuit, qui ne font pas de mal, qui sont importuns ; que le dernier remède, après qu'elle y a bien pensé et sué, c'est de n'en faire point de cas, non plus que d'une personne folle et insensée.

Au chapitre 21 du Chemin de perfection, elle remarque qu'après que le diable a semé la zizanie dans un temps de trouble, en sorte qu'il semble traîner tout le monde après lui à demi-aveuglé, d'autant que cela se passe sous prétexte d'un bon zèle ; Notre-Seigneur suscite quelqu'un qui dessille les yeux.

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CHAPITRE XVIII

De l'oraison de la très sainte Vierge


La très vertueuse mère de Chantal, parlant à ses religieuses, leur disait : « Le seul moyen de perfectionner l'âme à l'oraison, est la présence de Dieu et la fidélité à retirer ses pensées de toutes choses.

C'est un malheur que souvent nous voulons spéculer, et Dieu veut que nous ne fassions qu'aimer, nous laissant simplement à sa merci, comme un petit enfant tout nu entre les bras et sur le sein de sa mère.

Quand les distractions nous pressent, il faut faire l'oraison de patience ; quand l'on est dans l'impuissance d'agir, il faut faire l'oraison de révérence et de conformité à la volonté de Dieu, usant de quelques paroles d'une amoureuse soumission. »

Vous êtes, lui dit un jour saint François de Sales, comme le bienheureux saint Jean : tandis que les autres mangent diverses viandes à la table du Sauveur par plusieurs considérations pieuses, vous vous reposez par un suave sommeil sur sa sacrée poitrine ; et pour dernier avis, ne vous divertissez jamais de cette voie.

Souvenez-vous de ce que je vous ai tant dit, et qui est dans Théotime, qui est pour vous et pour vos semblables. Vous êtes la sage statue, le maitre vous a posé dans la niche, ne sortez de là que lorsque lui-même vous en retirera.

Et de vrai, cette sainte âme s'étant voulu mouvoir au sortir de la sacrée communion à faire des actes plus spécifiés que ceux d'un simple regard et anéantissement en Dieu, elle en fut reprise de la divine bonté, et on lui fit entendre qu'elle n'avait agi que par amour-propre, et qu'en cela elle avait fait autant de tort à son âme, que l'on ferait à une personne faible et languissante à laquelle on romprait le sommeil, qui ne peut pas par après trouver son repos.

Ce que l'âme chrétienne a à faire dans toutes ces différentes voies, est de ne s'introduire dans pas une par elle-même, marchant par celle par laquelle elle est attirée de l'Esprit de Dieu : celles qui sont conduites par la voie de la méditation, doivent aller par ce chemin.

Si elles sont attirées à la contemplation active, elles doivent suivre l'attrait de Dieu. Mais quelques désirs que l'on puisse avoir de la perfection, l'on doit demeurer dans son degré, jusqu'à ce qu'il nous soit dit de monter plus haut.

Il ne faut pas aller ni au-devant de la grâce ni après ; mais demeurer toujours avec elle. Ceux qui s'élèvent d'eux-mêmes, font des chutes déplorables ; ceux qui ne se laissent pas aller au mouvement de la grâce quand elle les élève, perdent des biens inestimables.

Les directeurs manquent beaucoup, qui introduisent les âmes dans des états où elles ne sont pas mises par l'Esprit de Notre-Seigneur ; et ceux qui les empêchent d'y entrer quand il plait à Notre Seigneur de les y introduire, privent Dieu d'une grande gloire, et lui en rendront compte à son jugement.

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CHAPITRE XVIII

De l'oraison de la très sainte Vierge


Il faut seulement s'appliquer au mouvement de sa grâce, servir Dieu à sa mode, et non pas à la nôtre, ayant estime et respect pour les voies des autres, et nous contentant de celles où nous sommes appelés.

Il faut seulement remarquer, que plusieurs âmes qui ne se servent pas de la voie du discours ou de la méditation dans l'oraison, mais qui seulement sont appliquées à regarder simplement Notre-Seigneur, ou quelque vérité de la religion, produisant des actes de la volonté, ne sont pas pour cela dans la contemplation passive ; mais dans la contemplation active qui se fait avec le secours de la grâce ordinaire, et qui arrive souvent aux personnes affectives, simples et sans étude.

Il est vrai que ceux qui sont favorisés de la contemplation passive, reçoivent des grâces bien particulières de Notre-Seigneur.

Il visite, dit sainte Thérèse, les méditatifs comme des ouvriers qui travaillent à sa vigne ; mais les contemplatifs sont ses enfants chéris qu'il tient toujours près de soi, et qu'il ne voudrait jamais écarter de son amoureuse présence.

Il les fait asseoir à sa table, il leur fait part des viandes qu'il mange jusqu'à s'ôter le morceau de la bouche pour le leur donner. Ô bienheureux soin, mes filles, s'écrie cette sainte mère, ô très heureux dénûment des choses si viles, qui nous élèvent à un si haut état !

Dans cet état, comme l'âme demeure toujours proche de Dieu, elle participe à ses lumières d'une manière ineffable. Il semble qu'il n'ait rien de réservé pour une telle âme, rien de caché, point de secret pour elle.

Il lui manifeste ses grandeurs avec tant de clarté, que tout le monde et toutes les choses du monde ensemble ne lui paraissent plus que comme de chétifs néants, et elle demeure tellement persuadée du rien de tout l'être créé en la présence suradorable du Dieu de toute grandeur, que quand tous les hommes ensemble s'efforceraient de lui faire croire que le monde est quelque chose, il lui serait impossible de le penser.

Dans cet état, on lui découvre les élévations glorieuses de la sainte abjection, les véritables douceurs de la mortification, les très hautes richesses de la pauvreté : elle voit clairement que les voies anéantissantes sont les plus assurées pour aller à Dieu, et que c'est par ces voies que Dieu tout bon reçoit plus de gloire.
Dans cet état, elle ne peut s'appuyer sur aucune chose créée ; elle ne se repose qu'en Dieu seul ; elle ne peut se confier qu'en Jésus-Christ, en sa sainte Mère, en la protection des bons anges et des saints.

Elle admire comme des personnes vertueuses peuvent encore s'appuyer si fortement sur les moyens humains, gens qui estiment que pour bien réussir dans les charges, les emplois et les occupations, il faut être riche, avoir de l'argent, être dans l'honneur, avoir l'estime et l'amitié des créatures, être considéré, et avoir du crédit parmi le monde. Oh ! Que ces personnes lui font de pitié ! Elle ne trouve pas assez de larmes pour déplorer leur aveuglement.

Et de vrai, qu'on lise les Annales Ecclésiastiques et les histoires des Vies des saints, et l'on ne verra pas que Notre Seigneur ait renouvelé son Esprit parmi les fidèles, ait établi l'Évangile dans les lieux où il a été prêché, ait réformé le monde par la pénitence, ait fait ces grands coups de grâces par le moyen de l'or et de l'argent, par les richesses, ou par les autres voies que la prudence humaine suggère, ou les personnes qu'il a choisies pour ses grands desseins, étaient pauvres, ou elles ont embrassé la pauvreté par le mépris des richesses, et toutes ont été conduites par des voies humiliantes, étant moquées, méprisées, décriées, et souvent méprisées comme l'opprobre du monde.

Source : livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVIII

De l'oraison de la très sainte Vierge


Le grand saint Nicolas, étant encore laïque, faisait un usage très chrétien de ses biens, en en faisant part à ceux qui en avaient besoin ; mais dès lors qu'il fut prêtre, il les vendit, et ayant aimé les pauvres, il se fit pauvre lui-même.

« Les riches, dit saint Bernard, qui assistent les pauvres, sont heureux, en ce qu'ils sont les amis des rois du ciel ; ils sont en faveur, et ont du crédit auprès de ces grands princes : mais les pauvres ne sont pas les favoris des rois, mais ils sont eux-mêmes de grands rois.

Ils ne sont pas seulement du royaume du ciel, mais le royaume du ciel leur appartient. » (Matth. V, 3.) Saint Nicolas ayant été choisi pour évêque, bien loin au moins de se réserver quelque peu de chose pour soutenir sa dignité épiscopale, il voulut être plus pauvre que jamais, car n'ayant plus que quelques livres, il s'en défit, n'en voulant plus avoir que par emprunt. Que ne fit pas cet évêque pauvre pour la gloire de Dieu et l'honneur de l'Église ?

Saint François d'Assise était choisi de Dieu pour réformer les murs corrompues des hommes. Les voies par lesquelles l'Esprit de Dieu le conduit, sont voies d'une extrême pauvreté. Ce saint, en plusieurs rencontres, faisait l'insensé, et s'attirait toute sorte de mépris et de confusions.

Saint Dominique est donné à l'Église par les intercessions de la très sacrée Vierge, pour y combattre les ennemis du royaume de Dieu, et travailler à l'établissement de son empire divin ; à l'âge de vingt-un ans il donna son argent aux pauvres, ses meubles, ses livres ; et, ayant été fait archidiacre d'Osme, qui était conformément au droit, la première dignité de cette Église, il vendit jusqu'à ses habits, croyant ne pouvoir mieux soutenir sa dignité d'archidiacre que par un dépouillement parfait de tous ses biens.

Étant venu en France, et ayant été fait grand vicaire de Carcassonne, il souffrit toutes sortes d'ignominies et d'affronts. On le huait, on le sifflait quand il passait par les rues, on lui disait des paroles vilaines, on lui contait toutes sortes d'injures, on vomissait contre lui des blasphèmes horribles.

On lui jetait de la boue, des pierres, des bouchons de paille ; on courait après lui comme après un insensé. Prêchant contre les Albigeois, on fit des libelles diffamatoires contre le saint.

Les légats du Saint-Siège, voyant que tous leurs travaux et ceux des missionnaires n'avaient presque point d'effet, voulaient s'en retourner dans la pensée que l'on travaillait inutilement à la conversion des hérétiques et des mauvais catholiques.

Mais saint Dominique ayant eu recours à l'oraison, ce fut là que le ciel lui apprit que la cause qui rendait inutiles tous leurs travaux, était que l'on se servait trop de moyens humains, et qu'il fallait, pour attirer la bénédiction de Dieu sur leurs emplois, et pour prêcher efficacement la parole de Dieu, vivre en pauvreté, dans l'abandon à la divine Providence, sans or ni argent, sans train, sans aucun valet.

Le saint proposa ce qu'il avait appris dans l'oraison en l'assemblée de Montpellier, et plusieurs prélats, embrassant cette vie avec le saint, en huit jours deux mille personnes se convertirent, quoique durant plusieurs années, les sermons eussent été sans effet.

C'étaient les mêmes personnes qui prêchaient, mais elles prêchaient, menant une vie très pauvre et abjecte, et auparavant elles travaillaient soutenues de leur or et argent, suivies d'une troupe de valets, vivant dans l'éclat et l'honneur du monde.

Source : livres-mystiques.com

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CHAPITRE XVIII

De l'oraison de la très sainte Vierge


Ces voies de Dieu ordinairement ne sont pas goûtées par les personnes qui ne sont pas gens d'oraison, au contraire elles y trouvent à redire, elles les improuvent : comme elles ne sont pas élevées au-dessus des discours de leur esprit, elles s'arrêtent beaucoup aux moyens humains, et font grand cas du bien, de l'estime, de l'amitié des créatures, de la puissance, du crédit, de la naissance, pensant que ces choses contribuent beaucoup à la gloire de Dieu.

Il est bien vrai qu'elles y servent. Nous savons, dit l'Apôtre (Rom. VIII, 28), que toutes choses coopèrent en bien à ceux qui aiment Dieu ; mais il est aussi très certain que les plus grandes choses que Notre-Seigneur fait dans son Église, il les fait par les voies dont il s'est servi dans le commencement de son établissement.

Souvent, c'est une pitié que d'entendre blâmer ces voies sous prétexte qu'elles sont extraordinaires comme si elles devenaient blâmables, parce que peu de personnes les suivent, y ayant peu d'âmes assez généreuses et assez détachées pour y entrer et y persévérer avec fidélité.

Sainte Thérèse, traitant des grâces particulières de Notre-Seigneur dans le Château de l'âme, rapporte que le bienheureux Pierre d'Alcantara en fut tenu pour fou, et elle appelle le monde misérable de ce que ceci est si peu connu, qu'on tient pour folles les personnes qui ont ces grâces.

Dans le même livre elle dit, qu'il fait bon avoir un directeur qui n'ait pas l'humeur du monde, mais qui soit saint : que cela encourage, que c'est comme les petits oiseaux, qui ne pouvant sitôt imiter leurs pères se lançant à tire d'ailes dans les airs, ne laissent pas néanmoins de se dresser peu à peu.

Les directeurs qui ne sont pas personnes d'oraison et dans un grand dénûment des choses du monde, nuisent beaucoup aux âmes, non seulement ne pouvant pas leur donner les avis nécessaires pour l'état de la perfection, mais les en détournant même.

Comment donneraient-ils ce qu'ils n'ont pas ? Notre séraphique sainte avait bien connu ce mal par sa propre expérience, ayant trouvé des confesseurs qui ne lui faisaient pas voir ses imperfections, et qui même l'assuraient qu'il n'y en avait pas en plusieurs fautes qu'elle commettait, qui ne désapprouvaient pas ses amitiés, parce les elles étaient honnêtes, n'en voyant pas les suites, et combien elles empêchent le pur amour.

Ils ne goûtent pas la pauvreté, ils n'entendent pas la doctrine du mépris. Ils sont humains et politiques, aiment à être à leurs aises, ne se défont pas des vues humaines, sont grandement curieux de leur réputation, veulent être aimés, cherchent leurs intérêts, craignent les hommes, et se mettent en peine de leur approbation, et pour l'ordinaire sont opposés à ceux que Dieu tout bon conduit par les voies de la perfection.

À peine quittent-ils jamais les conduites de la prudence humaine. Notre sainte parlant des pénitences de madame de Cardonne, dit que ses confesseurs n'y pouvaient consentir, parce que le monde est à cette heure si plongé dans la discrétion, et si oublieux des grandes grâces que Dieu a faites aux saints et aux saintes, qu'elle ne s'étonne point qu'ils jugeassent son dessein de se retirer dans une solitude, une folie.

Mais elle ajoute qu'elle se confessa à un Père de Saint-François, appelé François de Torre, lequel elle connaissait très bien et tenait pour un saint, vu qu'il vivait avec une extrême ferveur de pénitence et d'oraison accompagnées d'un bon nombre de grandes et sensibles persécutions.

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CHAPITRE XVIII

De l'oraison de la très sainte Vierge


Enfin, le fidèle esclave de Notre-Dame doit se souvenir que dans ses oraisons, il doit avoir recours à sa bonne maîtresse pour tous ses besoins et nécessités. Un homme (comme il est rapporté en la Vie de saint Jean l'Aumônier) étant sur le point de mourir, et n'ayant qu'un fils unique, le fit appeler, et lui ayant demandé s'il aimait mieux qu'il lui laissât son argent, ou bien quil fût employé au service de sa bonne dame et maîtresse, qui en ce cas prendrait soin de lui et de ses intérêts ; le jeune homme préféra la mère de Dieu, et choisit d'être pauvre, laissant la glorieuse reine du ciel héritière de tous les biens qu'il devait posséder après la mort de son père. Ayant été ainsi dépouillé de tous ses biens, il se trouva dans une grande nécessité, et ne sachant que faire, il avait un recours continuel à l'oraison, invoquant le secours de la Mère de Dieu.

L'on ne pouvait pas douter qu'il ne fût puissamment secouru par celle qui n'a jamais délaissé personne. Son oraison fur suivie d'une si grande bénédiction, que le saint patriarche prit un soin très particulier du jeune homme, et la glorieuse Vierge se servit de ce saint très Miséricordieux pour le pourvoir abondamment de tout ce qui lui était nécessaire.

Nous lisons dans la suite des Annales de Baronius, en la continuation qui en a été faite par Bzovius, qu'environ l'an 1213, sous le pontificat d'Innoncent III, saint Dominique, prêchant le Rosaire près de Carcassonne en Languedoc, et une multitude presque infinie de peuples s'y enrôlant, un misérable hérétique parlant contre la dévotion du Rosaire, et contre le glorieux saint Dominique qui la prêchait, fut possédé des diables par un juste jugement de Dieu, et il fut réduit dans un état si pitoyable, qu'il déchirait ses habits avec ses dents, et agissait comme un furieux et enragé. Il brisait les cordes dont il était lié, en sorte qu'on fut obligé de le garroter avec des chaines de fer.

On conduisit ce misérable en cet état au grand saint Dominique, qui pour lors prêchait le saint Rosaire en présence de douze mille personnes : et le saint ayant interrogé de prime-abord le démon de la cause qu'il avait eue d'entrer dans le corps de cet homme, forcé par l'autorité de l'Église et la vertu de l'esprit de Jésus-Christ, qui était en l'homme apostolique, il répondit que c'était que Dieu l'avait voulu punir à raison de son irrévérence envers la très digne Mère de Dieu, que les diables haïssaient mortellement, et à cause des risées qu'il faisait de ses sermons, et du peu de foi qu'il y ajoutait.

« Nous sommes, dit ce démon, quinze mille dans le corps de cet homme, parce qu'il a parlé contre les quinze mystères du saint Rosaire, et nous y sommes à regret, et par force, parce que cela nous ôtera le moyen de nous servir de lui, et ainsi nous perdons beaucoup au gain que nous faisions. » L'homme de Dieu l'ayant interrogé en suite de la vertu du saint Rosaire ; ce démon, après avoir bien crié et hurlé, assurant que saint Dominique le faisait brûler dans des flammes ardentes, et le garrottait avec des chaînes de feu, pour l'obliger de dire la vérité.

Enfin il avoua qu'elle était telle que le saint l'avait prêchée, et que de grands malheurs arriveraient à ceux qui s'y rendraient incrédules. Il ajouta que tous les diables haïssaient Dominique, et qu'ils le craignaient grandement à cause de son oraison et de sa vie austère et exemplaire, et parce qu'il montrait le chemin du ciel par ses exemples et paroles. Mais que tout l'enfer avait conspiré contre lui, et qu'il avait envoyé ses plus forts et malicieux esprits pour le surprendre lui et les siens.

Le saint homme continuant à interroger ce possédé, les démons voulurent sortir lorsqu'ils se virent pressés de dire de quelle condition parmi les Chrétiens il y en avait plus de damnés. Enfin, étant contraints de parler, ils dirent : ...

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CHAPITRE XVIII

De l'oraison de la très sainte Vierge


« Nous avons bien des prélats en enfer, grands nombre de princes et princesses, et moins de personnes pauvres et de basse condition, beaucoup de marchands et bourgeois par l'injustice et la volupté.
Mais de prêtres, dit le saint, en avez-vous plusieurs ?

Nous en avons une infinité, répliquèrent les diables, et de véritables religieux pas un seul, mais un grand nombre de ceux qui n'observent pas leurs règles. »

Saint Dominique entendit par ces véritables religieux ceux de son Ordre, et de lOrdre de Saint-François, qui pour lors étaient dans les premières ferveurs que le Saint-Esprit leur communiquait. Mais ces diables déclarèrent que dans la suite des temps ils auraient en suffisance des religieux de ces ordres, lorsqu'ils s'oublieraient de garder leurs statuts.

L'homme de Dieu leur demanda encore quel était le saint qu'ils craignaient davantage, et que les fidèles étaient plus obligés d'aimer et de servir.

Les diables commencèrent pour lors à hurler si terriblement, que la plupart des personnes qui étaient présentes, tombèrent par terre saisies d'une extraordinaire frayeur. Les diables criaient : « Dominique, aie pitié de nous, qu'il te suffise que nous soyons tourmentés par nos peines de l'enfer ; pourquoi viens-tu nous faire souffrir ? »

Ils le priaient de ne les pas contraindre à répondre à cette demande ; parce qu'ils prévoyaient que plusieurs personnes en feraient un grand profit.

Saint Dominique voyant qu'ils ne voulaient pas répondre, se prosterne par terre, invoque le secours de la Mère de Dieu par le saint Rosaire. Les démons cependant le conjuraient par la Passion du Fils de Dieu, par les mérites de sa Mère, par les suffrages de l'Église, de ne les pas contraindre à parler sur ce sujet, et que les saints anges lui révéleraient ce qu'il demandait, quand il le souhaiterait.

Le saint faisant redoubler les prières à la reine du ciel, cent anges parurent, et la très sacrée Vierge au milieu de tous ces esprits bienheureux, qui, ayant touché le possédé du bout d'une verge qu'elle tenait en sa très pure main, commanda aux diables de répondre.

On entendit pour lors les airs retentir de ces paroles qui sortaient de la bouche du possédé : « Ô notre ennemie, notre confusion, voie du ciel infaillible, c'est toi qui épuises l'enfer. Écoutez donc, criaient ces esprits malheureux, c'est elle qui réduit tous nos efforts au néant, comme le soleil dissipe les ténèbres ; c'est elle qui découvre toutes nos finesses : nous confessons que personne ne se damne de tous ceux qui persévèrent en son service : un seul de ses soupirs a plus de force que toutes les prières des saints, et nous la craignons plus que tous les bienheureux du ciel.

Plusieurs l'invoquant à la mort, contre tout droit, sont sauvés. Sans elle nous aurions fait perdre la foi à la plupart de ceux qui la conservent encore, elle obtiendra le paradis à ceux qui lui seront véritablement dévots, et qui s'acquitteront dignement du saint Rosaire. »

Après cela le fidèle serviteur de la glorieuse Vierge, saint Dominique, fit réciter le saint Rosaire à haute voix et posément par tout le peuple, et les diables sortaient en troupes du corps de ce malheureux, paraissant comme des charbons de feu. Cet exemple admirable tiré des Annales ecclésiastiques fait bien voir le pouvoir des prières adressées à l'auguste souveraine du paradis. Mais c'est tout dire que d'assurer que le Tout-Puissant qui est son Fils ne lui peut rien refuser.

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CHAPITRE XIX

Aimer tout ce que la très sacrée Vierge a aimé


Qui dit esclave de la divine Marie, dit une personne qui est toute à cette auguste reine du ciel, qui entre dans tous ses sentiments, et qui fuit toutes ses inclinations, qui ne veut que ce qu'elle veut, et qui aime tout ce qu'elle aime. L'esclave donc doit être tout plein d'amour et de respect pour les personnes qui lui ont été les plus chères, et qu'elle a plus considérées.

Mais comme entre tous les saints le glorieux saint Joseph a eu avec la très pure Vierge une liaison plus étroite, lui ayant été donné en qualité d'époux, on doit avoir pour ce saint une dévotion très particulière. La séraphique sainte Thérèse en recommande beaucoup la dévotion, assurant n'avoir jamais rien demandé à Dieu par son intercession, qu'elle ne l'ait obtenu.

Elle conseille d'avoir recours à lui pour les difficultés de l'oraison, et de le choisir pour le père spirituel de son âme, particulièrement lorsqu'on est destitué des secours d'un bon directeur, Jésus notre Dieu l'ayant bien voulu choisir pour son père nourricier, nos âmes ne peuvent être en meilleures mains, après sa très sacrée épouse.

La glorieuse sainte Thérèse, dont nous parlons si souvent, et avec une particulière consolation, dit qu'elle ne sait pas comme l'on peut penser à la reine du ciel, et au petit enfant Jésus, sans le remercier pour les assistances qu'il leur a rendues.

Le Dieu du ciel et de la terre s'étant fait homme, a bien voulu lui obéir, c'est ce qui l'élève à des grandeurs incomparables. Il a voulu dans l'excès de son amour en dépendre, et il est vrai de dire qu'il est le sauveur du Sauveur.

C'est ce qui le met dans l'ordre de l'union hypostatique, ayant servi en tant de manières à l'adorable Jésus dont il a été le père putatif, et à la divine Marie la mère de Dieu, et sa virginale épouse. C'est ce qui fait que plusieurs savants estiment qu'il fait dans le ciel un choeur à part et hors de tous les choeurs des anges et des saints, aussi bien que la glorieuse Vierge.

Cela est aisé à croire à celui qui considérera ses emplois auprès de Jésus et de Marie, qui ont été si relevés, que si les séraphins étaient capables d'envie, sans doute ils en prendraient à la vue d'un état si sublime. Les élévations de la grâce incomparable de ce saint sont si hautes, qu'elles surpassent toutes les pensées des hommes : aussi sa divine vie a été une vie toute cachée, parce que la terre en était indigne, et ne méritait pas de la connaître.

En un mot, c'est tout dire, quand on dit qu'il a eu un Homme-Dieu pour sujet : si l'on excepte sa sacrée épouse, il n'y a point d'ange ni de saint, point de créature au ciel et en la terre, dont cela se puisse dire. Il faut que tout esprit se perde dans cet abîme de grandeurs.

Ces deux qualités de père putatif de Jésus et époux de Marie, lui donne une gloire qui ne peut souffrir de comparaison dans tout le reste des créatures. Dans cet état si glorieux ses mortifications ont été extraordinaires. Saint François de Sales parlant de la mortification de saint Jean-Baptiste, qui demeurait dans son désert selon sa vocation, se privant de la conversation d'un Dieu incarné qui était proche de lui, estime que c'est une des plus grandes qui ait jamais été pratiquée, et il est vrai : mais celle de saint Joseph en sa précieuse mort la surpasse.

Il est privé de la conversation de Jésus aussi bien que saint Jean-Baptiste ; mais c'est après l'avoir goûtée et en avoir expérimenté les douceurs. C'est une chose bien sensible à ceux qui ne respirent que l'amour du paradis, de se voir retardés de sa bienheureuse possession : mais il est vrai que sa privation toucherait encore bien plus vivement, si l'on en avait joui quelque temps.

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CHAPITRE XIX

Aimer tout ce que la très sacrée Vierge a aimé


Le grand évêque de Genève que nous venons de citer, enseigne dans son Théotime, qu'il y en a qui estiment que les damnés au jour du jugement verront la divine essence, comme un éclair, en passant, et que cette vue redoublera beaucoup leurs peines : car enfin, pour bien connaître la perte d'une chose, il en faut avoir quelque sorte d'expérience.

Mais ce qui est de terrible en la mortification du glorieux saint Joseph en sa mort, c'est qu'il n'est pas seulement privé de la vue et de la conversation des deux plus aimables personnes du monde.

Mais il en est privé pour aller dans les limbes, qui est la même chose que d'être envoyé en prison, et cela par l'ordre de Jésus, le maître de la vie et de la mort.

Hélas ! Que pouvait-il penser de cet exil où il était envoyé par celui dont il était le père nourricier ? Ne semblait-il pas en apparence que c'était qu'il était ennuyé de sa compagnie, ou bien plutôt qu'il ne lui avait pas rendu des services assez fidèles ?

Que pouvait-il juger de la conduite de sa virginale épouse, qui souffrait cette mort sans en demander la délivrance à son Fils bien-aimé ?

Rien n'est plus fâcheux à un bon coeur qui aime, que lorsqu'il croit de n'être pas aimé. Comme Notre-Seigneur eut demandé plusieurs fois à saint Pierre s'il l'aimait, ce bon saint en fut grandement affligé, parce que c'est une chose bien dure de ne pas aimer ceux qui nous aiment et qui le méritent.

Or ce bon saint qui savait l'amour de son Maitre envers lui, avait de la peine à supporter qu'il pensât n'en être pas aimé.

En vérité, selon les apparences, saint Joseph pouvait avoir quelque peine de se voir ainsi éloigné de son épouse et de son divin nourrisson, et encore dans un temps où l'adorable Jésus n'avait pas encore commencé de paraitre, dans un temps où il ne pouvait bien prévoir qu'il serait nécessaire de donner un autre gardien de la pureté virginale à la reine du ciel : mais comme sa sainteté était élevée au-dessus de la perfection de tous les autres saints, il fallait aussi qu'il les surpassât en ses croix.

On a recours à saint Joseph pour toutes sortes de besoins, en toutes sortes d'états ; toutes sortes de personnes le doivent prendre pour patron, mais spécialement les vierges, ayant été le gardien de la Vierge des vierges, et les personnes d'oraison, sa vie ayant été une continuelle contemplation de Jésus et de Marie, vivant et conversant familièrement avec eux dans une si continuelle contemplation de Dieu, que dans cette sainte famille l'on n'y parlait presque jamais.

Quand on est bien pénétré de Dieu, l'on a bien de la peine à parler aux créatures, et même des choses divines. Toutes les plus fortes inclinations vont à la retraite et au silence.

L'ordre du Carmel a pris ce grand saint pour protecteur ; et toutes les personnes qui mènent une vie abjecte, cachée et inconnue aux hommes, qui ne connaissent pas le monde et que le monde ne connait pas, doivent honorer avec un respect extraordinaire saint Joseph, et leur état les mettra en disposition d'en recevoir des faveurs très rares et très singulières.

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CHAPITRE XIX

Aimer tout ce que la très sacrée Vierge a aimé


Saint Joachim et sainte Anne doivent tenir le premier rang après saint Joseph, dans le coeur des dévots de la Mère de Dieu.

C'est une doctrine constante que Dieu donne des grâces conformément à l'état dans lequel il nous met : de là il faut conclure que les grâces de saint Joachim et de sainte Anne ont été bien grandes, puisqu'ils ont été choisis pour avoir une fille qui serait la mère du Créateur de toutes choses.

La sainte Vierge, apparaissant un jour à une personne, lui fit un amoureux reproche de ce qu'elle avait peu de dévotion pour sainte Anne, sa mère.

Comment, lui dit-elle, pouvez-vous dire que vous m'aimez, ayant si peu d'affection pour la sainte qui a été ma mère ? Ce reproche a le même lieu à l'égard de ceux qui n'ont pas une dévotion spéciale à saint Joachim, son père. Il faut donc prendre à tâche de les honorer autant que nous le pourrons, et d'en inspirer la dévotion en toutes manières possibles.

L'on doit grandement honorer saint Jean-Baptiste, qui est l'un des premiers sujets des plus rares faveurs de la Mère de Dieu, ayant été sanctifié à sa divine voix ; sainte Élisabeth, sa mère, qui fut remplie du Saint-Esprit aussitôt qu'elle en eut été saluée ; saint Zacharie, le père de saint Jean-Baptiste, sainte Marie Jacobé et sainte Marie Salomé, ses parentes.

Elles sont honorées spécialement dans le diocèse d'Evreux, et l'on en fit la fête double dans toutes les églises de ce diocèse le 22 octobre.

Mais dans la cathédrale elle est triple ou de la première classe, et il y a une dévote chapelle que l'on appelle des Maries, qui est un lieu d'une particulière dévotion pour tout le peuple d'Evreux.

Il y a de plus plusieurs paroisses dédiées à Dieu sous l'invocation des Maries. Sainte Marie-Madeleine doit être l'une des saintes de la grande dévotion des esclaves de Notre-Dame.

C'est avec une consolation très grande que nous écrivons ceci la veille de sa fête : l'amour qu'elle a eu pour le Fils bien-aimé de la très pure Vierge ne nous laisse aucun lieu de douter de celui qu'elle a eu pour sa très digne mère.

Assurément c'est l'une des plus grandes amantes de Jésus et de Marie qui fut jamais. Sainte Marthe, sa sur, doit entrer dans le rang des patronnes des esclaves ; saint Lazare, son frère, qui a eu l'honneur de porter la glorieuse qualité d'ami de Jésus, et qui en a été favorisé de l'un des plus grands miracles.

Enfin, tous les saints et saintes qui ont été les parents de Notre-Seigneur et de sa divine Mère, ou qui ont eu avec eux quelque liaison particulière, comme les apôtres et disciples, et les saintes dames qui suivaient Notre-Seigneur dans ses voyages, et l'assistaient charitablement de leurs biens.

Les rois mages qui ont donné une consolation particulière au précieux coeur de notre sainte maîtresse, et qui le soulageaient dans sa pauvreté par leurs présents ; les saints Innocents qui ont souffert la mort à l'occasion de son saint enfant.

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CHAPITRE XIX

Aimer tout ce que la très sacrée Vierge a aimé


L'on doit aussi avoir une dévotion spéciale à tous les saints et saintes qui ont excellé dans l'amour de la très sacrée Vierge, comme à saint Cyrille, patriarche d'Alexandrie, qui a défendu avec tant de courage et de constance sa maternité divine, comme nous l'avons déjà remarqué : sa fête se célèbre le 28 de janvier ; à saint Ildefonse, archidiacre, et depuis archevêque de Tolède, qui a été l'invincible défenseur de sa très pure virginité, et à qui elle a donné une très belle chasuble, que l'on garde encore avec grand respect : sa fête se fait le 23 de janvier ; à saint Jean Damascène, qui a eu la main coupée à son service, écrivant pour la défense de ses images, et à qui elle restitua la main miraculeusement ; à saint Thomas de Cantorbéry, qui honorait avec tant de vénération ses sept joies principales ; à saint Bernard, son cher nourrisson, qui a si admirablement bien parlé et écrit de ses grandeurs ; à saint Norbert, fondateur du sacré ordre de Prémontré, et qui a soutenu si saintement le mystère de son Immaculée Conception ; à saint Anselme, l'un de ses dévots chapelains, qui assure qu'il est impossible de périr, lorsque l'on a un sincère recours à ses maternelles bontés ; à saint François d'Assise, qui ne respirait que son honneur et sa gloire.

Saint Dominique doit avoir un lieu très particulier parmi les saints qui ont excellé en la dévotion de la Mère de Dieu ; et l'on peut dire que ç'a été sa grâce spéciale, et, assurer qu'en ce sujet il a été l'incomparable. Tout petit qu'il était, ses plus ordinaires entretiens avec ses compagnons n'étaient que des moyens pour la servir, et il a passé toute sa vie dans une continuelle occupation de son très pur amour.

Il passait la plus grande partie des nuits à lui réciter trois rosaires, dont il y en avait un pour les âmes du purgatoire, et cela avec tant de fidélité qu'il a continué cet exercice tous les jours jusqu'à la mort, même pendant tous ses voyages, quoique quelquefois il fût accablé de fatigues et de peines, et il se donnait toujours, durant ces trois rosaires, une sanglante discipline ; et, ce qui est admirable, c'est que sa discipline était de fer à trois branches, composée d'anneaux carrés d'une épaisseur considérable.

Il passait les jours, les mois et les années, à la bénir, à la louer, à la servir, à l'aimer, à l'honorer, à en imprimer l'amour et la vénération dans tous les coeurs. Ordinairement il n'avait pas d'autre sujet de ses sermons et catéchismes ou exhortations, que les grandeurs et les bontés de cette reine du paradis ; et il ne pouvait réussir avec bénédiction pour la conversion des hérétiques et pécheurs, et pour l'avancement des bonnes âmes dans les voies de la perfection, que par la prédication du saint Rosaire ; et il disait à ses religieux, que pour avoir bénédiction dans leurs emplois, ils devaient être singulièrement dévots à Notre-Dame.

Quand il allait par les chemins, sa conversation se passait dans les discours de la croix et de la sainte Vierge. En fort peu de temps il prêcha avec tant de ferveur la dévotion de son saint Rosaire, en plusieurs provinces et royaumes, que des milliers de personnes de toutes sortes d'états, de conditions et de pays s'y enrôlaient : et par ce moyen il renouvela l'esprit de dévotion pour la Mère de Dieu dans toute l'Église, et par toute la terre habitable : et nous voyons encore aujourd'hui, avec joie et consolation, que cet esprit de piété continue et s'établit de plus en plus parmi tous les Chrétiens. La Mère de Dieu qui ne se laisse jamais vaincre en amour, a eu pour ce grand saint tout ce qu'un coeur vraiment maternel peut avoir.

À l'âge de huit à neuf ans elle voulut en être la maitresse, l'instruisant comme son bien-aimé disciple : elle lui donna même un chapelet miraculeux. À l'âge de dix-huit ans elle le choisit pour son époux, elle l'assistait en tous ses besoins, elle le défendait par miracles, même contre ses ennemis, elle lui donnait des secours merveilleux dans ses maladies, elle le prenait entre ses bras, l'appliquait sur sa poitrine virginale pour lui faire reposer, lui faisait couler de son précieux lait dans la bouche, l'appelant tantôt son ami, tantôt son enfant, et quelquefois son époux.

Ça été cette mère d'amour, qui l'a obtenu à l'Église, et c'est un don qu'elle a fait à tous les fidèles : après sa mort le siècle dernier, elle même voulut en faire le tableau miraculeux de sa divine main, et elle le donna, paraissant visiblement avec sainte Madeleine et sainte Catherine, la martyre protectrice de l'ordre, aux religieux ses enfants dans le couvent de Loriano. Il s'y est fait un grand nombre de miracles, et les copies, dont il y en a une dans le célèbre couvent les Pères réformés de Saint-Honoré de Paris, se gardent avec une singulière vénération ; non seulement les esclaves de la divine Marie, mais les ecclésiastiques séculiers aussi bien que les réguliers, et les premières dignités des diocèses, doivent avoir une dévotion envers ce saint, ayant été chanoine, archidiacre, grand vicaire, et ensuite fondateur de l'un des plus célèbres ordres de l'Église.

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CHAPITRE XIX

Aimer tout ce que la très sacrée Vierge a aimé


Saint Ignace, fondateur de la Compagnie de Jésus, et saint François Xavier, ont excellé en la dévotion de la Mère de Dieu : le vénérable Alphonse Rodriguez eut révélation que dans les desseins de Dieu, la compagnie avait été établie en partie pour soutenir l'immaculée Conception de Notre-Dame.

Sainte Thérèse a toujours aimé et honoré la très pure Vierge comme sa bonne mère, et auparavant qu'elle entrât dans le couvent de Saint-Joseph, Notre-Seigneur lui donna une couronne, la remerciant du service qu'elle rendait à sa Mère : la sainte Mère de Dieu, de son côté remerciant le P. Yvagnes, Dominicain, du soin qu'il avait pris de sainte Thérèse le revêtit d'un habit blanc miraculeux, et le combla de ses plus saintes bénédictions.

Tout l'ordre du Carmel est sous sa protection particulière, et elle en est la dame, la protectrice et la mère. Saint Elie et saint Élisée les premiers Pères de cet ordre doivent être honorés avec de grands respects. Les saintes Gertrude, Mechtilde, Catherine, doivent aussi tenir rang parmi les saintes de la dévotion spéciale des esclaves, aussi bien que saint François de Sales, fondateur d'un ordre tout dédié à la gloire de cette souveraine du ciel : et enfin tous les saints et saintes qui ont une application spéciale au service de cette auguste reine : l'on ne doit pas oublier le bienheureux Herman Joseph, l'un de ses plus chers favoris.

CHAPITRE XX

Avoir une dévotion particulière à saint Jean l'Évangéliste


Il n'est pas possible d'aimer Notre-Seigneur et sa virginale Mère, sans avoir de l'amour pour saint Jean l'évangéliste. Il a été le bien-aimé du tout aimable Jésus, et de la non jamais assez aimée Marie.

Or l'âme chrétienne qui ne doit agir que par l'esprit de Jésus-Christ, et qui doit suivre toutes ses inclinations aimant tout ce qu'il aime, et n'aimant que ce qu'il aime, doit par une suite nécessaire aimer saint Jean l'évangéliste, qui a été aimé si tendrement du débonnaire Sauveur, qui dans l'Écriture y est appelé le disciple que Jésus aimait. (Joan. XXI, 7)

C'est lui-même qui porte ce témoignage dans son Évangile, et qui assure que son témoignage est vrai ; il n'a pas de peur de rien faire en cela contre la modestie, car c'était une chose si publique parmi les disciples, que pas un n'ignorait qu'il ne fut le cher favori de l'adorable Jésus.

Et le Saint-Esprit qui guidait sa plume a voulu que cette glorieuse faveur fut marquée dans l'Évangile, afin que toute la postérité le sût, et fin que tous les Chrétiens, apprenant qu'il avait été si caressé de leur divin roi, lui eussent une dévotion très particulière.

Sa dévotion est donc fondée sur l'Évangile, et elle ne peut être que très juste, puisqu'elle est toute conforme aux inclinations de notre Maitre. Quelquefois il arrive et même dans les dévotions des saints, que l'on s'applique plus aux uns qu'aux autres par mouvement de nature ; mais ici il n'y a rien à craindre, puisqu'en l'aimant, et l'aimant extraordinairement, nous faisons ce que Jésus-Christ a fait. L'amour de cet adorable Théandre a paru particulièrement en le faisant succéder à sa place, lui donna pour mère sa divine Mère, et le donnant pour enfant à celle dont il a voulu être le fils bien-aimé.

Pour connaitre une si rare faveur il faudrait connaitre entièrement les inconcevables grandeurs de la Mère de Dieu, mais c'est ce qui ne se peut faire, la connaissance, dit saint Bernardin de Sienne, en étant réservée à Dieu seul : pour en prendre quelque idée, l'on peut considérer que la très sacrée Vierge est plus aux yeux de Dieu elle seule que tout le reste des créatures tant angéliques que humaines : ainsi Notre-Seigneur ayant fait son testament sur le Calvaire, et lui ayant laissé comme pour son héritage, pour tous ses biens, possessions, et revenus (pour parler dans l'esprit de l'Écriture), lui a plus donné que s'il lui avait fait présent de tout le monde, et d'un million de mondes.

Le substituant en sa place, dit un ancien, il devenait comme un autre Jésus. C'est pourquoi un grand auteur, faisant parler la divine Marie sur ce sujet à l'archange saint Gabriel, l'introduit parlant de la sorte à cet esprit glorieux : « Allez, Gabriel, je n'ai plus besoin de vos soins, j'ai un autre ange à présent, qui est un ange incarné qui prend soin de tout ce qui me regarde. »

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CHAPITRE XX

Avoir une dévotion particulière à saint Jean l'Évangéliste


Ce grand et incomparable saint représentait tous les Chrétiens sur le Calvaire, et spécialement ceux qui devaient appartenir d'une manière plus particulière à la glorieuse Vierge : c'est pourquoi il en devait posséder éminemment les grâces, selon la doctrine de ces théologiens, qui estiment que les patriarches des ordres renferment en leurs personnes d'une manière éminente, les grâces de tous leurs religieux.

Cette pensée fait voir une élévation des grâces incomparables en ce cher favori de Jésus et Marie ; aussi si l'Écriture nous apprend que les divisions des grâces sont différentes, et qu'aux uns est accordé le don de prophétie, aux autres celui de la parole, à ceux-ci la grâce de faire des miracles, à ceux-là le privilège d'entendre les langues, le Saint-Esprit distribuant ses dons comme il veut, et à qui il veut.

Il faut dire que notre saint est d'une manière inouïe, privilégié, puisque toutes les grâces lui sont accordées. Il est patriarche, prophète, apôtre, évangéliste, martyr, docteur, prédicateur, confesseur, anachorète, vierge : mais ce qui est grandement surprenant, c'est que non-seulement il possède toutes les grâces, mais il excelle dans chacune de ces différentes grâces. Les autres saints ont éclaté particulièrement en la pratique de quelque vertu qui leur a été spéciale.

Mais la vertu particulière de ce disciple bien-aimé est de n'avoir aucune vertu particulière, mais de les posséder toutes dans un degré très éminent ; ainsi il n'est pas seulement patriarche de toutes les Églises d'Asie, mais patriarche de tous les Chrétiens, et spécialement de tous les dévots de la souveraine du ciel.

Il est prophète, et ses prophéties sont si sublimes, que les Pères ont dit qu'elles contiennent autant de mystère que de paroles ; les prophéties de son Apocalypse sont appelées simplement la révélation par excellence.

Il est apôtre, mais entre les apôtres, il est le bien-aimé. Il est évangéliste, et entre les évangélistes il en est l'aigle ; il est martyr, mais son martyre sera comme celui de la Reine des martyrs, il aura assez de peine pour mourir, ses souffrances devaient lui donner la mort sans miracle, et cependant il ne laissera pas de vivre par un coup du ciel extraordinaire.

Il est docteur, mais si admirable, que les Pères l'ont appelé le théologien par excellence. Il est prédicateur, mais si puissant, qu'il en est appelé du Fils de Dieu même l'enfant de tonnerre. (Marc. III, 17)

Il est confesseur, mais d'une manière toute glorieuse dans son exil, dans lequel il parut comme une solide colonne de la foi, soutenant tous les fidèles dans la confession du nom de Jésus.

Il est anachorète dans sa solitude de Pathmos, où ce coeur parfaitement détaché menait une vie plus céleste que humaine.

Il est vierge, mais c'est un vierge qui garde la pureté de la Vierge des vierges : ces grâces incomparables marquent assez la force de l'amour de Notre-Seigneur en son endroit, comme d'un bon père, mais les caresses d'une mère très tendre ne lui manqueront pas.

Le Fils de Dieu n'a rien de caché pour lui ; il lui dit tous ses secrets, il lui fait part de tous ses desseins, il lui montre sa gloire sur le Thabor, il le mène avec lui au Jardin.

Saint Pierre n'osant lui demander qui serait le malheureux qui le trahirait, il s'adressa à lui, sachant que l'adorable Jésus ne pouvait lui rien lui cacher ; il reposa sur la poitrine de son Maître et y reçut toutes les faveurs dont une créature mortelle peut être capable.

C'est le cher disciple du coeur, et il y était si attentif que c'est lui qui parle du coup de lance, l'avant remarqué particulièrement, car sa vue était toujours arrêtée sur la place du coeur amoureux du tout aimable Jésus.

Notre-Seigneur paraissant après sa résurrection, et saint Pierre ne le connaissant pas, il lui dit que c'était le Seigneur ; il le reconnut aussitôt, car c'est le propre de l'amour d'appliquer fortement au sujet que l'on aime.

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CHAPITRE XX

Avoir une dévotion particulière à saint Jean l'Évangéliste


Ses lumières ont été admirables, et saint Jean Chrysostome enseigne que les anges ont appris plusieurs choses de ce saint, que les chérubins mêmes et les séraphins l'écoutaient avec attention.

Jamais, dit saint Ambroise, homme n'a connu Dieu avec une plus sublime sagesse ; il passe les vertus des cieux, s'élève au-dessus des anges, et va trouver le Verbe uni à Dieu : aussi était-il appelé le dépositaire des trésors du Verbe incarné.

Les païens mêmes ont admiré la profondeur de son style, et ont cru que ses paroles devaient être écrites en lettres d'or en tous les lieux les plus honorables.

La reine du ciel le députe pour donner une règle de foi à saint Grégoire, le faiseur de miracles. Le Saint-Esprit nous découvre assez la grandeur et la sainteté de ses écrits, puisqu'il déclare (Apoc. I, 3) bien heureux celui qui les lit et les entend.

Saint Paul, dit Origène, proteste qu'il a vu des choses qu'il n'est pas permis à un homme de dire, et cependant saint Jean les révèle dans le commencement de son Évangile ; donc il doit être plus qu'homme selon la pensée de cet ancien.

L'abbé Rupert écrit qu'après l'ascension de Notre-Seigneur, la très sainte Vierge vivant des biens qui étaient aumônés en commun pour les fidèles, saint Jean l'évangéliste avait soin d'aller prendre tous les jours ce qui lui était donné, et lui apportait avec beaucoup de respect, recevant une double portion, l'une pour sa très bonne mère et l'autre pour lui.

Mais il ne s'appliquait pas seulement à sa nourriture corporelle, il la nourrissait tous les jours de la communion vivifiante du précieux corps de son Fils, célébrant le très saint sacrifice de la messe en sa sainte présence.

Une si bonne mère ne pouvait se séparer de ce fils aîné de tous ses enfants adoptifs. Elle le suivit jusqu'à Éphèse, comme il est rapporté dans une lettre que le concile tenu en cette ville adresse au clergé de Constantinople ; et celle à qui toutes choses obéissent, à qui Dieu même a bien voulu s'assujettir, obéit à saint Jean.

Ô aimable favori du roi et de la reine du ciel, souffrez ici ces élans d'amour en votre glorieuse présence. Ô que les faveurs que le ciel vous fait sont rares ! Et que vos grâces sont précieuses ! Vous avez en votre suite la Mère d'un Dieu.

Ô bien-aimé disciple, que vous êtes heureux, et que votre suite est magnifique ! Elle est plus glorieuse que si elle était composée de toutes les têtes couronnées, elle est plus considérable que si tous les séraphins quittaient l'empirée pour vous accompagner.

Mais qui pourrait dire tous les mystères, tous les secrets que cette Mère de bonté a appris à cet aimable saint, tous les dons dont elle l'a ennobli ?
Si saint Jean-Baptiste a été sanctifié à une seule de ses paroles, que devons-nous penser de la sainteté à laquelle notre saint a été élevé par la conversation familière qu'il a eue avec elle durant tant d'années !

Si les plus impurs, à ses approches, se sentaient portés à la pureté, à quel comble de pureté ce saint est-il arrivé, qui a passé une partie de sa vie avec cette reine des anges ?

Si le coeur de la divine Marie était une fournaise d'amour, de quels feux son âme était-elle embrasée ? Nous lisons les vies des saints, et si l'on y rapporte que la très sainte Vierge leur ait parlé quelquefois, c'est ce qui fait le sujet de leurs éloges ; quelles louanges donc mérite cet enfant de Marie, qui a joui si longtemps, et avec des privautés si saintes, des entretiens de celle dont la seule voix réjouit tout le paradis ?

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